La Fed avance prudemment, tandis que nous nous positionnons en faveur des préjugés…
Comme vous le savez, Jerome Powell a annoncé, mi-septembre, que la hausse des taux de la Fed était « presque terminée ». Mais que la baisse se produirait en fait plus tard que prévu, à cause de l’inflation persistante.
Et, bien sûr, vous savez aussi que ces annonces sont absurdes. Est-ce que l’inflation monte, ou descend ? Jerome Powell l’apprendra en même temps que tout le monde. Et, si elle remonte substantiellement, il devra relancer la hausse des taux, qu’il le veuille ou non. Pour l’instant, il ne fait que suivre ; il ne dirige rien.
Hors de contrôle
La Fed n’est pas vraiment aux commandes. Pas aujourd’hui. Mais elle doit donner l’impression qu’elle tire les ficelles et ajuste les leviers. Et toutes ces annonces ont leurs conséquences. Les investisseurs achètent… ou vendent… en fonction de leurs anticipations concernant le sens du vent.
Le vrai test… le moment de vérité… viendra lorsque les prix des actifs vont commencer à se précipiter vers le bas. C’est alors que la Fed aura un vrai choix à faire – soit diriger, soit suivre. L’inflation ou la mort. Elle va devoir soit suivre la baisse des prix avec une baisse de ses taux, soit paniquer et nous diriger vers un nouveau cycle inflationniste encore plus dangereux.
Nous verrons.
Comme nous le disions hier, la Fed est selon nous coincée par ses préjugés. Elle ne peut pas dire ce qu’elle devrait. Et, plus largement, aux Etats-Unis, aujourd’hui, dire ce que vous pensez est verboten.
Pourtant, les préjugés peuvent être utiles. Ils permettent d’économiser du temps. Et ils aident à organiser les choses d’une manière méthodique. Imaginez que vous cherchez un conseiller financier. Vous parlez à un jeune homme qui semble ne pas prendre soin de son apparence et s’exprime mal. De ce que vous en savez, il pourrait être le meilleur investisseur de tous les temps. Mais vos préjugés vous incitent à chercher ailleurs.
Nous sommes très fiers de nos préjugés. Et, comme les préjugés semblent être passés de mode – autrement dit, que tant de gens semblent avoir des préjugés contre eux – nous adoptons la position contrarienne.
Une question de préférences
Nous aimons les oignons cuits. Nous ne raffolons pas du poisson, en général. Quand nous voyons une pomme bien mûre sur un arbre, elle nous procure une sensation agréable. La vision d’un serpent – même un petit serpent noir inoffensif – n’a pas le même effet.
Nous avons tous des préjugés – des idées, goûts, préférences sur la façon dont le monde est organisé… ou comment il devrait l’être. L’entièreté du progrès humain dépend de cela. Certaines choses sont bonnes, désirables, valent d’être cultivées et de travailler pour les obtenir… voire de mourir pour elles. D’autres non. Nous devons choisir. Nous devons discriminer. Une femme choisit le partenaire le plus désirable qu’elle peut obtenir. Un homme choisit la voiture affichant le meilleur rapport qualité/prix. Nous développons des préjugés – souvent inconsciemment – comme autant de raccourcis ou d’algorithmes pour nous guider.
Imaginez que vous êtes l’un des membres d’une tribu primitive. Une autre tribu, votre ennemi héréditaire, apparaît soudainement, équipée pour se battre, à proximité de votre camp. De ce que vous en savez, ils sont venus les bras chargés de cadeaux… voulant se joindre à vous au coin du feu pour chanter des chants d’amitié.
Mais vous avez un biais. Vous pensez qu’ils ne sont pas dignes de confiance… vous pensez qu’ils sont là pour vous tuer et réduire votre femme et vos enfants en esclavage.
Vous pourriez avoir tort. Peut-être que ce ne sont que de mauvais préjugés. Mais le coût associé au fait d’avoir tort serait élevé… probablement mortel. Ces préjugés pourraient vous sauver.
Le marketing, la politique, le mariage, le travail, la religion – tous sont, à un niveau ou l’autre, une confrontation de préjugés. Personne ne connaît l’avenir. Personne ne sait ce que Dieu veut. Personne ne sait ce qui est « le mieux ». Nous devons tous essayer de l’apprendre, en généralisant… stéréotypant… et discriminant. Et, ensemble, à travers tous ces essais et erreurs, ces ratés, ces mauvais jugements, nous avançons tant bien que mal.
Mais ce sur quoi nous avons le plus de préjugés, c’est nous-même. Les bœufs musqués préfèrent la compagnie d’autres bœufs musqués. Elan, oies, pingouins – tous s’en tiennent à leurs semblables. Même les myxomycètes semblent avoir une affinité pour les myxomycètes similaires.
1 commentaire
Vous faites erreur,
en confondant, préjugé, instinct, et intuition, et en assimilant l’humanité à une masse unique indistincte sur le plan individuel.