▪ Pour vous aider à mieux faire comprendre ce qui se passe dans le secteur des entreprises de matières premières juniors, je vous propose une analogie…
Avez-vous déjà étudié la paléontologie ? Si ce n’est pas le cas, est-ce que vos enfants sont passés par le stade où ils se sont intéressés aux dinosaures ? Avez-vous vu le film Jurassic Park ? Selon moi, du temps des dinosaures, de minuscules mammifères vivaient dans les broussailles et buissons, survivant difficilement au milieu des pattes géantes et des dents acérées de dinosaures beaucoup plus grands.
Je mentionne cela parce qu’aujourd’hui, comme à cette époque, les entreprises de ressources à faible capitalisation (small caps) vivent dans un écosystème d’investissement dominé par de plus grands animaux. Ainsi, en général, lorsque les gens disent que « la bourse monte », ils signifient souvent que l’indice Dow Jones est en hausse. Ou que l’indice S&P 500 grimpe. Ou que le Nasdaq monte… plus ou moins. Ils veulent dire par là que les indices dominés par les grandes entreprises sont en hausse.
Mais ce n’est peut-être pas le cas pour les plus petites entreprises de ressources…
Faisons une brève digression. Même si le marché boursier est « en hausse », l’économie dans son ensemble — c’est-à-dire le reste du monde — est-elle pour autant en bonne santé, comme le laissent croire les principaux indices ? Ou quelque chose d’autre est-il à l’oeuvre ? Sans trop entrer dans la métaphysique, voyez-vous ce que vous croyez voir ? Ou voyez-vous ce que les autres vous disent de voir ?
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Grèce, Italie, Chypre, possibilités d’éclatement de la Zone euro, reprise de la récession…
… NOTRE SPECIALISTE AVAIT VU VENIR TOUT CELA
Aujourd’hui rien n’est réglé, et des bruits inquiétants se font entendre au sujet de la France : que va-t-il se passer ensuite — et surtout comment vous y préparer ?
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Dans ce sens, cela aide lorsque la Réserve fédérale injecte des liquidités dans les profonds canyons de Wall Street, au rythme de 85 milliards de dollars par mois. Les banquiers d’investissement peuvent ainsi payer leurs yachts, même si on ne sait pas vraiment quelle quantité arrive jusqu’au simple quidam.
▪ L’assèchement du financement des small caps
En effet, se pose actuellement le problème des moyens d’encourager les créateurs et les développeurs d’entreprise du monde entier, car beaucoup manquent cruellement de capitaux. Ou, pour prendre une autre métaphore, le financement des small caps est asséché.
Malgré les fonds déversés par la Fed mentionnés ci-dessus et l’exubérance de Wall Street qui s’ensuit, une de mes connaissances dans une entreprise de ressource junior m’a récemment envoyé un e-mail. Mû par le désespoir, il ne mâche pas ses mots : « cela fait 44 ans que je travaille avec des entreprises de faible capitalisation, publiques comme privées. Je n’ai jamais vécu de période aussi difficile pour lever des fonds ».
Dans le domaine des ressources, lorsqu’on parle de la santé de l’industrie minière par exemple, on fait souvent référence aux géants bien établis, disposant de beaucoup de fonds avec de grands cash flows, comme BHP Billiton ou Rio Tinto. Mais ces géants voguent dans un navire bien différent de celui des small caps, des « petits ».
Lorsqu’on parle d’or, on évoque le plus souvent des entreprises comme Barrick, Goldcorp, etc. Mais les petites entreprises du secteur, les petits développeurs ou les petits générateurs de prospects, connaissent un environnement financier totalement différent.
Dans le secteur du pétrole, les bons élèves sont des colosses comme Exxon Mobil, Chevron, BP et Shell ou bien encore des entreprises de service comme Halliburton ou Schlumberger. Ici encore, les petits développeurs recherchent désespérément des fonds.
▪ Couvrir tout l’espace des ressources — grandes comme petites entreprises
Savez-vous combien d’analystes suivent Exxon Mobil ou BHP Billiton ? Des centaines. La liste des investisseurs se compose de fonds de pension, de hedge funds, de fonds souverains et de family offices à travers le monde entier. Combien d’analystes couvrent une entreprise comme, par exemple, Schlumberger ? Plusieurs dizaines. Etc., etc.
Grosso modo, c’est la couverture au jour le jour des géants qui sert les grands financements du monde et semble constituer les principales informations tout en établissant les perceptions du marché.
Naturellement, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi la plus grande partie de la couverture médiatique des juniors est ce qu’elle est. Les analyses des banques d’investissement, les recherches de courtage et autres s’intéressent spécifiquement aux grandes entreprises. Pourquoi ? Parce qu’il est plus rentable d’écrire des rapports sur des grandes entreprises à forte capitalisation et comptant beaucoup d’actionnaires.
Dans ce sens, cela explique pourquoi les muséums d’histoire naturelle sont remplis de squelettes de grands dinosaures. C’est cela que les gens veulent voir et c’est cela que les conservateurs leur donnent à voir.
Mais qu’en est-il de ces juniors à faible capitalisation — semblables à ces petits mammifères parcourant les herbages de l’ère mésozoïque ? Si on ne consacrait ne serait-ce qu’un peu de temps à l’espace d’investissement des juniors, on se rendrait rapidement compte qu’il est propre à chaque entreprise. L’ensemble des niveaux de cours des actions et les perspectives futures de réussite recouvre toute la carte.
Une entreprise peut posséder une magnifique superficie pétrolière ou minière avec un projet génial, d’excellents gestionnaires et de l’argent à la banque. Malgré cela, son cours boursier peut stagner. Une autre entreprise peut présenter beaucoup plus de problèmes et pourtant son cours de bourse grimpera du simple fait de la psychologie des investisseurs.
Il est difficile de dire quelle petite entreprise de ressources survivra, évoluera et construira sa propre niche dans l’environnement économique futur. C’est pourquoi je consacre beaucoup de temps à effectuer mes propres recherches, à rencontrer des équipes de direction, à voyager, à visiter des sites, à étudier des données extérieures et j’en passe.
Nous verrons la suite dès mercredi…