Alors que Donald Trump promettait jadis de « mettre une raclée à l’inflation », les Américains découvrent aujourd’hui une réalité bien différente : l’inflation persiste.
« Nous allons nous débarrasser de l’inflation. Nous allons vaincre l’inflation. Nous allons mettre une raclée à l’inflation. » – Donald Trump, lors de sa campagne électorale.
« L’inflation est de retour. Je n’ai rien à voir avec ça. » – Donald Trump, hier.
Passons à la météo de l’inflation du jour…
L’indice des prix à la consommation nous indique une inflation de 3%, mais le ressenti est plutôt de 10%.
A la radio, des personnes témoignent : « Je suis allé à l’épicerie pour acheter des oeufs. Je n’en revenais pas, ils coûtaient 8 dollars la douzaine. »
« Ce n’est pas cher, répond un autre auditeur. J’ai dû payer 12 dollars pour une boîte… ce qui revient à un prix d’un dollar l’oeuf. »
« Bon sang, intervient un troisième, et moi, je n’ai pas pu trouver d’oeufs. Le magasin n’en avait plus. »
Les oeufs sont devenus précieux. Nos poules en produisent encore, mais ils valent désormais de l’or.
Ce matin, nous avons apporté un sac contenant trois douzaines d’oeufs à notre fils qui habite en ville. Leur valeur sur le marché ? Jusqu’à 36 dollars.
« Psst… les voilà », avons-nous dit à voix basse, en ouvrant le sac pour qu’il puisse voir les cartons. « Pas trop fort, papa… Je ne veux pas me faire voler sur le chemin du bureau. »
Le prix des oeufs monte en flèche en raison d’une « pénurie d’approvisionnement ». La grippe aviaire a réduit la production. Leur prix a augmenté de 238% au cours des quatre dernières années.
L’inflation est en marche. Nous avons vu la semaine dernière que le calcul de l’inflation par les autorités fédérales sous-estime considérablement l’impact réel de l’inflation sur le budget des ménages. Les produits de consommation courante, tels que les oeufs, coûtent plus cher que ne le suggère l’IPC officiel. Cela signifie que les familles ordinaires, qui achètent des produits ordinaires, s’appauvrissent.
De plus, l’indice des prix à la production augmente à un rythme de 3,5%, le plus rapide depuis deux ans.
Même selon les chiffres des autorités fédérales, les prix augmentent plus rapidement. Le rapport publié mercredi dernier montrait que l’IPC augmentait à un rythme de 3%. Si l’on retire les valeurs aberrantes, dans ce que les économistes appellent la « moyenne ajustée », on obtient une image plus précise. L’inflation augmente alors de 5%.
Si l’on utilise les méthodes statistiques des années 1980 (avant que la formule ne soit modifiée), on obtient un taux d’inflation d’environ 10%.
L’inflation « statique », qui exclut l’augmentation des coûts de l’alimentation et de l’énergie, se maintient à un taux de croissance d’environ 3,6% d’une année sur l’autre, selon la Fed d’Atlanta.
Ces chiffres de l’inflation, quels qu’ils soient, reflètent le déclin du dollar américain.
Après 1971, la monnaie américaine a cessé d’être fiable. Vous pouviez acheter une douzaine d’oeufs en 1971… et en acheter une douzaine aujourd’hui. Ce sont les mêmes oeufs. Ni meilleurs, ni pires. Mais leur prix a changé. A l’époque, ils coûtaient 45 cents la douzaine. Aujourd’hui, compte tenu de toutes les innovations, des améliorations technologiques, etc., ils devraient être beaucoup moins chers ; au lieu de cela, ils coûtent au moins dix fois plus cher – en dollars.
L’or a toujours été une mesure plus fiable de la richesse. Mais il nous donne lui aussi une lecture très différente aujourd’hui de ce qu’elle était il y a 50 ans. En 1971, une once d’or aurait permis d’acheter 44 douzaines d’oeufs. Aujourd’hui, elle en représente environ 550… à condition d’en trouver autant.
Naturellement, si les gens ont le choix, ils dépenseront la monnaie qui se déprécie (le dollar) et conserveront celle qui s’apprécie (l’or). Une fois que cette idée est répandue, l’or augmente encore plus (ce qui signifie que d’autres choses baissent plus rapidement).
Reuters rapporte :
« Goldman Sachs relève ses prévisions pour le prix de l’or en fin d’année à 3 100 dollars
Goldman Sachs a relevé lundi ses prévisions de prix de l’or pour la fin de l’année 2025 à 3 100 dollars l’once, contre 2 890 dollars auparavant, en invoquant la demande soutenue des banques centrales.
La banque estime que ‘la demande structurellement plus élevée des banques centrales ajoutera 9% au prix de l’or d’ici la fin de l’année’.
Toutefois, si l’incertitude politique, y compris les inquiétudes concernant les droits de douane, reste élevée, Goldman estime que l’or pourrait atteindre 3 300 dollars l’once d’ici à la fin de l’année en raison d’un positionnement spéculatif prolongé. »
L’incertitude politique semble être une certitude. Il en va de même pour l’inflation.
Nous verrons dans notre prochain article pourquoi le prix des oeufs, en termes d’or, ne devrait pas changer. Le prix des actions non plus.
1 commentaire
Bonjour à tous,
Je reviens sur les sociétés minières, largement mises en avant par Philippe, (Béchade).
Je possède, actuellement 2000 € sur une épargne à 3%.
Bien évidement, je ne voudrais pas que l’état se serve, déjà que 3%, c’est ridicule, tandis qu’il m’a fallu du
temps pour les économiser, dans le contexte actuel d’inflation, je souhaiterais les investir.
Il est indéniable que je ne connais rien en investissements, même si je compare le cacao, le café, le solaire,(puisqu’avant,
c’était mon métier tandis que les capteurs solaires étaient en plein essor, il y a 30 ans)
Je m’apprête à m’abonner de façon sérieuse, suite à l’exposé de Philippe sur les actions minières à: 1,50 €.
Impatient de vous lire,
Cordialement,