Qualifiée de « transitoire » par les autorités, l’inflation semble pourtant bien partie pour durer – notamment outre-Rhin, où elle pourrait changer la donne. Les répercussions se feraient sentir dans toute la Zone euro.
Les prix à la consommation allemands augmentent au rythme le plus rapide depuis près de trois décennies, alimentés par des goulots d’étranglement de l’offre et une série de pressions temporaires accompagnant la reprise pandémique de l’économie.
L’inflation a bondi à 4,1% en septembre, dépassant l’estimation médiane des économistes, selon les données de l’Office fédéral de la statistique.
L’énergie à elle seule était 14% plus chère que l’année dernière, lorsque de nombreuses restrictions ont freiné la demande et les prix.
L’Allemagne n’est pas la seule…
Les plus grandes économies d’Europe – toutes connaissant une forte croissance après la fin des blocages au début de l’été – font état d’une tendance similaire.
La France, l’Italie et l’Espagne faisaient partie de ceux dont les taux d’inflation étaient bien supérieurs à 2% – l’objectif que la Banque centrale européenne vise à atteindre de manière durable pour la Zone euro.
Selon les économistes, la croissance des prix dans la région des 19 pays s’est accélérée à 3,3% ce mois-ci, la plus élevée en 13 ans.
Jusqu’à présent, les décideurs politiques ont insisté sur le fait que le pic est en grande partie transitoire, reflétant les effets statistiques, notamment les modifications apportées aux taxes allemandes et au calendrier des soldes d’été.
Récemment, cependant, ils ont également souligné le risque que les pénuries de matériaux et les embouteillages dans les transports puissent produire des pressions sur les prix plus persistantes qui pourraient finalement conduire à des revendications de salaires plus élevés.
Si cela se produit, la BCE doit être prête à réagir, a déclaré Gabriel Makhlouf, membre du Conseil des gouverneurs, dans une interview à Bloomberg TV.
De nouvelles projections sont attendues en décembre et aideront les responsables à définir la voie de la relance monétaire une fois les mesures pandémiques expirées au début de l’année prochaine.
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