** Ce ne sont pas les fluctuations quotidiennes des cours boursiers qui nous diront ce qu’il faut savoir. Selon toutes probabilités, la raclée d’août a provoqué quelques ventes excessives, et un rebond s’impose sans doute. Ce que nous voulons vraiment savoir, c’est si le dégonflement de la bulle du crédit entraînera une chute des places boursières, une récession mondiale et un long marché baissier du crédit en tant qu’actif.
– Heureusement, le dernier numéro du Gloom, Boom & Doom Report, par le Dr Marc Faber, est tombé dans notre boîte aux lettres cette semaine. Nous avons publié les missives du Dr Faber aux Etats-Unis durant les cinq premières années de la décennie. C’est l’un des rares hommes, dans l’univers financier, à faire preuve d’assez d’imagination, de courage et d’intelligence pour vous montrer ce qui se passe vraiment, même si ce n’est pas ce que vous voulez entendre.
– "Contrairement à la majorité des investisseurs, je pense que nous avons affaire actuellement – non pas seulement à une correction boursière comme celles qui se sont produites en mai/juin 2007 ou février/mars 2007, mais à quelque chose de bien plus sérieux. Et contrairement aux stratégistes qui comparent la crise du crédit actuelle à celle de 1998 (LTCM), je suis d’avis que les problèmes durables du crédit seront bien pires, et d’une nature de plus long terme".
– Mais les actions, Dr Doom ? Qu’en est-il du marché ?
– "Les marchés auront plus de difficultés à atteindre de nouveaux sommets dans un avenir proche. De plus, même si la comparaison avec 1998 se tenait, nous serions tout de même confrontés à une correction bien plus sévère que la perte de 22% à laquelle nous avons assisté en 1998".
– Nous sommes bien de cet avis. Et au passage, nous tenons à signaler que le Dr Faber n’est de loin pas aussi sinistre que ses prévisions. Nous avons partagé quelques bouteilles de vin lors de son dernier passage à Melbourne — et c’est un homme tout à fait agréable et poli, même lorsqu’il parle d’effet de levier.
** "Si l’effet de levier a fait grimper les marchés d’actifs après 2003", écrit-il, "et plus particulièrement en 2006 et jusqu’à récemment, il est inévitable qu’un ralentissement de la croissance de l’effet de levier empêche tout simplement certains marchés de continuer à grimper au même rythme, comme cela était le cas depuis 2002. De plus, si, comme je le pense, un processus de dénouement des positions faisant jouer l’effet de levier se déclenche, cela exacerbera le déclin des prix des actifs".
– Tous les actifs ont grimpé de concert, durant le boom du crédit. Durant le krach du crédit, la plupart des actifs chuteront de concert. Mais pas tous. Lesquels augmenteront, dans ce cas ? Et lesquels vaut-il la peine de détenir après que le crédit se sera évaporé du système ? Le Dr Faber apprécie le yen et le franc suisse, en matières de devises. Ensuite, les liquidités et les blue chips.