Trump revendique d’être un négociateur hors pair. Pour comprendre comment il raisonne, la lecture de son autobiographie The Art Of The Deal est édifiante.
La fortune de Donald Trump est de l’ordre de 10 milliards de dollars, selon le document qu’il a déposé à la Commission fédérale des élections pour l’investiture suprême. Le double des estimations du magazine Forbes.
L’ancien magnat de l’immobilier a toujours affirmé qu’en appliquant les principes et les stratégies éprouvés qui lui ont permis de réussir en tant qu’homme d’affaires, il aurait aussi beaucoup de succès en tant que président des Etats-Unis.
« Notre pays a besoin d’un véritable chef de file, et nous avons besoin d’un véritable leader aujourd’hui », déclarait Trump en juin 2016, au moment de lancer sa campagne électorale. Et il ajoutait : « nous avons besoin d’un leader qui a écrit The Art Of The Deal. »
Si l’on veut comprendre les principes auxquels il adhère, il faut donc lire ce fameux livre The Art Of The Deal (l’Art de la négociation), traduit en français : Trump par Trump (éditions l’Archipel, 2017).
Publié pour la première fois en 1987, il s’est vendu à plus de trois millions d’exemplaires à ce jour. Il y aborde son approche de la négociation et les différents « deals » qu’il a pu faire dans la première partie de sa carrière.
Une fortune immobilière
Son père, Fred Trump, fils d’immigrant allemand, fut un promoteur immobilier de Brooklyn et du Queens. Il bâtissait des immeubles pour la classe moyenne. Donald a bénéficié de son soutien financier pour démarrer. Mais son ambition était de se faire un nom dans l’immobilier haut de gamme à New York, plus précisément à Manhattan, au coeur de l’industrie financière. Il le dit lui-même : « pour faire de la marge, vendre à des riches est nettement plus rentable que vendre à des pauvres ».
[NDLR : Investissez dans des entreprises du secteur concurrentiel qui ont des marges robustes, payez-les moins de cinq fois leur bénéfice et envisagez de gagner 10 fois votre mise, tel est l’objet de ce cercle d’investissement bien spécial. Cliquez ici pour tout savoir.]
En 1978, son premier projet titanesque fut la construction du Grand Hyatt en lieu et place du vieil hôtel Comodore. A cette époque, la ville avait fait banqueroute. Son idée était de redonner vie à une zone en déclin, en plein centre de Manhattan, près de Grand Central Terminal. Ce fut un succès non seulement pour lui mais aussi pour la réputation de la ville.
Alors que l’hôtel n’était pas encore ouvert, Trump était déjà impliqué dans de multiples procès avec la ville pour obtenir des allègements fiscaux. En quelques années, Trump allait passer maître dans l’art de la guerre administrative et du montage juridique et fiscal.
De nombreuses fois il a été confronté aux logements réglementés de la ville de New York et a dû se battre, parfois durant des années, pour obtenir gain de cause.
Un avocat génial mais controversé comme mentor
Dans le livre, il mentionne les services rendus par son alter ego de l’époque : l’avocat Roy Cohn, rencontré en 1973. Ce dernier était un brillant stratège qui savait parfaitement comment négocier avec le système politique et médiatique : 1. ne jamais se rendre. 2. Contre-attaquer immédiatement. 3. Peu importe les critiques, prétendre à la victoire et ne jamais admettre la défaite.
Cohn était connu pour être un avocat impitoyable et virulent. Au cours des années 1950, il fut le conseiller principal du sénateur du Wisconsin Joe McCarthy, lors de la chasse aux communistes.
Avec un tel mentor, le businessman se propulsa dans les cercles de pouvoir et apprit à tourner les règles du jeu politique à son avantage. Mais à la fin des années 1980, Cohn fut expulsé du barreau de New York pour « malhonnêteté, fraude, tromperie et fausse déclaration ». Trump s’était déjà séparé de lui.
En 1983, à 37 ans, il inaugure la « Trump Tower », un gratte-ciel de verre de 202 mètres de haut. Il a confié la construction de la tour à une femme, faisant fi de toutes les critiques. Le bâtiment, situé sur la prestigieuse 5th Avenue, devient le plus grand immeuble d’habitations du monde. C’est un succès incontestable à tout point de vue. Il se rend compte que son nom fait vendre. Désormais il le mettra partout, comme un produit de marque.
Le temps des faillites
En mai 1984, il ouvre les portes du premier de ses casinos d’Atlantic City, le Trump Plaza. Et c’est à Atlantic City, une station balnéaire de la Côte Est, à 200 kilomètres de New York, que Trump va connaître ses premières grosses déconvenues.
Inauguré en grande pompe en 1990, le « Trump Taj Mahal » fut le casino le plus coûteux de l’histoire de la ville (trois milliards de dollars), et ne fut jamais rentable. Il faut dire que le contexte économique mondial commençait à tourner en sa défaveur.
En 1991, conséquence du krach d’octobre 1987, l’économie américaine sombrait dans la récession, après une décennie de croissance extraordinaire sous Reagan. Une vague de faillites s’ensuivit. Entre 1991 et 1992, le Trump Plaza, le Trump Castle et le Taj Mahal entrèrent tous les trois en cessation de paiement. Le magnat de l’immobilier se retrouva alors avec 900 M$ de dettes personnelles.
Pourtant, malgré ses faillites d’entreprises, Donald Trump sut à chaque fois rebondir. Il lui fallait simplement convaincre les banques de lui donner une nouvelle chance pour rester dans le jeu. Or pour y arriver il faut être un excellent négociateur. Quelle est sa stratégie ? Car contrairement à ce que vous lisez peut-être, elle existe.
3 commentaires
bonjour,
et alors sa stratégie … à part le chantage permanent , le rapport de force et papa à la rescousse !!! ?
Je pense qu’il est important ici de parler des « cabinets d’avocats ». Ce sont des institutions qui imposent leurs desiderata sur des failles juridiques. Ce sont de vrais prédateurs à la solde des multinationales, des banques, d’organisations gouvernementales comme le Pentagone, de lobbies. Vous ne pouvez strictement rien dire sans être taxé de « raciste », « antisémite », « antisystème », « gangster » ou « psychopathe » par les « médias » qui prolifèrent en lobbies divers(je pense à Amnesty International qui vogue à voile et à vapeur) tous protégés par une armada de d’avocats inutiles et parasites qui offrent leurs services au même titre que les soldats en manque d’action qu’on appelle mercenaires ou conseillers technique dans les années 50 et 70. Tout cela n’est qu’un immense marécage de parasitocrates ploutocacres qui ne servent nullement ni l’économie mondiale, ni l’écologie, ni la politique internationale ni le « progrès ». Et encore moins les personnes innocentes qui cherchent juste à survivre. En Occident comme ailleurs. A quand la remise en marche de la guillotine car là elle ferait un bon nettoyage.
Je recommande en effet chaudement la lecture de » The art of the deal » (traduction initiale en Français : » le plaisir des affaires », mais il y a des erreurs de traduction).
Et il n’y a pas eu de récession en 1987 (la croissance était même à un niveau très dynamique, ainsi qu’en 1988, grâce aux effets de la réforme fiscale).