▪ Les prix du pétrole sont en baisse, et même en forte baisse, depuis la semaine dernière. En ce qui me concerne, je pense qu’ils remonteront probablement au cours des six prochains mois.
Pour comprendre pourquoi, jetons un oeil à ce que se passe sur les parquets des bourses…
▪ Commençons par un graphique
Voici le graphique du prix du Brent Crude au cours des six derniers mois. On voit les prix chuter, chuter et encore chuter.
▪ Six raisons à cette chute des prix
De plus de 112 $ le baril en juin dernier, le Brent a chuté à environ 72 $ ce mois-ci, soit une dégringolade de 35%. Qu’est-ce qui a provoqué cette chute ? Voici six éléments de réponse.
– La perception par les traders d’un ralentissement de la croissance économique chinoise et donc une baisse de la demande future.
– Un ralentissement global de l’économie mondial, de l’Europe (en particulier l’Allemagne) aux pays émergents et même à l’Amérique du Nord.
– Une hausse des exportations russes vers l’Asie via le nouveau pipeline Sibérie Orientale- Océan Pacifique (ESPO), ce qui crée une pression sur les prix des importations du Moyen-Orient vers la région.
– La croissance de la production pétrolière américaine via la fracturation hydraulique, c’est-à-dire le "gaz de schiste", et le boom du pétrole de schiste qui y est lié.
– Augmentation des entretiens de raffineries cet automne à travers l’hémisphère nord, ce qui signifie moins de demande pour le pétrole brut pour les unités de craquage.
– Et enfin, le plus important sur le court terme, l’Arabie Saoudite a baissé le prix de son pétrole — en particulier en Asie mais également pour les clients américains — pour garder ses parts de marché. Depuis la réunion de l’OPEP la semaine dernière, elle a obligé le cartel à maintenir la production dans une tentative non dissimulée de contrer les producteurs de pétrole de schiste nord-américains, grâce à qui les Etats-Unis occupent le premier rang des producteurs de pétrole, prenant la place des Saoudiens pour la première fois depuis des décennies.
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Pour résumer, il y a "trop de pétrole" face à la demande existante et présumée. Ou, comme me l’a un jour dit un vieux trader : "il y a plus de gens qui vendent que de gens qui achètent". Par conséquent, les prix chutent.
▪ Les raisons pour lesquelles les prix du pétrole augmenteront
Pourquoi cet environnement pétrolier actuel, avec un pétrole bon marché, devrait-il changer ? Autrement dit, jusqu’où peuvent baisser les prix du pétrole avant de remonter ?
Jusqu’où ? Si l’on repense à la période qui a suivi la crise de 2008, le prix du pétrole a littéralement dégringolé, de 147 $ le baril en juillet 2008 à 33 $ début 2009. Pourrions-nous voir le pétrole baisser encore plus, à moins de 72 $ ? Il ne faut jamais dire jamais.
Toutefois, nous sommes, selon moi, sur un prix plancher ou du moins proches. Voici cinq raisons pour lesquelles je pense que le prix du pétrole remontera bientôt.
– Hors des réunions de l’OPEP, une autre dynamique de prix est à l’oeuvre. Ces derniers temps, les prix relativement bas du pétrole bouleversent les budgets nationaux de bon nombre de pays exportateurs de pétrole. Ainsi, le Nigeria a besoin de 130 $ par baril pour équilibrer ses comptes (tu parles !) tandis que la Russie a besoin d’un prix avoisinant les 100 $ pour payer toutes ses factures. Globalement, tout le monde pousse de parts et d’autres pour trouver un moyen d’augmenter le prix du pétrole. La valeur actuelle, aux alentours de 70 $, est trop basse.
– Pendant ce temps, l’hiver arrive. Cela signifie… qu’il va faire froid et qu’il va neiger — et pas seulement si vous vivez à Buffalo. Les météorologues prévoient un autre hiver glacial, avec de fréquentes influences polaires, tout comme l’année dernière. La demande en énergie sera forte en Amérique du Nord et en Europe. Sur le terrain, il faut s’attendre à ce que cette météo rude ait un effet négatif sur la production de pétrole américaine et canadienne. Il sera en effet plus difficile de travailler dans des conditions de températures négatives sur le gisement de Bakken (Dakota du Nord), sur celui de Marcellus (Pennsylvanie) ou d’autres. On se souvient des "bouchons de vapeur" l’année dernière…
– Au même moment, dans toute l’Amérique du Nord et sur d’autres continents, les raffineries qui avaient réduit leur production pour cause de maintenance cet automne reviennent à présent sur le devant de la scène. Elles ont besoin que le pétrole brut se déverse dans leurs nouveaux tuyaux tout propres, tout neufs. Ceci est un point positif pour la demande mondiale de pétrole brut.
– Il adviendra de la croissance économique chinoise ce qui devra advenir. En réalité, selon le gourou de l’investissement Jim Rogers en personne, on ne peut pas faire confiance à la plupart des statistiques qui sortent de Chine. Toutefois, j’ai eu connaissance de chiffres bruts indiquant que la Chine utilise l’environnement actuel de pétrole bon marché pour remplir ses réservoirs stratégiques de pétrole, à travers tout le pays. Ce pétrole n’est pas comptabilisé comme "production économique" dans les statistiques chinoises mais il rentre quand même dans les chiffres de la demande mondiale.
– Finalement, j’ai entendu dire par des connaissances en aval et en amont de la chaîne d’approvisionnement que l’environnement de chute des prix du pétrole de ces six derniers mois a déjà entraîné un ralentissement dans les programmes de forages et mises en exploitation sur les gisements nord-américains. Par conséquent, je pense qu’en 2015 nous verrons moins de derricks, utilisant moins de tiges de forage, moins de mèches de forage, moins de services, etc. Cela provoquera un ralentissement de la production de pétrole aux Etats-Unis, ce qui créera sa propre dynamique de prix.
1 commentaire
Eh bien mon cher Chris on voit que l’avenir t’as donné raison !!!