Une forme de vie extraterrestre exige une rencontre avec Janet Yellen…
On pourrait penser que l’inflation est semblable à une invasion venue de l’espace.
Elle nous a tous pris par surprise : sur Terre, personne n’y est pour quelque chose.
Mais pourtant, Janet Yellen a été présidente du Council of Economic Advisors [NDLR : groupe de trois éminents économistes qui conseille le président des Etats-Unis]… présidente d’une Réserve fédérale régionale, puis vice-présidente de la Fed, et ensuite présidente de la Fed… Et, à présent, elle est secrétaire du Trésor américain.
Plus que tout être humain, elle devrait être tenue pour responsable des politiques inflationnistes menées au cours des 25 dernières années. Elle était là, dans la salle, et présidait lorsque la Fed injectait des liquidités et du crédit.
Et à présent, elle annonce qu’elle déteste les extraterrestres !
Selon Fox News :
« Janet Yellen prévient que le niveau ‘élevé de l’inflation américaine est inacceptable’, à la suite du choc des chiffres de juin.
‘Le niveau élevé d’inflation est inacceptable, et c’est ce qui ressort manifestement des chiffres publiés mercredi’, a déclaré Yellen au cours d’une conférence de presse tenue à Bali, avant la rencontre des ministères des finances du G20. ‘Et je crois qu’il convient que notre première… que notre première priorité devrait être de faire baisser l’inflation’.
Son commentaire est intervenu juste un jour après que le département du Travail a annoncé que l’Indice des prix à la consommation – indicateur global des prix de tous les biens, y compris l’essence, l’alimentaire et les loyers – avait bondi de 9,1% en juin, par rapport à l’année dernière. Les prix ont grimpé de 1,3% sur une période d’un mois à partir de mai.
Ces chiffres sont tous les deux bien plus élevés que les 8,8% et la hausse mensuelle de 1% qu’avaient prévu les économistes de Refinitiv, ce qui souligne à quel point l’économie subit encore la pression inflationniste. »
Quelle est la solution qu’elle propose ? Le contrôle des prix !
« Elle a également indiqué que l’équipe Biden travaillait sur un plafonnement du prix du pétrole russe afin ‘d’éviter de potentiels futurs pics des cours du pétrole’. »
Mais pourquoi n’y avons-nous pas pensé ? Vous ne voulez pas que les prix grimpent ? Alors « plafonnez-les ». Bien sûr… Et pourquoi pas ? Et peut-être pourrait-elle se faire conseiller par l’Argentine et le Venezuela, pour savoir comment ces plafonnements fonctionnent.
Comment ruiner un pays
En attendant, n’espérez pas que l’inflation va beaucoup reculer.
Fox News nous indique que de nouvelles hausses de prix se profilent à l’horizon :
« L’inflation des prix à la production a grimpé de 11,3% en juin, accélérant plus que prévu. »
Une fois que l’inflation est amorcée, elle est difficile à maîtriser. Ce qui nous prouve une nouvelle fois que vous ne pouvez pas doper, forcer ou embobiner l’économie sans provoquer des dommages collatéraux. Et, au sein des politiques américaines, nous identifions des dommages collatéraux de toutes parts, ainsi que des atteintes directes, également.
Hemingway a écrit que pour ruiner un pays, les deux meilleurs moyens étaient la guerre et l’inflation.
En ce qui concerne le premier, Jeffrey Sachs offre cette synthèse :
« La guerre en Ukraine est le point culminant d’un projet sur trente ans mené par le mouvement néoconservateur américain. Le gouvernement Biden déborde de ces mêmes néoconservateurs qui ont soutenu les guerres de choix américaines en Serbie (1999), Afghanistan (2001), Irak (2003), Syrie (2011), Libye (2011), et qui ont tant fait pour provoquer l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le palmarès des néoconservateurs est un désastre absolu et, pourtant, Biden a bourré son équipe de néoconservateurs. En conséquence, Biden conduit l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne vers une nouvelle débâcle géopolitique. »
Un enchaînement de guerres idiotes. Et 10 000 à 15 000 Mds$ jetés par les fenêtres. Le « bras armé du Deep State » – les va-t-en-guerre des berges du Potomac – s’est enrichi. Tous les autres se sont appauvris.
Et c’est pareil avec les politiques « monétaires ». Là, nous allons nous charger nous-même de les résumer :
L’émission de 8 000 Mds$ de dollars frais depuis 1999.
La baisse des taux d’intérêt en dessous de zéro et leur maintien à ce niveau pendant près de 10 ans.
La fermeture d’une économie productive pour se défendre contre un virus qui menaçait surtout les gens qui sont à la retraite.
La distribution de milliards de dollars sous forme de plans de relance, prêts dont le remboursement n’était pas obligatoire, et indemnités de chômage plus élevées que les salaires…
La réduction des investissements dédiés à des projets énergétiques vitaux…
L’application de sanctions sur un producteur de blé et de pétrole majeur…
Une ou deux piques
Comme la politique de la guerre, ces programmes ont transféré de l’argent réel, provenant de gens qui l’avaient gagné, vers les groupes privilégiés qui l’ont reçu. Et cela a appauvrit tous les autres. Les taux de croissance du PIB ont baissé. Les prix ont grimpé. Un citoyen ordinaire doit travailler beaucoup plus d’heures pour maintenir son niveau de vie.
En 1999, une maison moyenne se vendait 131 000 $. Aujourd’hui, son prix est de 428 000 $. Le salaire horaire moyen était de 5,15 $ en 1999. Aujourd’hui, il est de 10,86 $. Vous pouvez faire le calcul vous-même…
Mais voici le résultat : un salarié devait travailler 12 ans pour payer sa maison, à la fin du XXe siècle. Aujourd’hui, il devra travailler 19 ans, pour la payer.
Nous ne nous attendons pas à ce qu’il fasse des calculs complexes. Mais quand un futur président lui dira d’allumer un flambeau et de marcher sur le Capitole, il le fera probablement. Et cette fois-ci, il prendra une ou deux piques avec lui.