Par Greg Guenthner
Les politiciens ont l’art de prendre de vieilles idées et de les faire passer pour des solutions toutes nouvelles aux problèmes de leurs citoyens. C’est particulièrement vrai en matière de politique énergétique, surtout aux Etats-Unis.
Prenez l’éthanol, par exemple. Si l’on en croit le gouvernement US, le carburant à base de plantes est à la pointe des énergies alternatives.
Ce que le gouvernement ne dit pas, par contre, c’est que l’éthanol était aussi le carburant de choix pour certains des tout premiers moteurs. Dans les années 1820, Samuel Morey utilisa un mélange d’éthanol dans son moteur à explosion expérimental. Mais la vapeur poussa l’éthanol dans l’ombre pendant 40 ans encore, jusqu’à ce que le moteur à explosion prenne son envol grâce à une conception plus efficace de l’inventeur allemand Nicolaus Otto.
A mesure que les moteurs devinrent de plus en plus complexes, l’éthanol gagna en célébrité. Henry Ford conçut même son Model T pour qu’il fonctionne à l’éthanol, déclarant qu’il s’agissait du "carburant du futur".
Ce futur fut mis sur pause. Les Etats-Unis découvrirent une source nationale de pétrole bon marché qui fit concurrence à l’éthanol et devint le carburant de choix en dépit du succès de l’éthanol à ses débuts. A présent, les dirigeants américains commencent à trouver que Ford avait raison. Il ne leur a fallu que 100 ans pour réaliser que les réserves de pétrole étaient limitées, et que quelque chose devrait prendre le relais lorsque le brut cesserait de couler.
L’éthanol est donc à nouveau sous les feux de la rampe — on l’appelle "nouveau carburant révolutionnaire", et "solution à la dépendance au pétrole". Samuel Morey doit se retourner dans sa tombe.
Ce n’est pas aussi simple, cependant. En dépit de sa longue histoire, l’éthanol n’est peut-être pas le miracle qu’on dit. Des questions tout à fait valides sont apparues quant au véritable potentiel énergétique de l’éthanol et sur son efficacité globale en tant qu’alternative économique au carburant.
Même après 180 années d’évolution, l’éthanol a encore des problèmes à résoudre. La vérité, c’est que les économies occidentales n’ont pas besoin de solutions énergétiques anciennes déguisées en idées nouvelles. Il nous faut des idées vraiment révolutionnaires — des carburants et des moteurs qui sont réellement de pointe… et qui peuvent fournir de l’énergie propre, sûre et fiable aux 6,6 milliards de personnes habitant sur notre planète.
La réponse arrive demain…
Meilleures salutations,
Greg Guenthner
Pour la Chronique Agora
(*) Greg Guenthner se consacre à analyser les opportunités disponibles pour les investisseurs dans le domaine des entreprises américaines se préparant à être cotées en Bourse. Il est rédacteur en chef d’une lettre d’information entièrement consacrée à ces futures stars, Bulletin Board Elite.