On pourrait croire qu’avec un accès inédit aux leçons de l’Histoire, moins d’erreurs seraient commises par nos dirigeants. Sauf qu’ils continuent de réutiliser des outils qui n’ont pas fonctionné…
Dans le domaine des politiques publiques, les cycles d’apprentissage et d’oubli sont très longs.
Napoléon a attaqué la Russie en 1812. Trois ans plus tard, l’Empire s’est effondré, et son dirigeant exilé sur l’île Sainte-Hélène. Il a fallu 131 ans, pour que les souvenirs de cette sinistre guerre se dissipent.
Ensuite, en 1941, Hitler a retenté le coup. Quatre ans plus tard, les troupes russes étaient dans Berlin, et le führer n’était plus qu’un tas de cendres et quelques bouts de dents éparpillés.
Retenter le coup ?
Le contrôle des prix doit être l’équivalent d’une campagne de Russie en hiver, pour les économistes. Il est toujours désastreux : il fait partie des choses qui « peuvent tromper une partie du peuple tout le temps, et le reste une partie du temps », ce qui est plus que suffisant pour la plupart des politiques publiques.
L’empereur Dioclétien nous a offert un « moment instructif » en 301 ap. J.-C. Son Edictum de pretiis (l’édit du Maximum) a montré au monde entier que le contrôle des prix ne fonctionne pas. Les biens disparaissent, ce qui augmente leur valeur au lieu de la faire baisser.
Aux Etats-Unis, il s’est écoulé 60 ans, depuis que Richard Nixon s’est essayé à un bref mais comique contrôle des prix. Peut-être est-il temps de retenter le coup ?
Nous prenons pour acquis que la plupart des économistes sont idiots, que les entreprises sont avides et que les politiciens mentent.
Les économistes ont leurs moments de clairvoyance, les politiciens disent parfois la vérité, mais les entreprises sont toujours avides, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Tout comme les consommateurs et les membres du Congrès. Ce n’est cependant pas tous les jours que la Fed injecte 8 000 Mds$ d’argent frais dans l’économie… et que le gouvernement fédéral dépense 23 000 Mds$ qu’il n’a pas. Or c’est ce qui s’est produit au XXIe siècle. Et ce n’est probablement pas une coïncidence, si les prix augmentent, à présent.
Des prix malhonnêtes
Il y a un autre élément que nous prenons pour acquis : s’il y a une chose que les Argentins ne savent pas encore, en termes de corruption politique ou d’entourloupes financières… alors c’est qu’elle ne mérite pas d’être connue.
Alors nous regardons du côté du vaste et sombre Rio de la Plata. Peut-être découvrirons-nous quelque chose.
Au sein d’une économie honnête, les prix à la consommation devraient baisser, et non augmenter. Les entreprises baissent leurs prix à mesure qu’elles deviennent plus efficientes et que la concurrence s’intensifie.
Selon GlobalFinancialData :
« Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le XIXe siècle a été une période de déflation, plutôt que d’inflation. De la fin des guerres napoléoniennes en 1813 au début de la Seconde Guerre mondiale en 1914, il n’y a pas eu d’inflation dans la plupart des pays, et dans de nombreux cas, les prix étaient moins chers en 1914 qu’ils ne l’étaient en 1815. »
Les entreprises n’augmentent leurs prix que lorsqu’elles doivent le faire… ou quand elles peuvent le faire impunément. Au sein d’une économie honnête, elles n’en ont ni l’opportunité ni le besoin.
Pourtant, aujourd’hui, les prix augmentent de 7%, aux Etats-Unis. En parallèle, les frais d’exploitation – tels que mesurés par l’indice des prix à la production – augmentent encore plus vite, de près de 10%.
Selon CGTN :
« L’indice des prix à la production, aux Etats-Unis, a bondi de 9,7% d’une année sur l’autre, en décembre 2021, pour atteindre le niveau le plus élevé jamais enregistré, selon les chiffres publiés mardi par le département du Travail. »
Gardez à l’esprit qu’il s’agit des pourcentages publiés après avoir été manipulés par les statisticiens du gouvernement. S’ils calculaient les hausses de prix comme on le faisait dans les années 1980, les prix à la consommation seraient affichés en hausse de 15%… et les prix à la production s’envoleraient aux environs de 20%.
Alors, comme nous le verrons demain, les entreprises n’ont pas beaucoup le choix…