▪ Un peu partout, on demande au gouvernement de "faire quelque chose". Mais est-ce qu’on pense vraiment que les autorités peuvent faire mieux — en particulier aux Etats-Unis ? Après tout, on parle là des gens qui gèrent la Poste US et Amtrak, bon sang de bonsoir. Même lorsqu’ils ont des monopoles, ils ne parviennent pas à gagner de l’argent. Ils sont désormais actionnaires majoritaires de constructeurs automobiles, de géants de l’assurance et de sociétés de prêts immobiliers. C’est à peine si on trouve encore des maisons américaines qui ont été achetées sans l’aide de prêteurs nationalisés. Bientôt, les médecins ne pourront plus vous demander de dire 33 — s’ils le font toujours — sans l’approbation d’un bureaucrate.
En théorie, les autorités prennent en charge une plus grande partie de l’économie, et dépensent plus d’argent, si bien qu’elles peuvent empêcher le PIB de baisser. Les autorités américaines ont injecté l’équivalent de 4 000 milliards de dollars par jour de dépenses déficitaires (de l’argent qu’elles n’ont pas collecté en impôts) dans l’économie. Les banquiers les ont chaleureusement remerciés pour toute cette activité et se sont versé des bonus considérables. Mais cet argent ne stimule pas l’économie privée… il la remplace.
Sauf qu’il la remplace avec une croissance "zombie". La part de l’économie nourrie par le gouvernement est en mort cérébrale. C’est du gâchis. Quelle stimulation réelle et positive provient d’une personne remplissant des formulaires pour les autorités ? Que rapportent vraiment les inspecteurs du fisc ?
Qu’en est-il de ces multitudes de bureaucrates… lobbyistes… manipulateurs… interventionnistes… empêcheurs de tourner en rond ?
▪ Les autorités dépensent de l’argent — mais cet argent est comme l’eau tiède pour la coque d’un bateau : ça stimule les coquillages parasites. Peu à peu, le bateau ralentit… puis sombre.
Que faut-il faire ? Le sortir de l’eau et nettoyer la coque ! Mais attendez… les coquillages ont le droit de vote ! Et ils donnent des fonds pour les campagnes…
Et voilà qu’arrive un Ben Bernanke sans concessions. "Si vous ne rentrez pas dans le droit chemin", semblait-il dire, "vous allez finir comme la Grèce".
Attendez… cela semble familier. C’est le Ben Bernanke qui maintient le taux directeur près de zéro pour que les autorités puissent facilement ne PAS rentrer dans le droit chemin. Comme ceux de son prédécesseur, les taux de prêts contrôlés de Bernanke envoient précisément les mauvais signaux précisément au mauvais moment.
Et comme Greenspan, il peut s’en tirer… pour l’instant.