▪ Etes-vous plutôt inflationniste ou déflationniste ?
Vous êtes nombreux à me demander mon avis sur l’inflation et la déflation. Vous en pensez quoi, vous ? Etes-vous plutôt inflationniste ou déflationniste ?
Pour ma part, je répondrais volontiers : les deux, mon capitaine ! Tout dépend de l’horizon de temps dans lequel vous vous situez. Commençons par les tenants de l’inflation. Leurs arguments ne manquent pas, vous allez voir.
▪ Nous avons évité la Grande Dépression et la déflation. Certes. Mais…
Mais nos gouvernements et banquiers centraux ont inondé la planète finance d’argent gratuit, et ils ont injecté des centaines de milliards dans l’économie réelle via les plans de relance généreusement abondants.
Des chèques en blanc par-ci, de la planche à billets par-là, du quantitative easing de-ci et des subventions de-là… Le robinet a coulé et coule toujours à flots. Les faits sont implacables. Et voici les trois conséquences de cette générosité sans bornes :
▪ 1. La crise est finie, vive la reprise !
Revoilà les beaux jours. Tout le monde est optimiste sur l’évolution de nos économies ces derniers mois. Bientôt la croissance sera de retour, comme avant… Tout est bien qui finit bien… merci les plans de relance !
Deux remarques à ce sujet : vu tout l’argent mis sur le tapis par les autorités en tout genre, ce rebond est bien un minimum. Est-il pérenne ? Cela dépendra de la capacité des consommateurs occidentaux à consommer. Et vu leur niveau moyen d’endettement, permettez-moi de ne pas être très optimiste. D’ailleurs, c’est précisément pour cette raison que je crois en la déflation.
En revanche, côté émergents, la croissance sera bien réelle. Les relais aux plans de relance seront là. Contrairement à chez nous.
▪ 2. Explosion de la dette publique, envolée de la masse monétaire
Je ne vous fais pas un tableau… Les Etats sont exsangues, croulent sous les dettes. Parce qu’ils ont poussé le système jusqu’à ses plus extrêmes limites.
Aujourd’hui, il faut payer. Se désendetter. Et pour absorber ce monstrueux endettement, deux solutions : le racket fiscal ou l’inflation.
Ne comptez pas sur la croissance pour résoudre la question de la dette : elle sera beaucoup trop molle, pendant des années, pour espérer rembourser quoi que ce soit.
▪ 3. Les valorisations des marchés explosent
En inondant la planète finance d’argent, nos généreux donateurs ont chassé des marchés "l’aversion au risque" et donné aux investisseurs les moyens de pousser aux extrêmes le cours des actifs financiers.
Les marchés actions ont bondi en moyenne entre 50% et 100%. Les matières premières affichent des rebonds de 100% à 200%. Le marché des obligations bat son plein. Tout monte, et les corrélations boursières habituelles volent en éclats.
Seulement voilà. Ces trois conséquences — de l’extrême générosité de nos gouvernants — sont clairement inflationnistes à terme. Nous verrons pourquoi dès demain.