** "Revenez, petits investisseurs", chantonne M. le Marché… "revenez, il n’y a rien à craindre, je vous assure, je serai gentil… Regardez : tout s’apaise… l’indice ZEW, mesurant les attentes des milieux financiers pour l’économie allemande, est revenu dans le vert pour la première fois depuis juillet 2007, avec une hausse de 16,5 points ce mois-ci, à 13 points…
"Allez, revenez, je fais un effort supplémentaire : la Banque de France envisage un mieux pour la fin de l’année, et une reprise pour 2010… Voyons, tout ira bien, c’est terminé, j’ai rentré mes griffes… confiez-moi votre argent, remontez vos portefeuilles boursiers, on repart comme en 2003…"
Et — preuve que chat échaudé ne craint pas toujours l’eau froide — les investisseurs prêtent l’oreille à ce refrain apaisant. "Peut-être que c’est bel et bien terminé", se disent-ils. "Je pourrais revenir un peu en Bourse… avec prudence, bien sûr… mais ça ne peut pas faire de mal, si ?"
C’est comme ça qu’on obtient un rebond de marché baissier — confirmé hier par une reprise des principales places mondiales après un début de semaine difficile. Le CAC 40 a terminé sur une petite hausse de 0,15%, à 2 973,94 points, tandis que le Footsie britannique reculait très légèrement, perdant 0,09%. Le DAX allemand a engrangé quant à lui une hausse de 0,34%.
Sur les places américaines, la hausse a été plus prononcée. Sans statistiques économiques notables, les marchés se sont concentrés sur les résultats des entreprises — mitigés, mais en ces temps troublés, tout fait ventre ! Le Dow Jones a terminé la journée d’hier à 7 969,56 points, soit une hausse de 1,63% ; le Nasdaq avançait de son côté de 2,22%, à 1 643,85 points ; enfin, le S&P 500 s’est adjugé 2,13%, clôturant à 850,08%.
** Mais hypnotisés qu’ils sont par le ronron apaisant de M. le Marché, les investisseurs ignorent allègrement les pièges qu’il leur tend… et les épines cachées sous les pétales du bouquet qu’il leur offre.
Regardez les prévisions de reprise de la Banque de France, par exemple : selon La Tribune, Christian Noyer "estime que la meilleure prévision que l’on puisse faire concernant la prévision de croissance pour 2009 serait une baisse de 2,5% du PIB. Rappelons que le gouvernement ne table que sur une contraction de 1,5%".
Et que dire des dernières annonces du FMI ? Il estime désormais que la crise financière coûte plus de 4 000 milliards de dollars – 4 054 milliards très précisément. "Le système financier mondial reste soumis à très rude épreuve, à l’heure où la crise s’étend aux ménages, aux entreprises et aux banques, tant dans les pays avancés que dans les pays émergents", indique le Fonds monétaire international. "Le ralentissement de l’activité économique pèse encore plus lourdement sur les bilans des banques, dont les actifs continuent de se dévaloriser, compromettant ainsi leurs ratios de fonds propres et l’ouverture de nouveaux crédits".
Soyez prudent, lecteur… et ne cédez pas tout de suite au chant des sirènes boursières — parce qu’il y a bien mieux à faire avec votre argent. Tablez plutôt sur des choses tangibles, des actifs dont le monde a vraiment besoin, qui ne risquent pas de partir en fumée à la moindre alerte boursières… et surtout qui ont toutes les chances de grimper lorsque l’inflation ne manquera pas de frapper. Des actifs comme l’or (stable hier à 888,75 $ l’once au second fixing londonien), par exemple… ou le pétrole. L’or noir reprend en effet du poil de la bête — et ce n’est qu’un début. Le baril de WTI a terminé la séance d’hier à 48,64 $, mais il devrait aller bien plus loin dans les mois qui viennent ; sa hausse pourrait même vous rapporter des gains de 50%… à 300% — en vous positionnant sur quelques pépites bien choisies. Pour tout savoir sur la question, continuez votre lecture !
** Terminons avec un mot de l’euro, qui a été bien aidé par l’indice ZEW hier — la monnaie unique a quelque peu progressé par rapport au dollar, clôturant à 1,2936 $ contre 1,2921 $ la veille.
Françoise Garteiser,
Paris