Les Echos du vendredi 27 janvier s’alarme de la hausse des taux auquel notre pays emprunte. « Les marchés financiers intègrent un ‘risque Marine Le Pen' », indique le quotidien qui souligne « l’écart entre les taux de la France et de l’Allemagne s’est creusé. L’hypothèse d’un second tour avec le FN est prise au sérieux par les marchés ».
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Le graphique bleu canard à droite est le prix des CDS des instruments dérivés financiers censés assurer contre un défaut de crédit. La prime monte…
En tant qu’investisseur particulier n’ayant pas accès à ces produits dérivés, votre prime d’assurance contre la crise monétaire qui s’annonce, c’est l’or. Mais pas n’importe lequel. Pour connaître quelles pièces choisir et pourquoi, c’est ici.
Pour les nouveaux spectateurs du grand feuilleton de « l’argent truqué de la Finance Sans Visage contre le camp-du-bien-qui-ne-veut-que-notre-bonheur », voici un résumé des épisodes précédents avant de passer à l’épisode du jour.
Depuis 1974, de lâchetés en veuleries, pour financer cadeaux électoraux et rentes de redistribution, nos politiciens de tous bords ont préféré recourir à la dette publique plutôt qu’à l’impôt. La Finance Sans Visage – qui vend et place la dette en touchant des commissions – n’y voyait aucun inconvénient, au contraire…
Dans un premier temps, les épargnants de notre pays ont souscrit à cette dette, un placement sûr, qui rapportait et bénéficiait d’une enveloppe fiscale favorable, l’assurance-vie.
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La dette grossissait toujours mais la rouler – c’est à dire emprunter à nouveau pour rembourser un emprunt arrivant à échéance – coûtait toujours moins cher. La dette pouvait grossir sans problème, c’était indolore. Cette merveilleuse baisse des taux était notamment due à une autre merveilleuse invention : l’euro. Les étrangers hors union monétaire ont vu l’euro comme un mark et ont eux aussi prêté à ces pays qui bénéficiaient de la caution de l’Allemagne. Certes, cette caution était implicite, mais la Finance Sans Visage ne s’est pas arrêtée à ce détail. Les fonds de pension du monde entier voyaient ces instruments comme une rente en euro, une monnaie saine avec derrière la solidité économique de l’Allemagne.
La dette roulait donc sans problème, les « transferts sociaux » toujours plus importants trouvaient à se financer.
En 2008, premier couac et en 2011 éclate la première « crise de l’euro ». La Finance Sans Visage découvre qu’elle a imprudemment prêté à des pays qui ont gonflé des bulles immobilières, à d’autres qui s’enfoncent dans le déficit chronique. Les taux montent et « rouler la dette » devient plus délicat pour les pays les plus endettés.
Le bon M. Mario Draghi à la Banque centrale européenne évite toute correction de tir trop brutale qui aurait pu mettre en danger les banques commerciales, les assureurs et fonds de pension et le politicien en mal de financement de belles promesses. Il ouvre en grand les vannes de la création monétaire. Objectif : maintenir à tout prix les taux les plus bas possibles afin que la dette soit indolore. Il est vrai qu’à 0%, vous pouvez décupler votre emprunt chaque année…
Nous en sommes donc à 60 milliards d’euros par mois pour racheter des obligations (des gouvernements, d’entreprises). Ceci fait monter les prix des obligations et par conséquent fait baisser les rendements.
Comme les banques sont suspectées d’avoir malgré tout des créances douteuses en stock, ceux qui ont de la trésorerie à abriter préfèrent souscrire à un emprunt d’Etat à taux zéro ou négatif plutôt que de voir sa trésorerie engloutie dans un accident bancaire.
Tout ceci pourrait durer indéfiniment, mais…
Les gens s’impatientent. Leur épargne ne leur rapporte plus rien, leurs retraites sont bloquées, la croissance ralentit, leurs perspectives s’assombrissent mais les suppôts du système (politiciens, financiers, gratin du World Economic Forum) prospèrent.
Ils sont agacés et ils « votent mal ».
Marine Le Pen attire de plus en plus de monde. Elle veut donner un coup de pied dans la fourmilière. Elle critique l’euro, elle veut en sortir car c’est un « obstacle majeur à la réindustrialisation ».
Voilà que les investisseurs étrangers se mettent à vendre la dette française. Ils semblent douter des vertus d’un changement de monnaie pour se réindustrialiser.
Voilà que les 60 milliards par mois de Mario Draghi ont de plus en plus de mal à contenir la hausse.
Voilà qu’un cygne noir pourrait même se profiler : une finale Marine Le Pen – Jean-Luc Mélenchon.
Le camp-du-bien-qui-ne-veut-que-notre-bonheur contre le camp-du-mal-qui-ne-veut que-notre-bonheur, quelle belle affiche.
Une chose est commune toutefois à ces deux camps : le bonheur promis s’achètera avec l’argent des autres. Mais quels autres ? Chacun pense que ce sont les autres. Suspense…
2 commentaires
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Encore merci pour tout ce brillant travail et la superbe équipe des publications AGORA;
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