▪ Nous surveillons le comportement des marchés ces derniers jours. La question était la suivante : les investisseurs rejettent-ils Ben Bernanke et sa planche à billets ?
Une nouvelle chute des cours aurait confirmé l’hypothèse du rejet. Une belle hausse, en revanche, aurait suggéré que les investisseurs étaient d’accord avec l’assouplissement quantitatif.
Et que s’est-il passé ?
Rien de vraiment spectaculaire.
M. le Marché va donc nous maintenir dans l’incertitude… les interrogations… les cogitations. Que se passe-t-il ?
▪ Une autre chose nous intrigue. Les ventes de détails sont en hausse aux Etats-Unis. Voici ce qu’en dit Bloomberg :
"Les ventes des détaillants américains ont grimpé en octobre, enregistrant leur plus forte hausse en sept mois, rehaussant les attentes concernant les achats de la saison des fêtes, alors même que le chômage frôle les 10%".
"Les achats ont grimpé de 1,2%, dépassant les prévisions les plus hautes des économistes interrogés par Bloomberg News, selon des données du département du Commerce US publiées [mardi] à Washington. Un autre rapport montre que l’activité industrielle dans la région de New York a connu une contraction inattendue en novembre, les commandes ayant chuté".
"Nous nous attendons à ce que les achats pour les fêtes accélèrent vraiment en novembre", déclare Guy LeBas, stratégiste en chef chez Janney Montgomery Scott LLC à Philadelphie, qui prévoit une augmentation de 1,1% des ventes".
"L’amélioration des dépenses apparaît alors que d’autres parties de l’économie montrent des signes de refroidissement".
Attendez une minute. Le consommateur américain n’est-il pas en train de se désendetter ? N’est-il pas en train de rembourser ses dettes et de faire défaut sur son prêt hypothécaire ? Comment peut-il augmenter ses dépenses ?
Eh bien… peut-être que toutes ces discussions sur l’assouplissement quantitatif l’ont secoué. Peut-être pense-t-il que le monde tel que nous le connaissons est en train de prendre fin… peut-être a-t-il décidé d’en profiter. Ou peut-être que le consommateur pense que la Fed réussira vraiment à relancer l’économie. Il se sent donc peut-être plus confiant. Ou peut-être pense-t-il que la Fed détruira la valeur du dollar, si bien qu’il se prépare à l’inflation — dépensant son argent aussi rapidement que possible.
Ou… plus probablement… ce n’est qu’un petit bip insignifiant dans les informations quotidiennes… du bruit sans aucune signification, en d’autres termes.
Il y a peu de chances de voir les ménages américains vraiment augmenter leurs dépenses. Ils n’ont pas plus de revenus. Leurs maisons ne valent que 70% environ de ce qu’elles valaient il y a trois ans, et continuent de baisser. Les prêteurs sont plus prudents. Et il en va de même pour les consommateurs eux-mêmes.
Nous n’allons donc pas prendre la nouvelle de la hausse des dépenses très au sérieux. Nous ne voulions simplement pas que vous pensiez que nous cachons des faits qui ne semblent pas aller avec notre hypothèse d’une Grande correction. Nous ne les dissimulons pas ; nous les ignorons simplement.