Il n’y a Pâques les records… il y a aussi la manière !
Finir la semaine, le mois et le trimestre boursier au plus haut avant de partir à la chasse aux oeufs… Le scénario était cousu de fil blanc, mais il a été exécuté avec maestria.
Le CAC 40 a inscrit un doublé record intraday (8 230 points) et un record de clôture (8 205 points), et le CAC 40 GR (dividendes inclus) a tutoyé le score symbolique des 25 000 points (à 24 960 points, soit +9% depuis le 1er janvier).
Le CAC 40 ne fut pas le seul à battre des records…
L’Euro-Stoxx 50 a flirté avec les 5 100 points, le DAX 40 a pulvérisé la barre des 18 500 points… et à Wall Street, les « algos » ont placé les principaux indices US sur la meilleure orbite autour de la planète « records », grâce à une correction de trajectoire bienvenue, au lendemain d’une fin de séance « ratée » la veille où les indices US avaient reperdu entre -0,5 et -0,6% au cours de la dernière heure.
Une petite fausse note dans une partition haussière quasi-symphonique depuis le 5 janvier dernier, dont les causes n’ont pas vraiment été élucidées mardi, faute de « market movers » notables (chiffres ou annonces de banquiers centraux).
Les trois principaux indices US sont de nouveau en mesure de battre des records absolus ce jeudi pour clôturer en beauté un 1er trimestre intégralement placé sous le signe d’une hausse funiculaire, à l’exception de la première semaine de l’année.
La suite se résume à une série de dix semaines de hausse sur douze (les deux « manquantes » se soldant par une consolidation à l’horizontal, jamais les gains de la semaine précédente n’étant compromis).
Wall Street nous a offert un cycle de 22 semaines de progression, avec des gains de +25 à +28% sur 5 mois, dont un gain de +12% depuis le plancher annuel du 5 janvier dernier.
Il n’a manqué que 0,05% au Dow Jones pour dépasser son record de clôture du 21 mars (39 781 points). L’objectif de 40 000 points est tout à fait envisageable pour ce jeudi à 21h, dernière séance du trimestre (moyennant un modeste gain de 0,6%).
Le Nasdaq a tutoyé à 2 points d’indice près (0,015%) son dernier sommet en gagnant 0,5% à 16 400 points.
Le S&P 500 s’est offert un 21e record de clôture à 5 248,5 points, à 13 points du plus haut absolu inscrit à 5 261 points, il y a une semaine. Le battre jeudi soir, à la veille d’un week-end de 3 jours, semble couler de source.
Cela ferait un 22e record annuel pour couronner la 22e semaine de hausse.
Selon les équipes de JPMorgan : « L’essentiel de la performance des marchés d’actions depuis le début de l’année, et même au cours des 18 derniers mois, tient à l’expansion des multiples de valorisation. Au niveau mondial, les bénéfices prévisionnels à 12 mois n’ont augmenté que de 7% par rapport à leurs niveaux les plus bas, alors que le ratio cours/bénéfice (PER) s’est envolé de près de 30%. »
Le PER des actions américaines s’inscrivait en cette fin mars en hausse de 6% en glissement annuel, il s’envole de 20% depuis octobre 2023 et de 30% depuis octobre 2020.
L’expansion des multiples – que les anticipations de baisses de taux de la Fed passent de 3 à 8 en 2 mois, puis symétriquement de 8 à 3 dans le même laps de temps – démontrent que ce sont les flux de liquidités qui font office de « fondamentaux », de « prospective »… et surtout d’opium monétaire pour des marchés devenus complètement accros et qui orbitent dangereusement autour du trou noir du surendettement des Etats.
Pour l’instant, le trou noir leur imprime une accélération à mesure qu’ils s’en rapprochent : à la fin, il les engloutira tous !