Personne ne peut prétendre créer l’avenir ou maîtriser le monde autour de soi. C’est pourquoi il ne faut pas s’attacher seulement aux gains, même en sélectionnant des actions.
Ça sert à quoi de devenir riche ?
Un homme d’affaires que je connais bien aime à dire ceci : “quand on dit du bien de son père, c’est que ce dernier n’a jamais gagné un rond.”
En bref… Devenir riche, ça attire des ennuis. Ça crée des rivalités, de la discorde.
Ne lit-on pas qu’il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille que pour un riche d’accéder au paradis ?
Il vaut mieux être un peu hostile à l’argent. Vous vous épargnez un tas d’ennuis. Vous ne faites pas de grosses bêtises, car vous n’en avez tout simplement pas les moyens.
J’aimerais dire que j’ai des raisons profondes, personnelles de vous dire cela… mais en réalité, si j’ai cette idée en tête, ça n’a pas de mystère.
C’est tout simplement la morale de l’histoire — épelée clairement et sans ambiguïté — d’un film que je viens de voir, à l’affiche depuis peu : La Mule, de Clint Eastwood.
Ce cinéaste et acteur est maintenant un “ancien” de Hollywood. Et l’un des seuls réalisateurs indépendants capables de réussir à accéder régulièrement au box office.
Vous le connaissez sans doute. Bref, son dernier film est très clair dans le message qu’il veut donner.
Le héros, bien qu’octogénaire, a toujours ce besoin adolescent de se prouver, de devenir le centre d’une aventure, de se faire remarquer.
Évidemment, c’est une envie tout à fait naturelle et même saine.
Je ne sais pas comment vous pourriez vivre sans un sentiment de mission, d’une destinée secrète — même si ce n’est qu’un espoir que vous alimentez sans le montrer. Je pense que c’est un caractère inné des êtres humains…
Le film La Mule, tout comme le passage de la Bible sur le chameau et le riche, ne vous interdit pas de rêver. Le but est juste de vous appeler à poursuivre des objectifs moins matériels… plus ambitieux que l’argent en soi. Et d’accueillir ce qui vous arrive de bon cœur.
Dans le cas de La Mule, ce sont les obligations familiales qui se révèlent plus importantes que l’argent.
De toute manière, vous ne contrôlez pas les événements
Il existe une raison encore plus simple pour laquelle il vaut mieux se distancer un peu par rapport à l’argent…
Vous ne contrôlez pas le destin.
Eh oui. Malgré ce que vous diront un tas de gourous du développement personnel et de l’auto-réalisation, vous ne créez pas l’avenir, vous ne maîtrisez jamais le monde autour de vous.
La grande erreur que font beaucoup d’entrepreneurs est de penser que le monde se plie à leurs rêves et à leur volonté. À force de se dire qu’eux seuls étaient l’obstacle à leur réussite, ils se disent qu’il n’en existe pas d’autres. Mais la réalité est plus banale.
La plupart des entreprises ne marchent pas en raison du dynamisme de leur fondateur, ou du rêve d’un génie. Elles marchent grâce aux envies du marché et des consommateurs.
Ceux qui réussissent sont tout simplement ceux qui y répondent. Plus souvent qu’on ne le pense, ce sont justement les “génies” qui vous coulent.
Où est-ce que ça nous mène ?
Ça ne veut pas dire que je ne crois pas au progrès, à la technologie, ni au potentiel du genre humain.
Mais j’ai tendance à suivre le mode de pensée de Steve Eisman — il a parié contre les subprime juste avant la crise de 2008 et a gagné des milliards.Ces temps-ci il parie contre Tesla.
Il justifie :
“Elon Musk [le créateur de Tesla] est quelqu’un de très, très intelligent. Mais des gens très intelligents, on en a beaucoup dans le monde…”
Nous regardons plutôt en ce moment par le biais d’un expert avec lequel nous travaillons des entreprises qui n’ont rien d’exceptionnel.
Maersk : ce groupe de fret maritime possède aussi des actifs pétroliers — forage et logistique… Il détient près de 3 Mds$ de participation dans Total… Ce groupe nous intéresse parce qu’il a réduit sa dette alors que son chiffre d’affaires grimpe.
Telecom Italia : des milliardaires activistes américains (Paul Singer) et français (Vincent Bolloré) sont montés au capital, sont en train de casser et remonter ce groupe comme on retape une vieille voiture. C’est possible que cela “débloque” une valorisation nettement plus importante…
Ce sont simplement des exemples, non des recommandations d’achat. Je veux seulement illustrer notre approche.
Pour plus d’analyses de ce genre, inscrivez-vous ici