Taxer les riches ne résoudra pas la question des inégalités. Laisser les taux d’intérêt se former librement est la solution dont personne ne veut entendre parler.
Faire partie de l’élite, ça rapporte gros.
Non seulement on voyage en première et on vit dans les beaux quartiers, mais on devient aussi plus riche. Bloomberg nous en dit plus :
« David Rubinstein a doublé sa fortune depuis 2009. Jamie Dimon a plus que triplé sa valeur nette. Stephen Schwarzman a multiplié sa richesse par six.
Ce sont des chiffres remarquables, considérant le tumulte économie et politique de la décennie passée, de Lehman Brothers au Brexit en passant par Donald Trump. Les fortunes d’une dizaine de participants à Davos en 2009 ont grimpé d’un total combiné de 175 Mds$, alors même que la richesse médiane des ménages stagnait, selon une analyse de Bloomberg.
Des données provenant de rapports publiés par UBS et PwC Billionaires Insight montrent que la richesse mondiale des milliardaires est passée de 3 400 Mds$ en 2009 à 8 900 Mds$ en 2017. Les actions des banques centrales pour lutter contre la crise financière — taux d’intérêt à des planchers record, programmes de rachat d’obligations — ont étayé cette augmentation de richesse en faisant grimper les prix des actions et autres actifs. »
Si désagréable de voir les autres s’enrichir ?
Dans le même temps, un rapport d’Oxfam nous dit que les 26 personnes les plus riches de la planète ont autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité.
Dans le Guardian :
« Selon Oxfam, la richesse de plus de 2 200 milliardaires dans le monde a augmenté de 900 Mds$ en 2018 — soit 2,5 Mds$ par jour. [Cette augmentation de 12%] contrastait avec le recul de 11% de la richesse de la moitié la plus pauvre de la planète.
Le rapport concluait que, par conséquent, le nombre de milliardaires possédant autant de richesse que la moitié de la population a chuté, passant de 43 en 2017 à 26 l’an dernier. En 2016, ce chiffre était de 61″.
Mais ce n’est pas pour rien que l’envie fait partie des sept péchés capitaux. La richesse est relative. C’est pour cela qu’il est si désagréable de voir les autres s’enrichir.
[NDLR : Et si au lieu d’envier les élites… vous pouviez les rejoindre ? Il existe un moyen d’investir avec les initiés — et de profiter des mêmes opportunités qu’eux, avant la masse des investisseurs grand public ne se positionne. Cliquez ici pour en savoir plus.]
La personne moyenne n’a que son temps à vendre — à l’heure. Et elle n’a vu que peu d’améliorations ces 40 dernières années. Si l’on tient compte de l’inflation, les salaires horaires stagnent. Six Américains sur 10 n’ont même pas 1 000 $ immédiatement disponibles.
Et donc, les lamentations commencent.
Bloomberg :
« Il y a dix ans, à Davos, la question était posée : ‘que doit faire cette industrie pour éviter un vaste retour de bâton social [contre les riches] ?’ La réponse n’était probablement pas ‘doubler, tripler ou sextupler la richesse des participants les plus en vue tout en laissant les revenus médians des ménages stagner à domicile’. C’est pourtant ce qui s’est passé. Ne vous y trompez pas : le retour de bâton arrive. »
Un milliardaire au moins a su prévoir la situation.
Ray Dalio, fondateur du fonds d’investissement Bridgewater, déclare qu’il se produit actuellement « le début d’une réflexion sur la politique et comment elle peut affecter les décisions économiques ensuite. Des choses comme l’impôts sur le revenu à 70%, par exemple, joueront un plus grand rôle. »
Plus que la chance ou le talent, la partie est truquée
Rien de tout cela ne devrait vous surprendre, cher lecteur. Parmi les participants à Davos se trouvent les plus gros actionnaires de la planète. Et depuis 2009, les actions telles que mesurées par le Dow ont grimpé de 200%. Pas étonnant qu’ils soient devenus aussi riches.
A La Chronique, nous ne leur tenons pas rancune de leur bonne fortune. Mais la « bonne fortune » n’était pas seule en cause. La partie était truquée. Et que le citoyen ordinaire sache comment cela a fonctionné ou non, il commence à en éprouver du ressentiment.
Il s’est donc tourné vers Donald J. Trump (DJT), dans l’espoir que le Grand Perturbateur ferait quelque chose.
- Trump a promis d' »assainir le marigot ». Personne ne savait ce qu’il voulait dire par là — apparemment pas même Donald J. Trump lui-même. Quoi qu’il ait voulu dire, en tout cas, perturber les marchés financiers truqués n’en faisait pas partie.
Le « Roi de la Dette » a fait comprendre très clairement qu’il aime les taux d’intérêt artificiellement bas, et a conseillé au président de la Fed, Jerome Powell, de ne pas les abandonner.
Ne voyant aucun progrès depuis la Maison Blanche, notre citoyen excédé se tourne donc de la droite vers la gauche. Si DJT ne s’intéresse pas aux « inégalités » ni à la manière de mettre fin à l’escroquerie financière qui les sous-tend, Mme Alexandria Ocasio-Cortez (AOC) veut les arrêter de la pire manière possible.
Le pire moyen de résoudre le problème des inégalités
Quelle serait la pire manière de résoudre le problème des inégalités ? Simple : on taxe ! Eh oui, ce que la politique donne, la politique peut le reprendre…
Mais attendez.
Qu’arrive-t-il aux sommes que les autorités ont réclamées aux élites ? Où va l’argent de ces taxes ? Revient-il à ses propriétaires légitimes ? Va-t-il augmenter les salaires des travailleurs ? Achète-t-il une tournée au bar du coin ou aide-t-il à réparer leur voiture ?
Comment ça, non ?
Quoi ? Vous dites que les autorités le distribuent à leurs amis… les initiés, les compères, les zombies et les élites ?
Taxer les plus-values boursières imméritées ne détruirait pas le système d’argent factice. Cela ne mettrait pas fin à ses distorsions, ses mauvais investissements et ses injustices. Cela ne ferait que mettre encore plus d’argent entre les mains de ceux qui l’ont créé à l’origine, qui le protègent et en profitent — les élites politiques.
Tous les gouvernements sont profondément conservateurs. Ils gèrent un racket de protection. L’argent, le pouvoir et le statut qu’ils protègent existent maintenant, pas dans l’avenir. Ils ne se soucient ni des morts ni de ceux qui ne sont pas encore nés.
Ce sont les riches vivants qui financent les campagnes électorales. Les gens intelligents qui écrivent des éditoriaux dans le New York Times. Les élites qui sont invitées à Davos !
L’avenir peut bien attendre. Le gouvernement est là pour protéger les riches d’aujourd’hui, pas ceux de demain. Et le système de fausse monnaie fait partie du programme.
Les gens en viennent à penser ce qu’ils doivent penser quand ils doivent le penser.
A mesure que leur richesse augmentait, les élites en sont donc naturellement venues à penser que manipuler les taux d’intérêt n’était pas une si mauvaise idée. A présent, aucun d’eux, à gauche ou à droite, ne veut en voir la fin.
Les « inégalités » pourraient être résolues facilement et en toute honnêteté.
Arrêtez de truquer les taux d’intérêt. Le marché libre peut décider de leur niveau. Il les mettrait sans doute à un niveau bien plus élevé — probablement au-dessus de 5%. Ensuite, en un éclair, comme du champagne à Hiroshima, les gains post-2009 des super-riches s’évaporeraient.
Jusqu’à présent, ni AOC ni DJT n’ont suggéré une solution aussi élégante. Et ne comptez pas dessus.
En revanche, vous pouvez compter sur M. le Marché : il va leur rabattre le caquet.