Que les prix soient façonnés par les marchés, plutôt que par les bureaucrates… est aussi probable que de voir des cochons voler haut dans le ciel.
Voici un récent communiqué de presse du représentant de l’Etat de Virginie-Occidentale Alex X. Mooney :
« Le membre du Congrès Alex X. Mooney a présenté l’article H.R. 9157, le ‘Gold Standard Restoration Act’ [NDLR : loi sur la restauration de l’étalon-or].
La loi exige que le Trésor américain et la Réserve fédérale divulguent publiquement tous les avoirs en or et toutes les transactions en or dans les 30 mois, après quoi le « dollar » sous forme de billet de la Réserve fédérale serait indexé sur une pondération fixe de l’or dont la valeur dépendra du prix du marché. Les billets de la Réserve fédérale deviendraient entièrement échangeables contre de l’or au nouveau prix fixe, le Trésor américain et ses réserves d’or soutenant les banques de réserve fédérales en tant que garants.
‘L’étalon-or nous protégerait contre les habitudes de dépenses irresponsables de Washington, et la création d’argent comme par enchantement’, a défendu le membre du Congrès Alex X. Mooney. ‘Les prix seraient façonnés par l’économie plutôt que par l’instinct des bureaucrates. Notre économie ne serait plus à la merci de la Réserve fédérale et des dépensiers imprudents de Washington.’ »
Nos causes préférées sont les causes perdues. Nos personnages préférés sont les vaincus. Et les morts que nous pleurons sont ceux qui ont connu une mort violente. Impossible de l’affirmer, mais le représentant Mooney doit faire partie de l’un de ces groupes.
Ex nihilo
Sans la discipline de l’argent réel, la fraude est impossible à contrôler.
Le Comité pour un budget fédéral responsable a publié la nouvelle :
« Le Congressional Budget Office (CBO) a publié aujourd’hui son dernier examen budgétaire mensuel de l’exercice 2022, qui montre que le déficit budgétaire s’est élevé à 1 400 Mds$ en 2022 et 431 Mds$ en septembre.
Ensemble, les politiques législatives et les décrets qui ont été adoptés sous l’administration Biden entraîneront une aggravation significative des déséquilibres budgétaires du pays. »
Chaque dollar de déficit est une invitation à la corruption, l’argent sortant de nulle part et pouvant être empoché sans contribuable en colère en contrepartie.
Le Wall Street Journal a fait davantage preuve de cruauté.
« Une enquête du Wall Street Journal a révélé que des milliers de membres de la branche exécutive du gouvernement ont déclaré posséder ou négocier des actions dont le prix risquait d’augmenter ou de diminuer avec les décisions prises par leurs agences.
Plus de 2 600 fonctionnaires d’agences relevant notamment du département du Commerce ou du département du Trésor, sous des présidents républicains comme démocrates, ont divulgué des investissements en actions dans des entreprises alors que ces mêmes entreprises faisaient pression sur leurs agences pour obtenir des politiques plus favorables. Cela représente plus d’un fonctionnaire sur cinq parmi les 50 agences examinées. »
Ces fonctionnaires disposaient de ce que la SEC appelle des « informations confidentielles ». En raison de leur position privilégiée au sein des organismes de réglementation, leurs chances étaient supérieures aux nôtres, communs des mortels, d’anticiper les mouvements boursiers. L’échange des « informations confidentielles » est censé être illégal. Mais il y a des zones grises. Les régulateurs font les règles, et ils veillent à rester dans l’ombre.
Vol de (plus) grande envergure
L’une des idées sur lesquelles nous nous appuyons à La Chronique Agora est que le gouvernement est composé d’individus comme nous. Ni saints, ni pêcheurs. Ils ne sont ni toujours bons, ni toujours mauvais, mais toujours soumis à des influences.
C’est-à-dire qu’ils profitent comme ils le peuvent tant que tout va bien.
Au fur et à mesure que les autorités dépensent plus… la situation s’améliore. Les opportunités de corruption sont plus nombreuses. Une entreprise propose un médicament prometteur ; pourquoi ne pas acheter quelques actions ? Une entreprise semble susceptible d’obtenir un gros contrat gouvernemental ; peut-être que ce serait un bon investissement ? Un autre va obtenir le « feu vert » pour vendre sa technologie en Chine ; peut-être qu’ils nous offriront un emploi ?
Contourner la loi est une chose. L’enfreindre en est une autre. Mais les crimes les plus graves sont commis par ceux qui font les lois. Un petit voleur peut voler juste assez pour acheter ses médicaments. Même les larcins de grande ampleur ne permettent de récolter que quelques millions. Mais les législateurs engrangent des milliards, voire des milliers de milliards.
Jusqu’à présent, au cours de ce siècle, la Fed a « imprimé » plus de 8 500 Mds$ de dollars. A quoi a servi cet argent ? Il a dû servir à quelque chose. Les déficits, une fois cumulés, ont ajouté 25 000 Mds$ à la dette nationale depuis 1999 ; quelqu’un les a récupérés.
Pourri jusqu’à l’os
Mais les possibilités de double transaction sont nombreuses. Voici un article d’Andrew Lautz. Il nous montre comment les chacals se repaissent des restes de la loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA), avant même qu’elle ne soit enterrée.
« Avant de retourner dans leurs Etats, les sénateurs ont déposé plus de 900 amendements à la NDAA, la version du Sénat du projet de loi annuel sur la politique de défense.
Bon nombre de ces modifications pourraient augmenter considérablement les dépenses militaires américaines au-delà des niveaux déjà non soutenables, que ce soit plus tard cette année ou dans les années à venir.
La NDAA attire tant de propositions d’amendements, en partie parce que c’est l’un des rares projets de loi restants que le Congrès adopte de manière fiable. Ces dernières années, les législateurs ont compensé leur incapacité à adopter des lois en formulant des propositions pour la NDAA.
Nombre d’entre elles ne semblent n’avoir aucun lien avec la défense nationale – comme la réforme du permis énergétique du sénateur Joe Manchin et la réforme de la loi sur le comptage électoral de la sénatrice Amy Klobuchar. La version de la NDAA de la Chambre a fait l’objet de 1 230 propositions d’amendement, dont des dizaines ont été adoptées en juillet. »
Chaque amendement est un pot de miel… et chaque initié est une mouche : 6,5 Mds$ pour une aide financière à l’armée de Taïwan… 15 Mds$ pour des « services de défense » à l’Ukraine… et en voici un qui va encore plus loin :
« 50,5 Mds$ pour des prêts, des subventions et des garanties de prêts à des entreprises américaines, des universités et des organismes sans but lucratif pour le ‘développement […] l’amélioration […] ou l’expansion’ des chaînes d’approvisionnement et de la fabrication nationale. »
La proposition de M. Mooney mettrait un couvercle sur les pots de miel. Dommage que cela ne se produira jamais.