…et dans l’antre de l’âne.
Robert F. Kennedy Jr. a témoigné la semaine dernière devant une commission du Congrès. Cette commission était censée se pencher sur la question de la censure. Les démocrates de la Chambre des représentants ont eux-mêmes voulu censurer Kennedy en le désinvitant. Ils ont affirmé que certains points de vue ne devraient pas être entendus du tout. Ils sont considérés comme étant « au-delà du Pale ».
Le « Pale » désignait la petite zone autour de Dublin qui était sous contrôle anglais au XIVe siècle. Au-delà se trouvaient les « Irlandais sauvages ». La famille de Kennedy était originaire de New Ross, en Irlande, soit une région « au-delà du Pale ».
Comme nous le verrons, Kennedy ne rentre pas dans les cases à plus d’un titre… et représente une menace, non seulement pour les démocrates, mais aussi pour les républicains.
Dans l’antre de l’âne
USA Today rapporte :
« Les démocrates de la Chambre des représentants ont critiqué le candidat démocrate à la présidence, Robert F. Kennedy Jr., lors d’une audition jeudi, pour ses commentaires promouvant une fausse affirmation selon laquelle le Covid-19 était ‘ethniquement ciblé’ pour épargner les juifs ashkénazes et les Chinois.
‘La déformation de la vérité a des conséquences’, a déclaré le député Gerry Connolly (D-Va). ‘Ce n’est pas de la censure que d’essayer de rétablir la vérité.’ »
Il est inutile de préciser que Kennedy n’est ni un membre du Ku Klux Klan, ni un néo-nazi, ni un homophobe. Il n’est même pas un vrai anti-vaxx. Chaque fois que nous lisons un gros titre le concernant, il paraît légitime de le considérer comme un politicien marginal, aux opinions étranges. Mais, à chaque fois, lorsque l’on examine vraiment ce qu’il dit, les versions ne coïncident pas. Sur la question des vaccins, par exemple, il s’avère que RFK Jr. a été vacciné. Il affirme que tous ses enfants l’ont été également. Mais cela ne l’empêche pas de se demander si les vaccins sont vraiment aussi sûrs et efficaces que le prétendent leurs fabricants.
Kennedy s’interroge sur beaucoup de choses. Il se demande si Sirhan Sirhan a vraiment tué son père, par exemple… et si ce n’est qu’une coïncidence que son oncle, le président John F. Kennedy, a été assassiné juste après avoir juré de réduire la CIA « en mille morceaux ». (Charles de Gaulle, rentré à Paris après les funérailles, aurait déclaré en privé que la CIA l’avait tué). RFK Jr. a même commencé à s’interroger sur la manière de résoudre le problème de l’inflation… il propose de lier le dollar au bitcoin !
« Sans fondement… étrange… et non prouvé… »
Mais l’establishment n’aime pas ce genre d’interrogations. Il prétend détenir la vérité… et rien que la vérité… définitive – sur tous les sujets, allant de l’assassinat de JFK à l’efficacité du confinement et des masques… en passant par les causes et les remèdes des vagues de chaleur et des vagues de froid. Les politiciens et la presse font de lui le « méchant » dans les gros titres… et espèrent qu’il disparaîtra.
Nous sommes en présence d’un exemple rare et instructif de politique… et de mégapolitique… jouant sur la même scène.
Au niveau politique superficiel, l’intrigue est simple… et les personnages jouent les rôles qui leur sont assignés avec leur manque de grâce et de charme habituel. C’est ainsi que la représentante Wasserman Shultz a qualifié les interrogations de Kennedy sur le vaccin contre le Covid-19 de « théorie du complot sans fondement….étrange, non prouvée… » et ainsi de suite.
Le représentant Connolly a suggéré qu’il s’agissait d’un « discours de haine ».
Les démocrates veulent gagner la prochaine élection présidentielle afin de pouvoir allouer quatre années supplémentaires de pots-de-vin à leurs lobbyistes préférés et à leurs projets favoris. Mais leur champion, Joe Biden, est un héros très imparfait. C’est un vieux briscard qui semble incapable de s’interroger sur quoi que ce soit. Même la plupart des démocrates ne l’apprécient pas.
Mais la prochaine course à la Maison-Blanche risque d’être serrée. Et la dernière chose que les démocrates souhaitent, c’est que quelqu’un réduise le nombre de voix de Biden. Selon les sondages, 16% des démocrates sont favorables à Kennedy. S’ils votent pour RFK Jr à la présidentielle, ils feront basculer l’élection vers le challenger républicain, qui sera probablement Donald J. Trump.
C’est pourquoi le leader de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a qualifié la campagne de M. Kennedy d’« opération sous faux drapeau, menée par des agents politiques de droite qui n’ont qu’un seul objectif : essayer de faire tomber le président Joe Biden ».
Au cours des dernières semaines, les médias – dont la plupart sont contrôlés par des démocrates, avec des journalistes et des chroniqueurs qui s’identifient majoritairement au centre-gauche – ont tenté d’écarter Kennedy de la course. L’étiqueter comme antisémite, pensaient-ils, éliminerait le potentiel soutien des juifs à son égard. L’étiqueter comme raciste devrait éloigner les noirs. Enfin, l’étiqueter comme « théoricien du complot » devrait dissuader la classe moyenne de voter pour lui. C’est du moins ce qu’ils espèrent.
Ce n’est que de la « politique ». Frauduleuse, et stupide. Les têtes de pont des deux partis, armés par leurs conseillers, aidés et soutenus par leurs amis au sein des médias, vont s’affronter. La surprise pourrait être que Kennedy prenne plus de voix au candidat républicain qu’au démocrate. Nous verrons bien.
Contre le Deep State
Ce qui nous intéresse davantage, c’est la bataille qui se déroule sous la surface… la guerre qui déterminera le véritable avenir des Etats-Unis… dans la riche veine de la mégapolitique.
Les deux partis politiques ont trahi la nation. Les républicains ont trahi leurs principes. Les démocrates ont trahi leurs électeurs.
Les républicains étaient autrefois des « conservateurs », consternés par les prises de pouvoir du gouvernement fédéral et les budgets déséquilibrés. Mais leur dernier président – Donald Trump – s’est emparé de plus de pouvoir qu’aucun président n’en avait jamais eu – confinant les gens à leur domicile dans le cadre d’une fausse « urgence nationale ». Il a également géré les budgets les plus déséquilibrés de l’histoire des États-Unis, avec un déficit bien supérieur à 10% du PIB.
Pour leur part, les démocrates étaient autrefois le parti ouvert au questionnement. Ils privilégiaient la paix à l’étranger et le progrès au sein du pays, comptant sur une base solide d’électeurs de la classe ouvrière pour son soutien électoral. Aujourd’hui, tournant le dos aux familles qu’il représentait, le parti est dominé par des va-t-en-guerre, des milliardaires et des wokistes non binaires.
Aujourd’hui, aucun des deux partis ne représente « le peuple ». Tous deux sont des instruments de l’élite transcontinentale. Indépendamment de leurs discours sur les « questions culturelles », ils soutiennent tous deux les deux choses qui ruineront l’Amérique et sa classe moyenne : l’inflation et la guerre.
Le pauvre RFK Jr. ne se bat pas seulement contre Joe Biden, mais contre le Deep State, le complexe militaire, industriel, d’espionnage, médical, universitaire et médiatique, l’establishment, et les grands vizirs des deux partis politiques. C’est là que le combat est vraiment important ; c’est la bataille entre « le peuple » et son élite corrompue. C’est le combat que son oncle et son père ont mené il y a plus d’un demi-siècle… et qu’ils ont perdu.
Peut-être que RFK Jr. aura plus de chance. N’est-il pas agréable de l’imaginer ?