Dans le monde de la richesse fantasmée, Dogecoin et Ethereum engrangent des hausses à quatre chiffres (ou plus). Dans le monde réel, les chiffres grimpent aussi… et c’est nettement moins agréable.
Pourquoi est-ce qu’on irait perdre son temps à ouvrir un atelier mécanique dans l’Indiana… ou une boutique de glaces à Baltimore ? C’est sur internet que les profits se font.
De même, pourquoi se donner le mal d’apprendre la biochimie ou l’ingénierie électronique ? C’est dans l’ingénierie financière qu’il y a des fortunes à faire.
Et pourquoi se donner la peine d’ajouter de la richesse réelle tout simplement… quand la richesse fantasmée est bien plus facile à trouver ?
Argent et fantasmes
L’argent, c’est de l’argent. Et il y a bien plus d’argent facile et rapide à se faire dans le monde fantasmé que dans le monde réel.
Le problème, c’est que les ressources réelles – temps, énergie, compétences et matières premières – sont limitées. Mettez-les dans l’économie fantasmée… et l’économie réelle se retrouve négligée.
Ensuite, le monde réel, privé de main d’œuvre et de capital, se rétrécit… tandis que les fantasmes prennent le mors aux dents – puis s’échappent.
Dogecoin est de retour dans l’actualité – après que le « Dogefather » lui-même, Elon Musk, a tweeté qu’il « travaillait avec les développeurs de Doge pour améliorer l’efficacité des systèmes de transactions. Potentiellement prometteur ».
Cela a permis à la monnaie canine d’augmenter sa valeur de marché de quelque 20 Mds$.
Parallèlement, Ethereum (ETH) est passée de rien à une valeur de marché de près de 500 Mds$. L’an dernier, on pouvait acheter un coin pour moins de 200 $. Depuis le début de 2021, le prix est venu frôler les 4 400 $. Un gain de plus de 2 000% en un an – pas mal.
En investissant son premier chèque d’aide – 1 200 $ – dans ETH, un Américain aurait pu engranger jusqu’à 25 000 $ d’Ethereum cette année.
Et pourquoi travailler pour gagner sa vie quand on peut engranger 1 700% de rendement en une semaine grâce au dernier clébard, SHIB, comme nous le disions hier ?
L’argent, c’est de l’argent. Et en cette fin de Bulle époque dégénérée, c’est la fausse monnaie canine qui tient la laisse.
De l’inflation partout
Mais attention… le système commence à craquer.
Pour commencer, l’immobilier représente près d’un quart de l’indice des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis. Or le secteur est chauffé à blanc. Tant l’Association américaine des agents immobiliers que le courtier immobilier Redfin rapportent des augmentations supérieures à 15% des prix du logement sur 12 mois.
De l’inflation « à deux chiffres », en d’autres termes.
CNBC nous donne des nouvelles de l’indice des prix à la production (IPP), qui mesure les prix payés aux producteurs, plutôt que les prix aux niveau du consommateur :
« Un autre indicateur de l’inflation est en hausse : les prix à la production ont augmenté de 6,2% en avril par rapport à l’année précédente.
… la plus forte augmentation depuis que le Bureau américain des statistiques de l’emploi (BLS) a commencé à suivre ces données en 2010. »
Quant aux « bien intermédiaires transformés », une sous-catégorie de l’IPP, le BLS avait ceci à en dire :
« Pour la période de 12 mois se terminant en avril, l’indice des produits transformés pour la demande intermédiaire a augmenté de 18,4%, soit la plus forte hausse depuis celle de 18,9% enregistrée pour la période de 12 mois se terminant en février 1980. »
A présent, suite aux pires nouvelles depuis de nombreuses années en termes d’inflation, les autorités se tortillent… en tentant d’expliquer que ce n’est pas du tout ça.
L’inflation est « transitoire », disent-elles. Les chiffres partent d’une base « extrêmement basse ». L’épidémie était « un facteur unique en son genre »… à présent, avec les vaccins, l’économie rouvre.
Les autorités ont créé cette inflation avec leur « reprise » et les dépenses d’aide au Covid-19 ; elles peuvent refermer les vannes quand elles le veulent.
D’abord l’avidité… ensuite la crainte
Mais ne perdons pas notre temps avec les criminels. Regardons le crime lui-même.
L’argent, c’est l’argent. Mais l’argent n’est de l’argent que tant qu’il agit comme une monnaie. Il faut pouvoir l’utiliser pour acheter des choses… et/ou pour conserver de la valeur.
Lorsqu’il échoue à faire ces choses, les gens trouvent de nouvelles formes de monnaie.
Déjà, dans les rues de Buenos Aires, des publicités conseillent aux gens de mettre leur épargne dans une cryptomonnaie. L’inflation, dans le pays, atteint environ 50% par an. Le peso ne permet pas de préserver la valeur. Les Argentins cherchent donc des alternatives.
Les Américains aussi cherchent des alternatives – mais plus par avidité que par crainte. Pour l’instant, ils comptent encore leurs profits. Cryptos, valeurs technos, maisons – tout cela grimpe rapidement.
La crainte arrivera plus tard. Parce que les criminels sont incorrigibles. Chaque « investissement » farfelu sans espoir de produire de rendement économique réel – qu’il soit public ou privé – réduit l’offre de biens et de services.
Et chaque dollar de « relance » – qu’il aille aux élites ou à la masse – en augmente la « demande ».
C’est de l’inflation fabriquée, intentionnelle… non de l’inflation cyclique, naturelle. A moins que les criminels ne décident soudain de rentrer dans le droit chemin, elle va continuer.
Un choix évident
Tout ce que les autorités ont à leur disposition, c’est le « stimulus » (également connu sous le nom de « fausse monnaie »).
Elles peuvent soit le supprimer – et être accusées d’avoir causé un krach crypto/déroute boursière/Armageddon obligataire/récession/dépression/insurrection… avant d’être conduites hors de la ville, couvertes de goudron et de plumes.
Ou bien elles peuvent l’augmenter, et faire la couverture du magazine TIME en tant que sauveurs de la civilisation occidentale.
Que vont-elles faire ? Nous le savons déjà, n’est-ce pas ?
Alors… attention où vous mettez les pieds !