Allez dans les pays où les choses coûtent cher et la main d’oeuvre est bon marché pour constater l’ineptie de certaines idées économiques.
S’il fallait un voyage pour réfuter l’assertion selon laquelle les robots ou la technologie volent le travail, parcourez Afrique.
Au Congo, le temps est différent, il est comme poisseux. Le travail manuel sous 33°C et 90% d’humidité est pénible. Tout finit par avancer mais tout prend du temps. Marcher dans la jungle, même sur un étroit sentier tracé, est trois fois plus fatigant que de marcher dans une campagne européenne.
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Le Congo fait partie de ces pays où les choses coûtent cher et la main d’œuvre est bon marché. Sorti des villes, la mécanisation est quasi inexistante sans parler de la robotisation.
L’unique route goudronnées qui dessert Pointe Noire part vers l’est et rallie Dolisie. Elle serpente dans le massif de Mayombe, une partie de la forêt équatoriale qui abrite les derniers grands singes sauvages et qui couvre aussi une partie de l’Angola (la Cabinda), et du Gabon. Malgré une faible altitude (de l’ordre de 600 m) c’est un obstacle naturel difficilement franchissable.
C’est un massif riche en minéraux et en bois. Sur la route, les poids lourds transportant d’énormes grumes de plus de vingt mètres constituent le principal trafic. Les exploitants forestiers obtiennent des concessions de trente ans et les exploitations sont régulièrement inspectées. Le patrimoine forestier a été inventorié par l’Unesco. Les quelques gigantesques clairières à flanc de collines avec des arbres couchés que vous apercevez ne sont dues qu’à des coulées de boue sous l’effet des pluies tropicales.
Quelques cultures très biologiques avant d’attaquer la jungle
« Il y avait une scierie, ici à Dolisie. C’était les Allemands qui l’avaient construite. Mais durant la guerre (NDLR la guerre civile de 1993 à 1999 qui a fait 400 000 morts), elle a été pillée. Elle employait des centaines de personnes. Après, quand on a demandé aux Allemands de revenir, ils ont regardé et ils ont dit ‘plus jamais’ ». Mon interlocuteur tient un café-boulangerie sur une place de Dolisie. Il arbore fièrement un polo blanc au sigle RATP et son frère travaille à Paris.
Après la guerre, la route a été construite (par les Chinois) et les grumes, transportées brutes, sont débitées dans de petites scieries de Pointe-Noire.
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Si la mécanisation et la robotisation allaient tuer le travail, depuis quelques siècles, cela se saurait… Une brouette ou un chariot à main est préférable au dos d’homme ou de bête, un tracteur est préférable à une brouette, une tronçonneuse à une scie manuelle et une scierie automatisée limite les accidents corporels. La robotisation et la technologie suppléent aux travaux que nous ne voulons pas faire. La Bavière, une des régions les plus automatisée au monde, a un taux de chômage de 2,6%.
La robotisation ne détruit pas les emplois ; les guerres ou la politique s’en chargent efficacement. De loin, la campagne électorale française paraît encore plus grotesque que de près. Taxes sur les robots, allocation universelle et autres élucubrations électorales,… Si c’était seulement la manifestation d’une autre forme de corruption ?
4 commentaires
La différence entre une brouette et un robot, c’est le temps de sa fabrication, les matériaux utilisés et leur diversité comme de leur disponibilité ne génèrent pas le même impact environnemental tant sur le plan de la diversité des matériaux, du prix de production et de l’entropie (du mot grec signifiant « transformation ») énergétique et sur le chômage immédiat qui est inéluctable. Mais c’est vrai qu’on peut recycler facilement un fabriquant de brouette en ébéniste(4 ans)… ou en livreur de brouette(3 mois) ou en ouvrier utilisant la brouette(immédiat). Quant au robot, c’est une toute autre histoire, il suffit de regarder les courbes de chômage lors des grandes révolutions technologiques. Les travaux se déplacent dans des activités bien plus complexes et il faut des temps de formation qui se calculent en décennies pour un impact environnemental infini et irréversible(hélas) et surtout TRÈS COÛTEUX! Les dettes estudiantines sont là pour le prouver et les courbes de chômage ne baissent pas, on maquille juste les chiffres…. pour un rendement nul. Aah cette fameuse entropie que peu de personnes arrivent à comprendre. La seule entropie positive en énergie économique est celle fournie par le muscle ou la cellule… On comprend mieux pourquoi tous les industriels recherchent une main d’oeuvre corvéable à merci et pas payée et surtout pas instruite, donc on délocalise vers les pays les moins instruits. Quelque chose de faux dans mon raisonnement?
Peut-être jusqu’à présent mais pour les années à venir?….
http://www.zerohedge.com/news/2017-03-07/if-you-think-your-job-one-cannot-be-automated-youre-rude-awakening
Amora :En définitive, vous posez la question suivante : « La robotisation est-elle la solution aux délocalisations et aux pertes d’emplois ? » Bien sûr, en réduisant le nombre d’ emplois les robots diminuent les charges sociales
Mais la main d’œuvre européenne qui pilotera les robots restera beaucoup plus chère que celle des pays du Tiers Monde. Si la délocalisation paie, c’est à cause des salaires ET des charges sociales.
Pourquoi une entreprise ne construirait-elle pas une usine robotisée, plus ou moins partiellement, dans des pays émergents ? Un robot peut se piloter facilement par un personnel peu qualifié.
Si on analyse les causes des délocalisations, on s’aperçoit qu’elles reposent sur des différences de niveaux de vie. Je fabrique dans un pays à bas coût, puis je revends dans un pays riche et j’empoche la différence. A ce jeu, le pays riche voit son niveau de vie baisser (pertes d’emplois) et le pays émergent son niveau monter. Pour maintenir mes profits, je dois donc d’un côté, subventionner les chômeurs et , de l’autre, comprimer les revendications salariales.
C’est la situation présente. D’un côté des dépenses sociales en explosion, de l’autre, des dictatures qui répriment les salariés. Des 2 côtés, les dirigeants refusent d’écouter leurs peuples.
D’autre part, les délocalisations sont-elles un commerce comme un autre ? Non, car commercer signifie transporter un produit courant dans un pays, vers un pays où il n’existe pas en faisant un bénéfice.
Dans la délocalisation, on supprime une production dans un pays, pour la faire ailleurs, à moindre coût. Puis on la transporte dans le pays d’origine pour la vendre au meilleur prix. La multinationale y gagne doublement. Non seulement elle économise des charges sociales en production, mais aussi, elle est exonérée des dépenses de chômage qui échoient à l’Etat du pays d’origine.
C’est pourquoi la solution ne peut être que politique. A condition d’exposer correctement le problème.
Chômage de masse ou temps partiel de masse, temps de travail bien inférieur dans les années 50 par rapport à aujourd’hui en occident, et pourtant une production de biens beaucoup plus importante, servant surtout une surconsommation … Mais oui, la machine ne fait qu’aider l’homme et ne supprime aucun temps de travail.