** Que va-t-il arriver aux jumeaux hypothécaires, Fannie et Freddie ? Cette semaine, les investisseurs ont fait preuve de nervosité. Ils voulaient savoir. Les autorités allaient-elles les nationaliser officiellement ? Personne ne croit qu’ils disparaîtront. Mais personne ne sait non plus en quels termes ils seront sauvés. Les deux valeurs chutent à pic.
* Les autorités ont fait savoir qu’elles sont soutenu les deux organismes en 1968 — lorsqu’ils ont été établis sous leur forme actuelle. Ils n’étaient plus sur les comptes financiers du gouvernement, mais tous les prêteurs savaient qu’on ne leur permettrait pas de faire faillite. Jusqu’à présent, Henry Paulson, secrétaire au Trésor US, a compté sur cette garantie implicite — ainsi que sur une ligne de crédit considérable — pour leur maintenir la tête hors de l’eau. Mais maintenant que les investisseurs se débarrassent de l’action, il va peut-être devoir trouver du véritable argent à mettre du côté positif des comptes.
* Comme nous l’avons déjà expliqué dans ces lignes — et nous avons encore du mal à le croire — Fannie et Freddie sont chacun dans le rouge à hauteur de 50 milliards de dollars environ. Il leur manque environ 100 milliards de dollars, en d’autres termes. Et si l’on en juge par l’évolution des marchés ces derniers jours, les investisseurs individuels n’ont aucune envie d’augmenter la mise. Ne reste plus que le bon vieil Oncle Sam. Il n’est pas très malin, mais au moins, il a des poches très profondes… et une planche à billets dans la cave.
* Il reste tout de même une question : les autorités seront peut-être contraintes de reprendre Fannie et Freddie (qui appartenaient à l’Etat américain avant 1968), mais à quel prix ? 10 $ l’action ? Ou 2 $ l’action ?
** L’or enregistre une baisse de près de 3% sur l’année. Mais techniquement, notre Transaction de la Décennie est toujours dans le vert — puisque les actions ont chuté de 14%.
* L’or est "l’exemple même de la stupidité humaine", pouvait-on lire dans le Telegraph. "Un métal extrait du sol à grands frais pour être ré-enterré dans des coffres de banques en tant que protection contre la stupidité même qui a provoqué son extraction au départ".
* L’auteur a raison. L’or est utile parce que les humains sont idiots. Voilà pourquoi il est toujours utile ; parce qu’on peut compter sur l’être humain pour se comporter comme un crétin. L’or est particulièrement utile quand les gens sont particulièrement idiots. Rappelez-vous qu’une correction est égale et opposée à la tromperie qui l’a précédée. Lorsque les gens se sont menti de manière particulièrement monumentale, la correction qui s’ensuit reste généralement dans les mémoires. Et c’est à ce moment-là qu’on est bien content d’avoir quelques krugerrands en poche et un petit chez-soi en Amérique latine.
* Nous ne savons pas ce qui va se passer, mais nous allons nous en tenir à notre Transaction de la Décennie pendant quelque temps encore — juste pour voir ce qu’il en advient.
** Quelles autres nouvelles ?
* On apprend que de plus en plus d’étudiants choisissent des universités communautaires ; les analystes pensent que c’est parce qu’elles sont moins chères.
* On dit aussi que General Motors va cesser de sponsoriser la cérémonie des Oscars pour des raisons évidentes — la société commence à se trouver à court d’argent. Les centres commerciaux ont plus de mal à faire venir les clients — en partie parce que les gens ne font plus autant d’achats qu’auparavant, et en partie parce qu’ils ne conduisent plus autant.
* Bien entendu, on trouve une longue liste de choses qui ne sont plus ce qu’elles étaient — les prix des maisons, les actions, les marchés émergents, les dépenses de consommation, les prêts bancaires, les bonus financiers… et ainsi de suite. Nous avons tendance à penser que la liste va continuer de s’allonger.
** Sur ce, nous allons vous laisser pour aujourd’hui… nous devons nous préparer pour une grande fête — durant laquelle votre correspondant aura le plaisir de se ridiculiser par deux fois. D’abord lorsqu’il prononcera quelques mots de bienvenue en français… puis lorsqu’il interprètera quelques chansons avec l’orchestre. Nous sommes un épouvantable musicien quelles que soient les circonstances, mais devant un public et après quelques verres, nous sommes pathétique.
* Votre correspondant n’a que deux vraies qualités. Comme vous le savez, il est extrêmement humble… même s’il n’est pas sincère à ce sujet. Et, plus important, il ne rougit pas facilement.