▪ La guerre qui se joue aujourd’hui dans l’espace porte sur les GNSS. Non, il ne s’agit pas du nom d’une nouvelle arme ; je vous parle de Global Navigation Satellite Systems. Bref, nous parlons de GPS. Sauf que le GPS est américain, et que les autres grandes puissances mondiales ne veulent plus dépendre des Etats-Unis pour obtenir des données précises de localisation.
Après tout elles pourraient fort bien être manipulées…
Devant de tels enjeux, l’Union européenne s’est bien entendu lancée dans la bataille des satellites. Son projet phare : avoir son propre système GPS, nommé Galileo.
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▪ La conquête de l’espace toujours active
Avec leur GPS, la domination des Etats-Unis sur les systèmes de navigation par satellite était totale. Pas étonnant qu’ils se soient opposés à Galileo. Devant la persévérance européenne, ils ont toutefois fini par choisir de s’associer au projet. Si Galileo vient de franchir une étape essentielle avec l’attribution des premiers contrats, le projet a longtemps été victime d’atermoiements et a pris beaucoup de retard — nourrissant ainsi les arguments de ses détracteurs.
Toutefois, l’Europe ne peut se passer de posséder son propre GPS. Renoncer maintenant porterait un sacré coup à la crédibilité de l’UE sur le plan international. Mais, de plus, cela laisserait le champ libre aux géants émergents, qui ont bien compris l’enjeu d’indépendance d’un tel système. Ainsi, la Russie a déjà lancé Glonass, dont les performances sont cependant encore sujettes à quelques interrogations. La Chine travaille sur Compass (Beidou), pour un lancement en 2012. Quant aux Etats-Unis, pour ne pas être en reste, ils ont décidé de moderniser leur GPS. Face à tant de concurrence, il n’est donc plus question pour l’UE de reculer. Le lancement commercial de Galileo est donc prévu pour 2014.
▪ Géopolitique, défense et précisions militaires…
Géopolitique, télécoms, transports, environnement, agriculture : tous ces secteurs devraient utiliser les satellites pour se moderniser, améliorer leurs rendements, se protéger et assurer leurs arrières…
Regain de tensions au Moyen-Orient, provocations iraniennes, guerre contre le terrorisme inachevée, montée en puissance de pays comme le Yémen, heurts réguliers dans le Caucase, aux portes de l’Europe… En aucun cas la seconde décennie du XXIe siècle ne s’annonce exempte de conflits.
Si l’on a parlé un temps de la guerre "propre", avec "zéro dommage collatéral" (sous-entendu "victimes civiles", et l’on sait bien que l’on nage en plein utopisme), c’est grâce aux satellites et aux systèmes GPS qui permettent de guider les missiles jusqu’à leur cible exacte. Revendiquer ce fameux "taux zéro" aujourd’hui est nettement plus difficile — on a bien vu comment le conflit en Irak s’était déroulé. Toutefois l’objectif reste d’obtenir toujours plus de précision. Voilà d’ailleurs un des buts premiers de Galileo : être beaucoup plus précis que le GPS américain.
Sans compter qu’en cas de conflit, nous sommes pour l’instant dépendants des données de localisation délivrées par les Etats-Unis, qui pourraient être délibérément tronquées en cas d’intérêts divergents. Le but, avec Galileo, est de parvenir à une précision de localisation à quelques centimètres près, ainsi que de bénéficier d’une meilleure couverture géographique qu’avec l’actuel GPS.
Nous verrons dès demain en quoi cet enjeu ouvre aussi des perspectives de gains brillantes pour les investisseurs…
