Les géants de l’Internet mondial ont une obsession. Enfin, certainement plusieurs, mais une qu’ils partagent de manière évidente : vous donner accès à Internet. Quitte à vous forcer un peu la main…
Bien sûr, si vous me lisez, c’est que vous avez accès à Internet. Mais l’avez-vous quand vous partez en vacances au fin fond de la Creuse ? Ou bien dans le métro ? Pour avoir passé des heures perchées sur un talus créé par des taupes au fin fond d’un jardin creusois afin de capter un peu de 3G, je peux vous assurer que l’accès à Internet est loin, très loin, d’être généralisé en France.
Et quand on passe au niveau mondial, on se rend compte qu’Internet, qui est aussi nécessaire à certains que l’air et l’eau fraiche, est loin, très très loin de s’être imposé. Seuls 42% des Terriens que nous sommes ont en effet accès aux joies du Web. Et les autres ? Eh bien, selon votre rapport aux nouvelles technologies, soit vous les plaindrez soit vous vanterez leur mode de vie qui échappe aux turpitudes technologiques de notre vie moderne.
Les géants de l’Internet ont bien sûr choisi leur camp. Et ils n’ont pas l’intention de se contenter des 3 et quelques milliards d’internautes. Ce dont ils rêvent, eux, c’est d’une humanité connectée. Et de mettre en avant démocratie, liberté d’expression et éducation… tout en s’assurant que nous avons bien tous accès à leurs services.
Ce (beau) rêve se heurte bien évidemment à de nombreux obstacles. Des régions entières du globe échappent aujourd’hui à la connexion, aussi bien pour des raisons techniques que politiques. Restent des territoires comme la Corée du Nord, l’Erythrée, la Syrie, l’Iran ou encore l’Ouzbékistan et la Somalie qui restreignent très fortement l’accès de leur population à Internet. Ah oui, et n’oublions pas la Chine qui a tendance à surveiller de près les habitudes de ses internautes.
Les difficultés techniques demeurent encore une des principales limitations à un accès généralisé à Internet. Il est évidemment difficile de se connecter du fin fond du Sahara, du haut de l’Everest ou encore de l’Arctique. Un problème de connexion qui est loin de se limiter à ces zones archétypiques.
La question économique, indissociable de l’environnement, se pose évidemment pour la population rurale de certains pays qui n’a accès à aucun des services majeurs de notre monde contemporain. Pas d’accès à l’eau courant, pas d’électricité… et donc, pas d’Internet. Et puis, bien sûr, il y a des obstacles économiques évidents — le prix d’une connexion à Internet ou d’un équipement qu’il soit smartphone ou ordinateur. Etre connecté à un coût que de nombreuses personnes — aussi bien dans les pays développés qu’en voie de développement — ne peuvent se permettre.
Pour les géants de l’Internet, ces obstacles sont évidemment problématiques — je le rappelle, plus de la moitié de l’humanité n’a pas accès leurs services et produits –, et ce d’autant plus que le marché arrive à une certaine saturation dans les pays développés.
Il faut donc conquérir de nouveaux marchés. C’est ce qui explique par exemple l’investissement massif dans les objets connectés ou la ville intelligente (deux secteurs sur lesquels nous avons largement investi dans La Quotidienne Pro) mais aussi les efforts menés par ces sociétés pour offrir un accès mondial et généralisé à Internet.
Face aux contraintes économiques, gouvernements et secteur privé ont développé toute une gamme de solutions adaptées. Smartphones ou ordinateurs low cost, forfaits ou cartes prépayées doivent ouvrir en grand les portes de l’Internet.
Restent les questions techniques, nouvelle frontière pour les entreprises Internet qui témoignent d’une étonnante imagination en la matière, créant une nouvelle zone à la fois de combat et de collaboration entre les grands acteurs du secteur. Ericsson, MediaTek, Nokia, Opera, Qualcomm, Samsung et Facebook ont ainsi créé le projet "Internet.org", qui veut étendre la connectivité à l’ensemble de l’humanité.
Mais ce sont surtout les batailles qui retiennent l’attention des médias et des investisseurs qui y voient de belles opportunités. Et c’est ce que nous verrons dès demain !
Dans La Quotidienne Pro, Internet est une tendance forte de notre portefeuille. Parmi mes valeurs préférées, un spécialiste de la fibre optique très haut débit — celle qui va vous permettre de regarder films en streaming et de télécharger (légalement bien sûr !) à la vitesse de l’éclair — qui a fait d’excellents choix technologiques il y a quelques années. Des choix qui portent aujourd’hui leurs fruits…
Meilleures salutations,
Cécile Chevré
La Quotidienne de la Croissance