Même si la tendance est à l’écologie centralisatrice, étatique et dirigiste, des solutions de marché peuvent aussi permettre de protéger l’environnement. Et potentiellement mieux que les solutions proposées par ailleurs…
Chaque siècle apporte son lot de problèmes pour les amoureux de la liberté, de la paix et de la prospérité. Les défenseurs de la liberté ont ainsi dû faire face au XXè siècle à l’ombre menaçante de la centralisation et se sont battus contre les socialistes et les étatistes qui plaidaient pour l’abandon de la liberté individuelle ainsi qu’une plus grande centralisation, au nom de la prospérité collective. Mais la chute du rideau de fer a permis de démontrer une bonne fois pour toutes que la prospérité collective n’est compatible en réalité qu’avec la liberté économique et individuelle.
Malgré cette victoire remarquable, l’ombre menaçante de la centralisation, avec pour but l’éradication de la liberté économique et individuelle, est revenue nous hanter à l’aube du XXIè siècle.
La liberté de… protéger l’environnement ?
À présent, ces appels à l’abandon de la liberté individuelle et à l’éradication de la liberté de choix ne sont plus fondés sur des considérations matérialistes, mais sur des préoccupations véritablement humanistes, parfois prétentieuses, concernant l’environnement et les effets de sa dégénérescence sur les chances de survie de la race humaine.
On croirait presque sorti des pages d’une mauvaise comédie le fait que la pensée économique et le consensus général se soient déjà retournés contre le capitalisme. A tel point que même l’idée qu’une économie de marché libre ne soit pas nécessairement opposée à la conservation de l’environnement semble être à présent suffisamment séditieuse pour être jugée comme s’il s’agissait d’un crime contre l’humanité.
Soudain, alors que les marchés ont manifestement démontré leur capacité unique à assurer la paix et la prospérité, la majorité des économistes et des intellectuels dans d’autres domaines que l’économie sont devenus des malthusiens qui dépeignent un avenir sombre et en proie à la misère, en raison de la surconsommation, de la surpopulation et des rendements décroissants induits par la rareté des ressources.
Il incombe par conséquent aux défenseurs de la liberté de démontrer que la propriété privée, l’économie de marché libre et l’écologie sont en fait compatibles.
Propriété privée et pollution
Les droits de propriété sur des objets ou des espaces permettent aux individus de devenir responsable de leurs biens. Cela permet de gagner en efficacité, puisque personne ne peut porter atteinte à la propriété d’autrui sans lui payer des dommages et intérêts adéquats, tout en imposant des restrictions sur les actions du propriétaire lui-même. Cela conduit finalement chacun à se comporter d’une façon qui ne porte pas atteinte à la propriété d’autrui.
Si les activités économiques d’un individu entraînent une dégradation de l’environnement à un endroit donné, cela constitue un cas de violation de la propriété d’autrui. Par exemple, lorsqu’une usine rejette des substances nocives dans un plan d’eau dont elle n’est pas propriétaire.
Ainsi, si on aborde le problème sous l’angle du droit de propriété privée, la majorité des cas de pollution, qu’il s’agisse de pollution de l’air, de pollution de l’eau ou de pollution sonore, constituent en fait des violations des droits de propriété d’autrui, et l’aggravation des niveaux de pollution résulte de l’incapacité à accorder et faire respecter correctement ces droits de propriété.
D’une part, cela incite les pollueurs à porter atteinte à la propriété d’autrui sans avoir à payer de dommages et intérêts à titre punitif suffisants et, d’autre part, cela empêche le comportement adaptatif des marchés de se produire.
Si des dommages et intérêts punitifs étaient pleinement appliqués en application des droits de propriété reconnus dans le cadre d’un Etat de droit, les pollueurs seraient incités à modifier leurs comportements, compte tenu du coût élevé que représenteraient pour eux ces dommages et intérêts, ce qui aboutirait à une réduction des niveaux de pollution.
Une idée fausse
L’affirmation selon laquelle les marchés libres et la conservation de l’environnement sont antinomiques repose également sur l’idée que l’augmentation de la production et de la consommation constitue la principale raison à l’origine de la dégradation de l’environnement, et que la bonne façon d’y faire face serait que la consommation et la production soient planifiées de manière centralisée par les banques centrales et les Etats, au travers de quotas nationaux, d’un contrôle des prix et d’autres mesures d’encadrement des mécanismes de marché.
Les incendies de forêt constituent probablement – au moins aux Etats-Unis, mais aussi au Canada ou en Australie, notamment – la preuve la plus prégnante que les écologistes mettent en avant pour démontrer à la fois l’existence et le danger du réchauffement climatique aujourd’hui.
Mais les incendies de forêt peuvent également être utilisés pour démontrer l’efficacité des approches basées sur le marché et la propriété privée par rapport aux solutions gouvernementales basées sur la propriété publique des espaces forestiers dans le but d’éliminer les incendies de forêt.
C’est ce que nous verrons demain…
Article traduit avec l’autorisation du Mises Institute. Original en anglais ici.