Le prix du pétrole est destiné à grimper, disions-nous vendredi… voici deux raisons supplémentaires pour cette hausse.
▪ Deux autres facteurs qui militent pour un prix élevé du brut
1. Pour financer leurs activités d’exploration, les compagnies pétrolières ont besoin d’un cours du baril élevé. Or ce n’est pas vraiment le cas depuis qu’il est redescendu de son sommet de juillet 2008 à 147 $. Et avec les craintes sur la reprise économique mondiale, il ne semble pas orienté à la hausse à court terme. Ce qui repoussera l’arrivée sur le marché du pétrole ultra-profond brésilien.
2. L’autre point à ne pas négliger est plus important pour le charbon. Le pétrole facile à extraire — et donc bon marché — est en voie d’extinction. Les pays de l’OPEP se gardent bien d’évaluer leurs réserves de manière réaliste.
▪ La reprise enfoncera définitivement le clou
Dès que la reprise économique mondiale semblera solide et que les principaux Etats seront parvenus à maîtriser l’explosion de leurs dettes publiques, la demande mondiale repartira de plus belle. La production, pénalisée par des années de prix relativement bas comme actuellement, ne pourra pas suivre.
▪ Et que se passera-t-il ? Le baril bondira
Le sommet de juillet 2008 sera de toute évidence effacé des tablettes. Et les pays émergents auront toujours besoin de davantage d’énergie. Et où la trouveront-ils ? A la mine bien sûr. Dans les mines de charbon.
▪ La seule vraie alternative au pétrole actuellement
– Premier avantage : son coût, relativement peu élevé. Sur les 15 dernières années, le prix de la calorie produite au charbon représente environ le tiers de ce que coûte une calorie produite par du pétrole, et environ la moitié du coût du gaz naturel.
– Deuxième avantage du charbon, par rapport aux autres sources d’énergie, explique Daniel Yergin : le charbon se trouve sur l’ensemble du globe. Contrairement au pétrole, les gisements ne sont pas concentrés dans un nombre limité de pays, avec les risques de goulet d’étranglement que cela suppose.
Les Etats-Unis, par exemple, possèdent suffisamment de charbon pour en consommer encore durant deux siècles, au rythme d’utilisation actuel. Et vous savez comme moi que les Américains ne sont pas exactement économes quand il s’agit de consommer — de l’énergie ou autre chose. Il n’en demeure pas moins qu’outre-Atlantique, les réserves de charbon sont largement supérieures à celles de pétrole et de gaz naturel.
De même, l’Australie produit 83% de son électricité grâce au charbon et si le gouvernement souhaite clairement limiter les émissions de gaz à effet de serre, il n’a pour l’instant pas exactement fait preuve d’empressement pour réduire drastiquement la part du charbon dans la production d’électricité, rappelle The Economist. Comment pourrait-elle se passer de cette ressource ?
L’Europe n’est pas en reste, niveau charbon. Le remplacement de centrales électriques vieillissantes passe de plus en plus par la construction d’unités de production fonctionnant au charbon, en particulier dans les pays qui refusent de recourir au nucléaire, comme l’Allemagne ou l’Italie.
"Pour nous libérer du pétrole, qui devient de plus en plus cher, nous voulons convertir toutes les centrales électriques fonctionnant au pétrole en centrales à charbon utilisant des technologies propres", expliquait en 2008 Gianfilippo Mancini, responsable de la production et de la gestion d’énergie chez Enel, le plus grand électricien d’Italie. "Nous voulons montrer qu’il sera possible d’utiliser le charbon de manière durable et respectueuse de l’environnement."
[NDLR : Retrouvez les conseils et recommandations concrètes de Marc Mayor — et voyez ce qu’ils pourraient faire pour votre portefeuille : il suffit de continuer votre lecture… ]