▪ Nous sommes arrivé à l’Oberoi Hotel de Bombay après que le président Obama en soit parti.
Alors que nous quittions l’hôtel, le président Sarkozy y arrivait.
C’est un grand hôtel. On y vient. On en repart. Rien ne change.
L’un des problèmes, quand on voyage beaucoup, c’est qu’on passe beaucoup de temps dans la brume du décalage horaire. Il y avait du brouillard quand nous avons quitté Bombay. Il y avait du brouillard quand nous sommes arrivé à Kuala Lumpur. Etait-ce la météo… ou nous ?
Mais lorsque nous avons lu les nouvelles, nous avons ouvert tout grand les yeux. Les chiffres de l’emploi américains de vendredi étaient choquants. Les dernières statistiques montrent que le chômage augmente, non qu’il baisse.
Nous ne voulons pas remuer le couteau dans la plaie… mais "on vous l’avait bien dit" nous vient à la bouche comme une canette de bière à celle d’un fan de foot.
Parallèlement, le marché de l’immobilier américain s’affaiblit. L’indice Case Shiller montre que les prix dans des régions comme Phoenix et Las Vegas, ont chuté de plus de 40% — et continuent de baisser. Certaines propriétés sont désormais plus basses que leurs niveaux d’il y a 10 ans.
Alors comment peut-on avoir une vraie reprise alors que…
… moins de gens ont un emploi (moins de revenus des ménages) ?
… le principal actif du ménage moyen perd sa valeur ?
Mais ma foi, nous sommes désormais aux pays des merveilles. Tout peut arriver. Les autorités renflouent des banques partout dans le monde… et aussi des pays tout entiers.
▪ "Que recommanderiez-vous à nos téléspectateurs ?" nous a demandé un reporter de Bloomberg à Bombay.
"Eh bien, je ne fais pas de recommandations", avons-nous répondu, "et surtout pas aux Indiens".
"Mais il y a des périodes et des endroits où il vaut la peine d’être positif et optimiste… et d’autres endroits et d’autres périodes ou ce n’est pas le cas".
"Si vous êtes un investisseur indien, je pense que vous pouvez être généralement positif quant à l’avenir financier. Oui, il ne pourra qu’y avoir des crises… des scandales de corruption… et des désastres. Mais la tendance actuelle est probablement trop forte pour être arrêtée. C’est le retour à la moyenne. L’Inde rattrape l’Occident. Les salaires grimpent de 15% par an, environ. Les marchés boursiers [indiens] grimpent quasiment tous les ans. Et de nombreuses entreprises — en termes de croissance — sont encore très bon marché".
"La population se développe rapidement. L’économie se développe rapidement. Il y a des capitaux en abondance pour l’investissement. Il y a des connaissances et du savoir-faire. Aucune raison que cette croissance ne continue pas pendant de très nombreuses années"…
"Un investisseur indien peut donc être optimiste. Il devrait être optimiste. Il devrait vouloir posséder un morceau de cette croissance… un morceau de l’avenir".
"Hélas, la situation est bien différente dans le monde développé".
"Les Etats-Unis et l’Europe luttent simplement pour faire du surplace. Ce sont des sociétés matures… avec des populations vieillissantes et des économies en majeure partie usées. En Europe, cette année, pour la toute première fois, on comptera plus de personne prenant leur retraite que de personnes rejoignant la population active. Et aux Etats-Unis, le fonds de la Sécurité sociale, pour la première fois, versera plus qu’il ne perçoit. Ce sont deux changements majeurs. Ils signalent le début de la fin".
"J’ai vu dans les journaux que la Chine vient d’établir un nouveau record, avec un train de voyageurs allant jusqu’à 480 km/h. Mais quasiment tous les records sont en train d’être battus — et ils le sont en Chine ou dans un autre marché ‘émergent’. Le plus grand, le plus rapide, le plus ‘plus’… tout cela se produit — mais pas dans l’ancien monde développé".
"Je crois que c’est Karl Lagerfeld qui avait remarqué qu’aujourd’hui, le Nouveau monde, c’est l’Asie. Les Etats-Unis et l’Europe font désormais partie de l’Ancien monde".