** La Pravda nous apprend que les Etats-Unis, le Canada et le Mexique ont secrètement prévu d’introduire une nouvelle devise nord-américaine, l’Amero.
* L’Amero remplacera-t-il le dollar ? Pas de sitôt, pensons-nous. Nous vivons une dépression. Peut-être se transformera-t-elle en Grande Dépression… ou en Plus Grande Dépression — nous n’en savons rien. Mais nous vivons une époque de contraction du crédit, non d’expansion.
* Pour le moment, les prix chutent. Le dollar est en sécurité… du moins pour l’instant.
* Nous avons passé le week-end en France. Personne ne sait comment la France garde la tête hors de l’eau. Tout y est très cher et très difficile. La moitié de la population lutte pour gagner sa vie. L’autre moitié lutte pour l’en empêcher — nous y reviendrons dans quelques lignes.
* Alors que nous longions les locaux du Parti communiste, juste à côté de notre bureau parisien, une boutique de vêtements a attiré notre attention. A quelques rues de là, on paie un jean 100 euros. Mais dans cette boutique, ils ne coûtent que 10 euros. Des chemises pour cinq euros. Des vestes pour huit euros.
* Le magasin est détenu et géré par ce qui semble être une famille chinoise. Au lieu d’avoir une boutique chère, ils ont une vitrine bon marché dans un quartier peu coté, et exposent leurs produits sur le large trottoir. Même par mauvais temps, ils se contentent de mettre une bâche sur les portants à vêtements.
* Une chemise à deux euros ? Une paire de jean à 10 euros ? C’est de la déflation. Il y a quelques mois, ces vêtements portaient peut-être des étiquettes de créateurs — des alligators et des joueurs de polo, par exemple. Mais les ventes haut-de-gamme chutent. Les usines enlèvent donc les logos et se débarrassent de leurs excès de production sur le marché bas-de-gamme.
* Nous ne sommes sûr de rien… nous additionnons simplement deux et deux.
* L’excès de capacité a été construit avec l’excès de crédit. C’est ce qui arrive durant une expansion. Les entrepreneurs empruntent pour augmenter la production, de manière à pouvoir vendre plus de produits à des consommateurs déjà rongés de crédit. Ensuite, l’excès de capacité les condamne. Ils produisent trop de biens et trop de services. Lorsque la demande chute — ainsi que les revenus et l’immobilier — les prix chutent aussi.
* Le dollar semble tenir bon. La hausse des rendements obligataires (avec une chute des prix obligataires) était probablement le sujet le plus intéressant du monde financier… jusqu’à ce qu’ils cessent de grimper.
* Que se passe-t-il ?
* Comme nous l’avons expliqué, on n’assiste pas vraiment à une reprise économique. Et sans véritable reprise économique, ne vous attendez pas à un véritable marché haussier à Wall Street. Ou à une vraie pression sur les rendements obligataires (mais bien entendu, c’est un peu plus compliqué que ça… à suivre).
* Pendant ce temps, le Dow a repris le chemin de la baisse. Il nous semble que le rebond touche à sa fin. Si vous êtes investi en actions américaines actuellement, vendez-les. Elles pourraient grimper… mais le risque de baisse n’en vaut pas la peine.
[NDLR : N’attendez pas que la baisse soit vraiment enclenchée pour protéger votre portefeuille — prenez dès maintenant les mesures qui s’imposent… et continuez de prospérer quoi que fassent les marchés dans les semaines et les mois qui viennent : tout est expliqué ici]
** "La France est pourrie", disait l’un de nos hôtes au dîner de samedi soir, rappelant l’avertissement de De Gaulle, selon qui le Vietnam était "un pays pourri"… et que les Américains feraient mieux de rester à l’écart.
* "J’en ai assez. On ne peut rien faire dans ce pays sans avoir soit une permission soit une amende. On ne peut pas conduire vite… même si les autoroutes sont conçues pour un trafic bien plus rapide. On ne peut pas fumer. On ne peut pas lancer une entreprise… ou en vendre une… ou embaucher qui que ce soit. Vu la manière dont fonctionnent les lois sur l’emploi, il vaut mieux assassiner un mauvais employé que le licencier".
* "Il y a toujours quelqu’un pour me dire quoi faire… et ce n’était pas comme ça il y a quelques années. Je suis assez vieux pour me rappeler comment c’était dans les années 60 et 70. La France était toujours un pays libre, à l’époque. On pouvait faire à peu près ce qu’on voulait. On pouvait fumer dans les bars. Si on n’aimait pas son emploi, on pouvait dire à son patron d’aller se faire f***. Ensuite, il suffisait de regarder dans le journal… il y avait toujours des centaines d’offres. Les gens changeaient de travail. Si un ne fonctionnait pas… ils en essayaient un autre. Maintenant, s’ils n’aiment pas leur travail, ils vont au tribunal et l’employeur peut vraiment aller se faire f***. Le processus tout entier est pourri".
* "Ce qui me surprend vraiment, c’est la manière dont les Français ont accepté toutes ces directives… ce sont des moutons".
* "Attendez une minute", a rétorqué un autre convive. "La France est toujours un excellent endroit où vivre. La cuisine est délicieuse. Le temps est généralement agréable. Les trains sont à l’heure… quand il n’y a pas grève. C’est joli. Je ne sais pas si vous avez beaucoup voyagé, mais par rapport aux autres endroits que j’ai visités, la France a une bonne longueur d’avance. En plus, si ça ne vous plaît pas, pourquoi ne partez-vous pas ? Trouvez un autre pays que vous aimez mieux"…
* "Ha… je suis trop vieux, maintenant… et de toute façon… ils sont tous pourris".