Qui soutient les grévistes SNCF et autres ? 46% des Français à en croire un sondage. Mais qui voudrait un retour à un monopole d’Etat dans la téléphonie ou les vols intérieurs ?
Ca y est, les hostilités ont commencé : la SNCF, Air France, certains services de collecte des déchets, de gaz et d’électricité sont en grève depuis le 3 avril.
Certains veulent « simplement » conserver leurs privilèges, d’autres veulent une augmentation de salaire, d’autres encore veulent que la « pénibilité » de leur travail trouve une traduction ailleurs que dans leur rémunération (réduction de temps de travail et départ en retraite 10 ans plus tôt que le régime commun…)
Grèves : qu’en pensent les politiques ?
Avant même que ne débute la fronde, le gouvernement a déjà fait un pas en arrière. L’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire – si elle a lieu – se fera par amendement à la loi.
Du côté des Républicains, on n’a pas encore dépassé la castration consécutive au plan Juppé de 1995, comme le relève Daniel Tourre.
Au Front National, la ligne politique est encore assez floue, comme le note la journaliste de Contexte Diane de Fortanier…
Les cheminots ne sont d’ailleurs pas isolés puisque les Français sont 46% à soutenir leur mouvement de grève selon un sondage de BFM TV, ainsi que « 160 intellectuels » dont je découvre les noms peut-être en même temps que vous.
Certains n’ont pas manqué de faire remarquer à ces grosses têtes restées trop longtemps dans leur cuisine en formica que quitte à faire dans passéisme, autant être exhaustif !
L’inertie administrative est un mal français qui ne date pas d’hier
Déjà sous la IIIe République, le philosophe et homme politique Jules Simon (président du Conseil de décembre 1876 à mai 1877) s’insurgeait contre l’incapacité de l’exécutif à faire évoluer l’administration, plus résistante qu’une république ou une monarchie.
Près d’un siècle plus tard, Georges Pompidou mettait à son tour en garde contre cette « rage du contrôle » et contre « la défiance à l’égard de l’entreprise privée » qui caractérise si bien notre administration.
Des privilèges qui vous coûtent 480 € par an, que vous preniez le train ou non
Comme vous le montre cette infographie, du point de vue d’un futur employé de la SNCF, mieux vaut être engagé sous ce statut « spécial » plutôt qu’être embauché dans les conditions classiques du Code du travail.
Si les caisses finançant le régime social des cheminots étaient à l’équilibre, encore pourrait-on discuter de certaines différences de traitement. Mais entre les 15,7 milliards d’euros qu’il lui faut débourser chaque année pour financer les coûts d’exploitation de la SNCF et les 4,2 milliards d’euros qui manquent au régime social des cheminots, le contribuable, qu’il utilise le train ou non, est le dindon de la farce. Au bas mot, un ménage français moyen abonde à raison de 480 € par an pour que la SNCF et les cheminots poursuivent la fiesta.
Quand on ne met pas sa peau en jeu, on peut tout se permettre
La situation de monopole public présente un énorme avantage : même si votre clientèle est très insatisfaite de vos services, elle reste entièrement captive.
Ainsi, il n’est pas rare que la presse rapporte ce genre de guignoleries :
Si cela c’était produit dans le secteur privé, on ose espérer que les responsables se seraient fait remonter les bretelles et que l’entreprise en question aurait dédommagé ses clients. Dans le cas de la SNCF, les usagers (ou plutôt les passagers) du TGV Paris-Colmar pour se rendre à Sélestat se sont vu proposer un aller simple Colmar-Sélestat en TER. La presse n’a pas évoqué de sandwich SNCF, et encore moins de dédommagement financier pour réparer le dommage subi.
Evidemment, dans de telles conditions, cela va être compliqué de rattraper le Japon…
Et si, plutôt que de pinailler sur le statut des nouveaux employés de la SNCF, on privatisait complètement le rail, comme au Royaume-Uni ?
La libéralisation des chemins de fer britanniques date de la période 1993-1997. Comme le rappelait à l’époque Jean-François Revel, les accidents qui survinrent dans les années qui ont suivi ne doivent pas être mis sur le dos du libéralisme.
Les responsables administratifs qui entretenaient les chemins de fer alors qu’il s’agissait d’un « service public » sont à blâmer : « en réalité, British Railways a légué aux compagnies privées un réseau et des machines profondément dégradés, qui mettaient en péril la sécurité depuis plusieurs décennies. La mise en accusation du libéralisme dans cette tragédie relève plus de l’idée fixe que du raisonnement », écrivait alors le philosophe et journaliste libéral.
La pitoyable gestion publique du réseau britannique des années 1950 aux années 1990 avait en effet conduit à nombre d’accidents dramatiques, à des fermetures de voies et, consécutivement, à une diminution du trafic de voyageurs et de marchandises.
Avec la privatisation, les investissements dans le réseau ont fortement augmenté, faisant de ce dernier le plus sûr d’Europe et aboutissant à un doublement du trafic.
Cliquez sur le graphique pour l’agrandir – (Source : Eurostat via Guillaume Nicoulaud ; Financial Times)
Qui veut abolir la concurrence ?
Certainement pas la SNCF ! En tout cas pas sur son terrain de jeu. En revanche, la SNCF n’a pas l’air de se plaindre d’avoir accès aux marchés étrangers où elle réalise… un tiers de son chiffre d’affaires !
Guillaume Pépy lui-même explique que la concurrence, ça peut avoir du bon :
« Nous sommes présents dans plus de 120 pays, même si peu le savent. Les trains de banlieue à Washington, le tramway de Melbourne, c’est nous. Cela nous apporte en termes de chiffre d’affaires mais aussi en termes d’emploi. Beaucoup d’ingénieurs français travaillent ainsi pour des projets à l’étranger ».
Il s’agit d' »une vieille manie française »,déplore Eric Verhaeghe. « On trouve très bien que la SNCF gagne des marchés à l’étranger, mais on tremble d’indignation à l’idée que des étrangers gagnent des marchés en France ».
Ce n’est donc pas demain la veille que les cheminots français vont défiler pour la renationalisation des chemins de fer à l’étranger : l’Internationale n’est plus de mise pour ces communistes nouvelle génération !
Et VOUS, voudriez-vous revenir à France Télécom ou à Air Inter ?
#JesoutienslesCheminots… ou pas ; choisis ton camp, camarade !
4 commentaires
Vivement la fin de tous ces régimes spéciaux (banque de france ,edf, Sncf etc et j’ajouterai toute la haute administration très grassement payée ),qui sucent la France et les Français depuis l’apres guerre ,et qui sont une des causes de la décadence du pays…Finis les privilèges….. Oui il faut des réformes profondes et rapides qui seront utiles au pays ,sinon nous allons crever ………..
IDIOTS UTILES » ? OU IDEOLOGIE ECONOMIQUE STUPIDE ET MENSONGERE?
CE QUE VOUS NE DITES NI NE RAPPELEZ PAS :
1/Si la sncf est un pietre modele , une entreprise publique depasser : POURQUOI VEND ELLE SES TRAINS A L’ETRANGER?! n’importe quoi alors! rappel sur l’asymetrie de la concurence : tous les pays souverains sauf l’UE la pratique.
2/ TOUT NE SE VAUT PAS ET N’EST PAS COMPARABLE: Comment confondre la telephonie et le transport par avion avec un secteur strategique (securite interieure) , social (desserte de lieux isolés et non rentables) , et ecologique ( le deficit tient aussi au refus du fret feroviere au profit des camions de transport)
3/ POMPIDOU ET SA LOI DU 3 JANVIER 1973 DITE LOI ROTHSCHILD coute a ce jour plus de 1600 Mds d’interet pour « service de la dette » … LOL (cf , « KLEPTOCRATIE FRANCAISE » de eloise Benhamou pour se reeduquer le cerveau … entre autres .
4/ Pourquoi ne pas rapeller que les salaires des fonctionnaires sont surtout de la consommation?
Quel est le modele de croissance aujourdhui en france deja? LA CONSOMMATION , bref …
5/ Si l’on peut facilité les sanctions et gommer logiquement certains avantages , la fonction publique a ete un atout pendant les 30 glorieuses et le modele social permet de resisiter au crises contairement au modele anglo saxon criminogene , instable et oligarchique voir ploutocratique .
6/ Le proble de la haute fonction publique n’est pas son cout ou ses avantages c’est son utilisation qui n’est qu’un outil et le pantouflage dans le secteur privé qui permet toutes les trahisons
Pourquoi un agrégé doit il repasser son concours pour reintegrer la fonction publique et pas un enarque?
Pour tapiner pour les entreprises que vous n’attaquez jamais et finance des scandales sanitaires , de pollution et d’evasion fiscale a tout va par le lobbying
7/ Vous parler de la privatisation anglaise socialement desastreuse de combien on augmenté les tarifs?
Pourquoi veulent ils revenir dessus apparemment alors? et la privatisation en suede et en allemagne ou des compagnies concurentes se rentrent regulierement dedans faisant des morts?
8/ TOUT NE S’ACHETE PAS ET N’A PAS FORCEMENT UN PRIX (a estimer si le prix peut etre juste car toujours manipuler par les grosses mains , les lobbyes) exemple de la GPA ? la logique purement liberale ne voudrait elle pas marchander des enfants via le marché des meres porteuses? NORMAL . BREF
LE CNR ET DE GAULLE n’etait pas des gauchistes purement etatistes et ca a fonctionner pendant les 30 glorieuses et il ny avait pas de dettes donc personne a blamer…
LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE DOIVENT ETRE LIBRE ET EN CONCURRENCE MAIS TOUT NE FONCTIONNE PAS COMME CA ET NE MARCHE PAS COMME CA ,
C’EST GENANT ET SCADALEUX DE REPRENDRE LES ARGUMENTS DE CEUX QUI ASSERVISSENT LES PEUPLES DANS LE MONDE ENTIER A SAVOIR LES CARTELS PRIVES , LE CAPITALISME FINANCIER A OPPOSER AU CAPITALISME INDUSTRIEL … , LES DETTES ILLEGITIMES ET PARASITAIRES , POUR REFUSER A UNE PARTIE DU PEUPLE DE VOULOIR DEFENDRE UN SEFVICE PUBLIC CEST A DIRE PAS UNIQUEMENT DISPONIBLE AUX ORDURES EGOISTES GAVES DE POGNONS OU QUI CROIENT EN AVOIR LEGITIMENET PLUS QUE LES AUTRES (en produisant quoi? quel service?) ET QUI NE VOIT LE MONDE QU’A TRAVERS LUI .
CORDIALEMENT
@MS
Merci infiniment de tous ces rappels car il y en a vraiment marre de cette vieille soupe rance qu’ils nous servent dès qu’il s’agit de nous planter encore une fois un couteau dans le dos. Diviser pour mieux régner car on sait très bien que tout cela va vers une autre privatisation et qu’encore une fois nous allons nous faire rincer. Il n’y a qu’à voir combien nous payons aujourd’hui nos autoroutes, les timbres ou bien nos factures d »eau. Cash Investigations vient d’ailleurs de faire un reportage éloquent sur le racket organisé des services de l’eau auquel nos dirigeants ont largement contribué.
Les cheminots eux au moins sont compétents et utiles car ils conduisent nos trains depuis des générations alors que les vendus qui nous dirigent ne sont pas plus utiles que la lèpre à un lépreux.
On se demande comment la France pouvait fonctionner avant et pourtant ce fut bel et bien le cas ! Il n’y a qu’à voir ce qu’elle fut et ce qu’elle est devenue depuis que les Pompidou/Giscard à la sauce rothschildienne lui ont mis un fil à la patte. Corrompus tous autant qu’ils sont, ils n’ont cessé de faire des petits au fil des quinquennats.
Alors Monsieur Perrin, au lieu de nous faire la leçon, faites la donc à Monsieur Gattaz, celui là même qui promettait la création d’un million d’emplois mais a préféré se mettre les subventions de l’Etat dans la poche, a plus licencié qu’embauché dans sa propre holding familiale et vient de se porter acquéreur d’un domaine viticole avec un château de plus de 2000 m² habitable pour la modique somme de 11 millions d’euros.
On aimerait aussi vous entendre un peu plus sur la perte inestimable de notre indépendance énergétique autant civile que militaire quand ces charognes au pouvoir ont fomenté la vente d’Alstom à General Electric. A votre avis combien cela va encore nous couter ? Surement plus que les cheminots, je vous le garantis ! Eux au moins ne nous ont jamais trahis et encore moins lorsque l’occupant avait envahi le pays. Alors un statut privilégié, on leur doit bien ça. Et pour parler gras, Monsieur Perrin, vous ne ch*** vraiment pas la honte.
Quant à Chronique Agora, elle ferait mieux de se cantonner au domaine financier car c’est ce qu’elle fait le mieux. Chacun son domaine et méfiez vous du mélange des genres.
Si nous sommes d’accord sur ce sujet je ne vous soutient pas dans votre souhait de censure car
1/La Chronique Agora a le droit de parler de ce qu’elle veut vous n’etes pas obligé de lire ou d’adhérer et c’est ce qui fait sa richesse d’autant qu’il y a plusieurs tendance avec jim rickards qui se demarque de l’ecole autrichienne d’economie comme percue ici
2/ Mr Perrin malgres cet article tres enervant pour notre point de vue a egalement le droit a la difference sinon vous devenez aussi totalitaire et dictatoriale que ceux que vous critiquez…
3/ Je ne vois pas comment parler d’economie sans politique et vice et versa , mais bon …
Cordialement .