Les marchés sont maniaco-dépressifs – mais un indicateur très précis vous aidera à surmonter ces fluctuations, en évitant les pertes boursières… tout en maximisant vos gains aurifères.
La Bourse est maniaco-dépressive. On fluctue, d’une génération à l’autre, entre une surévaluation des cours et une exagération des ventes.
Pour se synchroniser avec les marchés, la méthode la plus simple est d’être contrarien ; c’est-à-dire d’acheter des actions quand tout le monde vend… et vendre quand tout le monde achète.
Une idée contrarienne en action
C’est durant mes études que j’ai compris cette idée, lorsque nous avons abordé le krach de 1929 et la Grande dépression en cours d’Histoire.
Je m’intéressais depuis peu à l’investissement (j’ai acheté ma première action à 11 ans). Depuis lors, cette règle contrarienne est mon étoile polaire.
Le graphique ci-dessous illustre l’idée. Il suit le ratio prix/bénéfices (PER) de la Bourse aux Etats-Unis au cours des 120 dernières années (ce ratio mesure combien les investisseurs payent pour chaque dollar de bénéfices engrangé par une entreprise).
Il n’est pas nécessaire de comprendre ce graphique dans le détail : il suffit de constater que les cours oscillent autour de la moyenne (la ligne noire horizontale). Ils sont parfois sur- et parfois sous-évalués.
On peut aussi noter un pic spectaculaire en 1999.
J’ai observé sous cet angle la ruée vers les actions technologiques… puis l’explosion de la bulle des dot.com en 2000. Internet et la technologie avaient capturé l’imagination du public.
Les chauffeurs de taxi recommandaient des actions. Les grand-mères créaient des clubs d’investissement. La presse parlait d’une « nouvelle ère » où les cours ne chuteraient plus jamais.
« C’est un exemple typique », me suis-je dit à l’époque. « La phase maniaque. »
Je n’avais alors pas d’argent à investir. Je sortais tout juste de l’université.
J’avais cependant la conviction que cet instant marquerait sans aucun doute le début d’un nouveau cycle du marché…
On descend de la montagne…
Je comprenais que les cours avaient entamé leur longue descente : ils seraient bientôt sous-évalués, ou survendus (sur le graphique cela correspond au net déclin des cours entre 2000 et 2010). Disons que cette baisse constitue la « tendance primaire ».
Depuis lors, cette tendance primaire s’est dissipée. Pendant huit ans, la situation s’est inversée, avec une reprise contraire à la tendance… huit longues années de fausse monnaie et d’augmentation des cours… avant d’inverser à nouveau la vapeur et de revenir à une baisse fin 2018 (vous pouvez voir cette baisse s’amorcer tout à droite sur le graphique ci-dessus).
Pendant toute cette période, j’ai dit que les cours allaient baisser. Je continuerai d’ailleurs à le dire jusqu’à ce que le plancher cyclique soit atteint. Si mon hypothèse se vérifie, la prescription est simple : vendez vos actions et achetez de l’or.
Pourquoi de l’or ? Voyez le graphique ci-dessous. Il suit l’évolution du prix de l’or et du Dow depuis l’an 2000…
On constate que depuis le début de la longue baisse des cours en 2000, l’or a dépassé les performances de la Bourse, avec des rendements près de cinq fois supérieurs. Une fois que nous atteindrons un nouveau fossé, il sera temps de vendre votre or pour acheter des actions.
Comment saurons-nous que nous avons atteint ce point ? Pour ma part, je suis le ratio Dow/or.
Le baromètre parfait
Le ratio Dow/or est un baromètre parfait pour mesurer la « santé » du système.
Il suit les 30 actions comptabilisées par le Dow Jones selon leur prix en or et nous permet ainsi de déterminer le moment idéal pour acheter de l’or… et le moment idéal pour acheter des actions.
On achète des actions lorsque leur prix est relativement bas par rapport à l’or. Le ratio Dow/or est alors en dessous de 5 (il faut cinq onces d’or ou moins pour acheter la totalité du Dow).
On vend des actions lorsqu’elles sont chères – lorsque le ratio Dow/or est supérieur à 15 (quand il faut 15 onces d’or ou plus pour acheter la totalité du Dow). L’idée est alors de conserver de l’or jusqu’à ce que les actions deviennent à nouveau plus abordables (en or).
Ces 120 dernières années, ce ratio a chuté sous le 5 à chaque « remise à zéro » du système. Les actions étaient donc peu chères par rapport à l’or.
D’un autre côté, quand les cours s’emballent – comme à la fin des années 1990, par exemple –ce rapport peut atteindre 41. Les actions sont chères par rapport à l’or.
Le plus important à retenir, avec ce baromètre, c’est qu’une fois qu’une tendance est lancée, elle se poursuit généralement pendant plusieurs années.
Ce graphique du ratio Dow/or entre 1900 et 2020 nous dit tout…
On constate une correspondance très nette entre ce graphique et celui des cours, que je vous ai montré plus tôt. Le sommet atteint par le ratio Dow/or en 1999 (il fallait alors plus de 40 onces d’or pour acheter le Dow) reflète par exemple le pic spectaculaire des cours… juste avant l’explosion de la bulle des dot.com en 2000.
Lors du dernier sommet en octobre 2018, le ratio Dow/or était juste au-dessus de 22. Depuis, il baisse constamment… un signe que le système ne va pas tarder à s’effondrer. Peut-être cet effondrement a-t-il déjà commencé ?
Depuis le début de la pandémie de coronavirus, le gouvernement tourne à plein régime pour tenter de « gérer » l’économie – encore plus d’ingénierie financière, plus d’argent malade, plus de déficit et plus de belles paroles rassurantes…
Au moment où j’écris ces lignes, le ratio Dow/or est de 13,9. Je pense qu’il descendra sous les 5 – ce que Bill Bonner appelle le « rendez-vous avec le destin » – d’ici cinq à dix ans.
D’ici-là, nous resterons fidèles à l’or.