▪ Wall Street a repris son activité hier après de longues vacances. Les conseillers, les économistes et les diseurs de bonne aventure nous ont confié leurs suppositions et leurs illusions sur la marche du monde en 2015. Pour la plupart, ils considèrent que rien ne va changer. Ils achètent les creux chaque fois qu’ils en voient. Ils sont haussiers sur les actions… et attendent que les conseils d’administration approuvent de nouveaux rachats. Ils sont certains que, si quoi que ce soit tourne mal, Janet Yellen sera là ; elle viendra à leur rescousse si les prix commencent à chuter pour de bon.
Ils ont probablement raison. "Plus ça change, plus c’est la même chose" s’applique généralement à la situation… mais pas toujours.
Nous commençons à explorer des "solutions". Nous faisons fréquemment des commentaires sur les bulles de la Fed… et leur éclatement inévitable, accompagné de conséquences funestes. Certains lecteurs nous trouvent mesquin de ne pas offrir de solution permettant d’éviter la souffrance. Certains pensent même que nous nous réjouissons des catastrophes — rien que pour pouvoir dire "on vous l’avait bien dit". Une explication est nécessaire.
Juste avant Noël, nous avons passé du temps à Washington, renouvelant nos liens avec la communauté activiste. Nous avons assisté à une réunion de conservateurs, par exemple — dont nous avions rencontré certains il y a 30 ans, en tant que directeur de l’Union américaine des contribuables.
On nous a demandé de nous expliquer. Pourquoi avions-nous abandonné notre mission d’intérêt public ? Que faisions-nous à présent ?
Karl Marx avait pas mal de mauvaises idées — mais il en a eu au moins une de bonne, le déterminisme historique |
Nous avons objecté. Nous n’avions pas le coeur de leur dire que nous avons été conquis par le point de vue de Marx. Karl Marx avait pas mal de mauvaises idées — mais il en a eu au moins une de bonne, le déterminisme historique :
"Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être mais au contraire leur être social qui détermine leur conscience. A un certain stade de leur développement, les force productives matérielles de la société entrent en conflit avec les relations existantes de la production ou — ce qui n’est qu’une expression légale de la même chose — avec les relations de propriété dans lesquelles elles ont oeuvré jusqu’à présent. De formes de développement des forces productives, ces relations se transforment en chaînes. Ensuite commence une ère de révolution sociale".
Ce que nous avons reformulé plus succinctement en :
Les gens en arrivent à croire ce qu’ils doivent croire quand ils doivent le croire.
▪ Il n’y a pas de "solutions"…
C’est une autre manière de dire que l’avenir "dépend du chemin". La destination dépend de la route sur laquelle on se trouve. 2015 dépend de 2014 qui dépendait de 2013 — et ainsi de suite. Si la Fed n’avait pas rendu tant de crédit disponible l’an dernier… il n’y aurait pas tant de dettes en suspens au-dessus des marchés aujourd’hui. Et une crise de la dette, à un moment ou à un autre dans l’avenir, ne serait pas nécessaire pour s’en débarrasser.
C’est aussi en partie pour cette raison que vous n’entendez que rarement parler de "solutions" dans ces colonnes. Il n’y en a pas. Le chemin va où il va, jusqu’à la fin. On emprunte de l’argent, on doit le rembourser… ou bien ça tourne mal. Une année passe, on est plus vieux d’un an. Il n’y a pas de solution.
Est-ce négatif ? Non. C’est comme ça.
Nous les humains, nous ne savons jamais exactement sur quelle route nous nous trouvons — ni où elle mène |
Mais attendez. Il y a plus — bien plus. Parce que nous les humains, nous ne savons jamais exactement sur quelle route nous nous trouvons — ni où elle mène. Mais, comme l’a souligné Marx, la route elle-même modifie notre manière de penser. Généralement, nous voulons la suivre jusqu’à la fin… même quand nous savons qu’elle mène au désastre.
Alors si nous voyons que la route est inondée à quelques kilomètres de là… si nous avons conscience d’être à bord d’un bus qui fonce droit vers une falaise…
… peut-être vaudrait-il mieux ne pas trop en savoir ?
A suivre…
2 commentaires
Monsieur Bonner!
Je vous lis depuis un certain temps et j’apprecie vos articles, mais du point de vue purement mathematique, vous faites une grosse erreur: je decris en detail, comme suit:
– des groupes de personnes profitent de situations de pouvoir pour s’enrichir, et entrainent des budgets d’etats en deficit, et sans cesse recourent a des prets pour conserver leurs avantages et situations de pouvoir.
– les banques centrales creent de la monnaie virtuelle par des clics d’ordinateurs, et consentent des prets a ces gouvernements.
– les imbeciles des classes moyennes, qui eux n’ont rien demande, ont ete jusqu’a present uniquement sollicites pour payer les impots et rembourser ces prets, augmentes sans mesure ni limite.
=> et bien NON, monsieur Bonner, les imbeciles de tous poils ne se sentent plus solidaires des profiteurs banquiers et hommes de pouvoir, et commencent enfin a s’exprimer publiquement et a dire tout haut ce qu’ils auraient du dire plus tot: STOP a la monnaie virtuelle, STOP a la demagogie politicienne, nous ne rembourserons jamais tous ces prets dont nous ne voyons jamais la couleur, mais seulement les remboursements.
IL ya eu quelques années en arrière, à l’époque d’une crise économique et financière au tout début des années 90 une théorie financière et économique, qui consistait à rétablir les équilibres entre les principales zônes économiques d’échange, tout en préservant les monnaies régionales de chacune de ces zônes, permettant donc à TROIS monnaies représentatives sur le marché financier de se battre à armes égales ($, €, Yen); les monnaies régionnales des pays de chaque zône s’ajustaient par rapport à la monnaie géographique de référence ($ pour Amérique du Nord et du sud), (€ pour l’ensemble du continent européen), et enfin (Yen pour l’ensemble du continent asiatique); cette solution un peu plus équilibrée aurait l’avantage de mieux respecter les enjeux de politique industrielle et financière de chacune de ces zônes dont les monnaies locales ne serviraient pas à payer tout ce qui concerne l’ensemble des matières premières et alimentaires (pétrole, minerais, blé, mais,soja etc….); l’avantage d’une telle stratégie est qu’elle éviterait les bouleversements à l’échelle monétaire des pays les + pauvres avec les pays les + riches quelque soit leur position géographique, et qu’en conséquence chaque zône aurait sa propre autonomie économique et financière avec comme monnaie principale référente et ses différentes monnaies locales , sa monnaie de zône d’échanges ($,€,YEN) qui ne serviraient qu’à acheter les fameuses matières premières et alimentaires; l’ajustement de valeur de ces TROIS monnaies s’établirait selon des critères appropriés définis selon le niveau moyen de PIB de chaque zône, entre les banques centrales de ces 3 zônes, et peut être avec une dose pondérée des dettes des états membres de chacune des 3 zônes;
Peut être que mon commentaire n’est pas tout à fait affûté, mais je me souviens de cette fameuse théorie économique et financière intéressante, du non moins célèbre économiste Galbraith…!!…
Merci de corriger ou documenter mon commentaire et me faire connaître votre analyse sur cette théorie;