** Que se passe-t-il pour l’or et l’argent ? Et, plus important encore, que va-t-il se passer avec l’or et l’argent dans les prochains mois ?
– L’or a fait un excellent mois de mai, avec une augmentation de près de 9%. Et l’argent-métal a fait encore mieux, avec une hausse de plus de 26%. C’est l’effet "lance-pierre" de l’argent ; il rattrape le temps qu’il a passé dans l’ombre de l’or. Est-ce que l’or et l’argent peuvent remettre ça en juin ? Vous savez certainement que le prix de l’or et de l’argent-métal peut chuter tout autant qu’il peut augmenter. Ne soyez pas choqué si un retrait se produit. Mais à moyen et long terme, les métaux précieux sont en bonne posture.
– Pendant ce temps, les banques centrales, les banques de grandes places financières et la plupart des politiciens du monde (hormis Angela Merkel, la chancelière allemande) haïssent l’or et l’argent monétisés. Pourquoi ? Parce que les métaux précieux exigent que les gouvernements agissent dans une économie basée sur le travail et les investissements à long terme, plutôt que sur des renflouements et des dépenses déficitaires. Il y a donc des forces puissantes qui essaient de faire retomber les métaux précieux. Soyez prévenu.
– Mais on ne peut pas tromper Héphaïstos, le dieu de la forge. Donc si les métaux chutent et que les cours baissent pour les minières, profitez de l’occasion pour acheter plus de métaux et d’actions dont le prix est pour l’instant réduit. Et n’oubliez pas ma recommandation de base en ce qui concerne les métaux précieux : 5% à 10% de votre portefeuille doit être composé de métaux réels.
– Je serais très heureux si l’or et l’argent augmentaient à court terme — disons, dans les prochains mois. Mais si nous devons attendre à moyen terme, disons entre six et 12 mois, c’est bon aussi. Et évidemment, à long terme, soit un an ou plus, ces métaux devraient briller (sans jeu de mot).
– Les politiciens américains ont tellement dépensé que le pays est au fond du gouffre et qu’il n’en ressortira jamais. Les étoiles monétaires s’alignent et annoncent des temps difficiles au niveau économique, ainsi que la venue de l’inflation. Et une idée d’investissement qui a fait ses preuves pendant les périodes difficiles et l’inflation, c’est celle des métaux précieux.
** En suivant ces lignes directrices, jetons un oeil au cours des actions de la vieille Homestake Mining Co. aux alentours de 1920 et de 1930. Homestake faisait partie des plus grandes entreprises minières du monde à cette époque, lorsqu’elle extrayait de l’or dans les Black Hills du Dakota du Sud. En raison d’un manque d’informations écrites, de nombreux historiens utilisent Homestake comme référence pour le secteur minier aurifère de cette période.
– Entre 1929 et 1935, le cours de l’action Homestake a grimpé — parallèlement à une augmentation notable des bénéfices ET des dividendes. Les bénéfices par action (BPA) d’Homestake sont passés de 4,16 $ en 1929 à 32,43 $ en 1935. En d’autres termes, l’entreprise a enregistré pour son BPA annuel une croissance de 41% !
– Et le plus gros de l’augmentation a eu lieu en 1930, en 1931 et en 1932, avant que Franklin Roosevelt soit élu président des Etats-Unis — et s’empare de l’or du pays, en avril-mai 1933 ! Mais même la confiscation effectuée par Roosevelt n’a pas empêché Homestake de grimper. L’action, ses bénéfices et ses dividendes ont continué à monter et sont restés à un bon niveau pendant les premières années du New Deal.
– De fait, le reste de l’économie américaine a souffert du déclin des bénéfices pendant à peu près TOUTES les phases de la Grande Dépression. L’économie américaine dans sa globalité était en piteux état, avec des taux de chômage de plus de 25% pendant certaines périodes. Mais malgré tout, la mine aurifère est restée un excellent placement.
** Pendant que nous revenons sur l’histoire de l’or pendant la Grande Dépression, profitons-en pour regarder ce qui se passait avec les banques aux Etats-Unis. Selon l’économiste John Walter, qui a écrit en 2005 dans le rapport trimestriel de la Réserve fédérale de Richmond, les Etats-Unis sont passés de 31 000 banques au milieu des années 1920 à moins de 15 000 banques en 1934. Ce qui signifie que plus de la moitié des banques a fait faillite ! Rien qu’en 1933, plus de 4 000 banques ont fait faillite — ce qui fait 80 par semaine, ou 16 par jour ouvrable.
– Et à l’époque, la faillite d’une banque signifiait presque toujours la ruine des dépositaires de cette banque. L’assurance de dépôt fédérale n’a fait son apparition qu’à la fin de l’année 1934, et la couverture initiale était de seulement 2 500 $. La plupart des dépositaires de ces 16 000 banques qui ont fait faillite dans les années 20 et le début des années 30 ont tout perdu. Il n’y avait pas d’issue. Si vous étiez dépositaire, vous couliez avec le navire.
– Pendant ce temps, les actionnaires de Homestake touchaient des dividendes allant de 8% à 10%, en plus de l’appréciation de la valeur. Les dividendes d’Homestake sont passés de 7 $ en 1920 au niveau ahurissant de 56 $ en 1935.
– Il est intéressant de voir que les "périodes difficiles" sont, d’une manière ou d’une autre, bonnes pour les mines d’or et les actions aurifères. L’une des explications que j’ai entendue serait que le krach boursier de 1929 avait entraîné une contraction durable de l’approvisionnement en devises (merci la Fed), ainsi qu’une réduction des crédits bancaires. Moins de crédit entraîne forcément un gel des prêts (ça vous rappelle quelque chose ?) Beaucoup d’entreprises, de foyers et d’individus ne pouvaient tout simplement plus obtenir de crédits, peu importe leur histoire ou leurs problèmes. Du fait que les investissements privés avaient quasiment cessé pendant le New Deal, il y a eu une pénurie de la formation fondamentale de capital dans l’économie. L’économie n’avait plus rien pour la tirer vers le haut.
– Le resserrement du crédit s’est même étendu aux gouvernements, et par extension à leurs devises fiduciaires. Pendant que le commerce mondial se resserrait à cause du protectionnisme, le crédit public s’évaporait aussi. Finalement, les investisseurs ont abandonné les devises papier — même le Trésor américain. Les gros bonnets de la finance internationale ont échangé leurs devises papier contre la seule "monnaie" qui ne soit pas l’actif de quelqu’un d’autre — et ne soit pas sujet à contrepartie : l’or.
– Permettez-moi de conclure en citant l’un des génies légendaires de la finance aux Etats-Unis, Bernard Baruch (1870-1965). Il a dit : "l’or a traversé toutes les époques depuis Alexandre… quand quelque chose tient le coup pendant 2 000 ans, je ne crois pas que ce soit dû à des préjugés ou à de fausses théories".