Par Jérôme Revillier (*)
Le dollar mord la poussière : 400 pips gagnés
La semaine dernière a été difficile pour la monnaie américaine, avec des mises en chantier au plus bas à moins de 460 000 unités, soit près de 13% de baisse en rythme annuel alors même que les permis de construire ont chuté de plus de 3%.
J’ai recommandé à mes lecteurs l’achat de l’euro/dollar sur repli. Depuis, la paire a gagné près de 400 pips !
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Un front contre le dollar
L’indice de la Fed de Philadelphie a fait ressortir que le sentiment des industriels de ce district restait morose avec un indice à largement négatif à -22,6 (alors que les analystes attendaient une plus forte amélioration). Voilà qui n’arrange pas les affaires du dollar.
De plus, le récent rally sur les marchés actions a ravivé l’appétit pour le risque des investisseurs et fait pression à la baisse sur le dollar, jusque ici recherché pour son statut de valeur refuge.
Résultat : le dollar index a plongé de 8% en un mois à peine.
Il ne faut également pas oublier les accords signés entre la Chine et son premier partenaire commercial, le Brésil, qui ont décidé de ne plus utiliser le dollar américain dans leurs transactions. Un nouveau pas vers la fin du règne de la devise américaine…
La Fed, peu rassurante, enfonce le clou
Mercredi dernier, l’événement était la publication des minutes de la dernière réunion du comité monétaire américain. Et on ne peut pas dire que le communiqué fut rassurant.
En effet, la Fed a revu ses prévisions de croissance à la baisse et les prévisions du chômage en hausse.
Certains membres du comité ont émis le souhait de recourir à de nouveaux rachats d’obligations d’Etat (planche à billets !). Mais au-delà du problème de "sur-liquidité" engendré par la création de billets, c’est également l’efficacité de ces mesures de quantitative easing qui est controversée.
Il n’est pas acquis que les sommes injectées parviennent à venir soutenir assez fortement les rouages d’une économie engluée dans la crise.
Bref, malgré tous ses efforts, la Fed ne parvient pas à rassurer. Le dollar plonge…
L’Angleterre partie pour chavirer…
En Angleterre, la situation continue de se dégrader. L’agence de notation Standard & Poor’s a semé le trouble en annonçant le passage de ses perspectives de "stables" à "négatives" pour le pays. La raison principale est que la dette pourrait s’approcher des 100% du PIB ; la note souveraine de l’Angleterre pourrait être révisée et abaissé.
Même si une telle révision ne paraît que peu probable à court terme, l’envisager suffit déjà à effrayer les marchés…
Danny Blanchflower, le mouton noir du comité monétaire de la Banque d’Angleterre qui avait depuis longtemps averti ses collègues de la nécessite de baisser les taux plus tôt, a annoncé que l’économie anglaise pourrait détruire encore un million d’emplois !
Nous sommes finalement à un tournant dans cette crise
Alors qu’on pensait entrevoir une amélioration, la question des effets secondaires des perfusions d’argent injectées dans l’économie mondiale va venir faire une sélection entre les pays et changer, j’en suis sûr, certains rapports de force entre les puissances mondiales.
Meilleures salutations,
Jérôme Revillier
Pour la Chronique Agora
(*) Jérôme Revillier est issu de l’industrie spatiale européenne. Passionné de finance, autodidacte, il a passé plusieurs années à chercher un marché de référence, pour finalement se spécialiser sur le Forex. Cette autoformation financière et son expérience technique lui permettent de dénicher des opportunités originales et parfois à contre-courant de la pensée de la sphère financière. Co-directeur d’une société anglaise de conseil et de développement de systèmes automatisés sur le Forex, il trade également pour son propre compte. Il est l’analyste en chef d’Agora Forex, un service de trading simple et efficace consacré au marché des changes.