La semaine s’est terminée sur une note verte pour les marchés. Ouf ! Pendant quelques jours, on aura presque cru que les volcans, la SEC et les Grecs viendraient perturber la fusée haussière…
Mais non — même si le CAC 40 est en tendance baissière sur l’ensemble de la semaine, il a tout de même réussi à prendre 0,68% sur la séance de vendredi, terminant à 3 951,30 points. Notons que l’indice hexagonal a tout de même touché un plus bas d’un mois en cours de séance… La journée a été plus favorable à nos voisins européens. A Londres, le Footsie a grimpé de 0,93%, et à Francfort, le DAX a littéralement décollé de 1,42%.
▪ C’est la Grèce qui nous fait passer par de telles montagnes russes. Après les déplorables nouvelles concernant la taille de son déficit publiées la semaine dernière, les Hellènes ont finalement décidé de demander officiellement l’aide du FMI. Personnellement, le recours à des solutions si drastiques me porterait à redoubler d’inquiétude… mais visiblement, les marchés ont plutôt été rassurés par l’arrivée de la cavalerie financière.
Même l’euro a repris un peu de vigueur : il est repassé à 1,33 $ après avoir fait un petit passage jusqu’à 1,32 $ — un plancher qu’il n’avait plus atteint depuis un an.
Comme dirait Mme Lagarde, notre ministre de l’Economie citée dans Investir.fr :
"’Je crois que le plan qui se met en marche, la procédure qui est engagée, c’est de nature à restabiliser une monnaie qui a en a besoin’, a-t-elle dit sur Europe 1 en référence à la baisse de la monnaie unique sur les marchés en raison de la crise grecque.
"Priée de dire s’il y avait des risques de contagion du problème grec à d’autres pays européens, elle a répondu : ‘non, ça je ne veux même pas y penser parce que je crois que ce que les marchés attendent c’est de voir que le mécanisme qu’on a prévu peut être mis en oeuvre, que les Grecs vont bien s’engager à respecter les engagements qu’ils ont pris et qu’il y a une solidarité de groupe qui s’exprime de manière claire’."
Hm… Tentons une modeste analyse sémantique, cher lecteur. Mme Lagarde "ne veut pas y penser" — une tournure de phrase qui n’exclut absolument pas la possibilité d’une contagion. Et les marchés attendent de voir que les Grecs "s’engagent à respecter" leurs engagements : pas qu’ils les respectent, notez bien. Juste qu’ils s’engagent. Quant à la solidarité de groupe, bien entendu, elle doit "s’exprimer clairement". Pas se traduire par des actes, oh là, pensez-vous ! Non, s’exprimer, ça suffira amplement pour les marchés.
Comment ? Résoudre concrètement le problème ? Bof, ça… on verra plus tard, non ? Pour l’instant, on va s’engager à le résoudre, ça suffira bien pour finir avril en hausse.
▪ Côté américain, la hausse se poursuivait, permettant aux marchés US de terminer une semaine dans le vert. Le Dow Jones a grimpé de 0,63%, à 11 204,28 points. Le Nasdaq s’est adjugé quant à lui une hausse de 0,44%, à 2 530,15 ; enfin, le S&P 500 a clôturé la journée sur une hausse de 0,71%, à 1 217,28 points.
Ce sont les trimestriels, encore et toujours, qui ont permis de si jolies performances — accompagnés tout de même de quelques bonnes statistiques, notamment dans le tout-puissant secteur de l’immobilier américain. Les ventes de logements neufs sont en effet en hausse… une hausse spectaculaire, même : +26,9% le mois dernier, soit 411 000 unités en rythme annualisé, contre 330 000 attendus.
Et ce n’est pas tout ! Les commandes de biens durables (hors transport) on grimpé de 2,8%, contre 0,7% anticipé. Et peu importe qu’en incluant les transports les commandes ont en fait diminué de 1,3%…
Le principal, après tout, c’est qu’il y ait des signes "plus" quelque part, non ?