▪ En Europe, le risque souverain menace. Les Etats prennent l’eau mais, dans cet
océan de dettes, un pays parvient toutefois à se maintenir vaillamment à flot : l’Allemagne.
Pourtant, la dette souveraine allemande n’est pas moins élevée que celle des autres pays européens. Elle se situe même à 1 664 milliards d’euros. C’est plus que la France ou le Royaume-Uni mais comme son PIB est plus conséquent, sa dette ne représente "que" 65% de ses revenus. On est donc loin des 115% de la dette italienne !
Visiblement, l’Etat allemand s’en sort beaucoup mieux que ses confrères européens. Le pays doit sa bonne fortune à un contexte d’exportations qui est extrêmement favorable à son PIB.
Par ailleurs, l’activité industrielle est déterminante dans l’économie allemande. 33% de la population active est impliquée dans ce secteur et représente pas moins de huit millions de personnes. 700 000 personnes travaillent dans le secteur automobile, près de 800 000 dans le secteur de l’électrotechnique et plus de 850 000 dans la construction mécanique et l’industrie chimique.
Les poids lourds de cette industrie allemande sont concentrés dans quelques grands noms comme Mercedes, Volkswagen, Siemens, Thyssen ou Bayer. Au-delà de ces célèbres groupes, ces secteurs comptent près de 20 millions de salariés travaillant dans des PME-PMI — une véritable force de frappe pour les exportations germaniques. En matière d’export, l’automobile représente sans aucun doute le fleuron de cette réussite internationale.
Concurrencée par la Chine, l’Allemagne reste une championne mondiale de l’export. En janvier dernier, l’Allemagne a été détrônée par la Chine au rang de premier exportateur mondial. En effet, les derniers chiffres en date nous apprennent que, sur les 11 premiers mois de l’année 2009, l’empire du Milieu est parvenu à exporter l’équivalent de 1 070 milliards de dollars — contre 1 050 milliards de dollars pour l’export allemand qui a largement souffert de la crise et a, de ce fait, nettement ralenti.
Ainsi, au début de l’année, il affichait une baisse de 20% alors que, dans le même temps, les exportations chinoises reculaient de seulement 16%. Logique, puisque le taux de change penche en faveur de la Chine et les exportations chinoises ont été largement boostées par le faible niveau du yuan. D’ailleurs, depuis quelques mois, nombreuses sont les voix qui accusent la Chine de favoriser ses exportations grâce à une sous-évaluation exagérée de sa devise… mais c’est un autre sujet.
La Chine est peut-être devenue le premier exportateur mondial mais elle n’a absolument pas le même pedigree que l’Allemagne. En effet, les exportations de l’empire du Milieu génèrent des marges plutôt réduites alors que, de par leur réputation, les produits allemands offrent une forte valeur ajoutée. A n’en pas douter, la qualité de l’export allemand n’est plus à démontrer. Les performances des entreprises outre-Rhin sont remarquables.
Une gestion rigoureuse et un dynamisme certain leur ont permis d’obtenir les plus belles parts de marché à l’export. Véritable championne, l’Allemagne sait maîtriser ses exportations dans ses domaines de prédilection (industrie, électronique, électrotechnique, équipements industriels et énergétiques).
[NDLR : Retrouvez la recommandation de Frédéric Laurent sur un fleuron de l’économie allemande… qui pourrait emmener votre portefeuille très loin ! Il suffit de continuer votre lecture…]