Claire Diaz
▪ Le 16 février dernier, le tribunal d’instance du neuvième arrondissement de Paris a condamné un particulier car ce dernier avait sous-loué son appartement via le site Airbnb. Le verdict, plutôt clément, relève plus de la mise en garde que de la sanction puisque le particulier a été condamné à payer les frais de justice engagé par le plaignant.
En elle-même, la décision de justice n’est pas surprenante. Après tout, la sous-location d’un appartement est strictement interdite.
Certes, il est illégal de sous-louer son appartement même une courte durée… mais si ce faisant le locataire gagnait un petit peu plus d’argent et que cela lui permettait non seulement d’accroître son pouvoir d’achat mais également de pouvoir payer sans soucis son loyer ?
Pourquoi en France, faut-il toujours que l’on condamne puis que l’on crée de nouvelles lois, pour limiter les particuliers qui, étouffés par les impôts, les taxes, l’inflation, essayent de se débrouiller seuls ?
Cette histoire peut sembler anecdotique mais au fond elle est, selon moi, représentative de l’atmosphère de notre pays.
Toute initiative en vue d’amélioration de sa condition personnelle est instantanément étouffée |
Toute initiative en vue d’amélioration de sa condition personnelle est instantanément étouffée.
On tue la débrouillardise, la créativité… Pourquoi ? Pour protéger des institutions ou des entités archaïques qui non seulement ne nous apportent plus rien, mais en plus nous maintiennent dans l’idée que nous n’avons aucune solution !
Si le gouvernement, Bruxelles, les dirigeants nous expliquent à demi-mot que désormais nous allons devoir nous passer de leur aide, soit. Mais dans ce cas, si, lorsqu’en tant que citoyens, nous tentons d’adopter une stratégie qui nous permettrait non pas de survivre mais de vivre, nous nous retrouvons confrontés soit à la menace d’une condamnation, soit à la menace d’une hausse d’impôts, rien ne va plus…
Résultat : une large majorité baisse les bras, par peur pour certains, par découragement pour d’autres. D’autres encore préfèrent attendre, exprimer leur colère dans les urnes…
— EN VIDEO — Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles risquent fort de ne jamais revoir leurs lingots ! Découvrez pourquoi sans plus attendre : il pourrait y avoir de spectaculaires profits à la clé. |
▪ Résister malgré tout pour changer notre façon de vivre
La France fourmille d’idées. Vous, moi… Nous essayons tous de changer nos habitudes de consommation pour non seulement vivre mieux, mais surtout pour reprendre le pouvoir sur notre façon de vivre.
Selon une récente étude de l’IFOP et de la société A little (qui regroupe plusieurs sites de consommation collaborative), plus de 75% des Français ont déjà acheté ou vendu un objet d’occasion.
Véritable transformation de la manière dont nous consommons, l’économie collaborative est considérée par 74% des Français comme réellement avantageuse en matière de pouvoir d’achat et par 56% comme un facteur de création d’emplois !
Nous ne pensons en plus en termes de possession mais d’utilisation |
Nous ne pensons en plus en termes de possession mais d’utilisation.
Les initiatives de consommation collaborative fleurissent partout et touchent tous les aspects de notre vie quotidienne. Nos transports (covoiturage, location de voiture entre particuliers), notre façon de nous nourrir (pensez à l’essor des Amap), ou plus simplement notre façon de vendre et d’acheter (LeBoncoin, eBay) : nous ne pensons en plus en termes de possession mais d’utilisation. Et c’est un changement de paradigme qui doit être respecté.
Prenons un exemple avec un simple téléphone. Pour un nombre croissant de personnes, le fait de posséder un smartphone hors de prix est de moins en moins important. Ce qui compte en revanche, c’est de pouvoir utiliser un téléphone en adéquation avec ses besoins !
Dans ce cas, pourquoi pas le louer plutôt que de l’acheter, ou l’acheter d’occasion ? J’ai récemment consacré un article à cette question : « Louer votre smartphone : bon plan ou fausse bonne idée ? »
L’utilité prend le pas sur la possession et nous offre la possibilité de reprendre le pouvoir sur notre façon d’acheter, de vendre, de consommer… de vivre ! Les autorités vont bien devoir se faire à l’idée : s’elles ne peuvent pas nous aider alors qu’elles nous laissent agir en paix !
2 commentaires
Il me semble que la sous-location est autorisée, sous plusieurs conditions qui paraissent élémentaires :
1. l’accord écrit du propriétaire ;
2. le maintien du seul lien contractuel entre le bailleur et le preneur ;
3. le plafonnement du sous-loyer (il ne peut excéder le loyer) ;
4. l’imposition du sous-loyer en tant que bénéfice industriel et commercial.
Sous-louer en dehors de ces conditions est effectivement proscrit et n’est en rien selon moi une initiative louable ou créative, à moins que vous soyez favorable à la spéculation et à la fraude fiscale.
On peut effectivement discuter de la pertinence de nos régimes de propriété et d’imposition, mais je ne suis pas certain que votre foi en la créativité me rejoindra au point d’envisager l’audace d’un nouveau paradigme.
A propos de v/ article « Possession vs utilisation », je vous relate ma dernière expérience: ma voiture nécessi-tait un entretien. Coût chez X chaîne nationale: 69 € vs 41.12 € dans un garage solidaire local. Avec des plus « humains » réconfortants: 1°) Pas besoin d’être reçu par un employé formaté en stages à coup d’éléments de langage par des communicants mais qui se moque complètement de vous (« au suivant !… »). 2°) Vous faîtes votre vidange mais on vous apprend à la faire. On ne vous infantilise pas. Chez X, vous n’avez même pas le droit de rentrer dans l’atelier et de causer avec les mécaniciens. 3°) L’administratif du garage solidaire est un handicapé. Du jamais vu chez X malgré leurs efforts de pub pour se faire bien voir.
Au delà des économies, ces plus humains sont essentiels. J’en ai assez d’être déshumanisé, manipulé (par la pub.) et tondu ras par toutes ces chaînes nationales de commerce.
Bravo pour votre revue.