Plusieurs signes montrent que l’inflation repart aux Etats-Unis. A court terme, une petite vague de déflation venue de Chine la contre mais la crise monétaire serait pour 2018.
Janet Yellen avait raison.
Non, cher lecteur, je ne suis pas passée dans le camp de la Parasitocratie, rassurez-vous. Je paie toujours des impôts et je n’ai pas accès au crédit infini et quasi-gratuit. Mais concernant l’inflation, la hausse des prix des biens et services courants, Janet avait raison.
Lorsqu’en juillet 2017, elle a commencé à s’accrocher à ses hausses de taux, en dépit d’un petit recul de l’inflation, elle avait dit qu’il s’agissait de facteurs « temporaires » (1).
« Des facteurs temporaires semblent à l’oeuvre. Il est prématuré de dire que nous ne sommes pas en voie vers une inflation à 2% dans les deux prochaines années. Comme nous l’indiquons, c’est quelque chose que nous regardons de très près, compte tenu des risques sur les perspectives d’inflation.«
Voici l’indice d’inflation UIG publié hier par la Fed. Il s’agit de l’inflation dite « sous-jacente ». Je ne vais pas détailler la composition de cet indice qui comprend des prix mais aussi des « variables financières » (2).
Nous en sommes donc à 3%.
Un épargnant qui ne ferait rien perd 3% par an. S’il avait 100 000 $, cinq ans plus tard, il lui reste 85 873 $ en pouvoir d’achat
Dans le même temps, les bons du Trésor américain à 10 ans servent un rendement de 2,35%. Ils ne compensent pas l’inflation. Autrement dit, les taux d’intérêt réels sont négatifs.
Si notre épargnant place ses 100 000 $ en bons du Trésor (l’équivalent d’un livret A), au bout de cinq ans, il lui reste 96 792 $.
C’est mieux, mais il perd encore de l’argent.
Janet Yellen a parlé des « risques » : effectivement les taux négatifs dissuadent les étrangers d’acheter des bons du Trésor. Quel est l’intérêt de stocker des dollars qui perdent du pouvoir d’achat ?
La Fed sait que ne pas lutter contre l’inflation et laisser des taux d’intérêt réel négatifs provoquerait une crise monétaire ou un krach obligataire.
Un court répit venu de Chine
Mais à court terme, la Chine pourrait exporter un peu de déflation et arranger les affaires de la Fed.
La Chine a gonflé de son côté une monstrueuse bulle de crédit. Le shadow banking des camarades-capitalistes-chinois pèse 18 500 Mds$ (3).
Zhou Xiaochuan, le président de la Banque du Peuple (la Banque centrale chinoise), âgé de 69 ans, s’apprête à partir à la retraite. Il s’est lâché dans un long plaidoyer publié sur le site de la Banque du Peuple pour remettre de l’ordre dans ce baril de poudre.
Il faut savoir que le shadow banking chinois utilise des métaux industriels comme collatéral des prêts.
Le marché n’a pas été sourd aux propos du camarade Zhou. Suite à la publication de son papier, les métaux industriels se sont pris une claque, a tout de suite remarqué mon collègue Graham Summers.
Ceci s’est propagé au reste des matières premières et l’indice CRB a reculé à son tour. Mais ce recul sera de courte durée et insuffisant pour enrayer la grosse vague qui s’annonce.
Sur le long terme, l’évolution des matières premières est plus claire et le recul en provenance de Chine se discerne à peine.
Pour résumer :
Une vague d’inflation se profile aux Etats-Unis.
Les taux d’intérêt réels sont déjà négatifs.
Cette vague rencontre une petite déflation en provenance de Chine mais ses effets seront « temporaires ». L’indice DBC devrait revenir à 223 à la mi-2018.
Tout est donc en place pour une crise monétaire grave l’année prochaine.
Il est évident que dans cette crise à venir, l’or et les minières aurifères auront un rôle à jouer. Pour le moment, l’or réagit à la mini vague de déflation chinoise. Mais dès que les taux d’intérêt réel négatifs seront installés et perçus, il va s’enflammer.
Au cours de son histoire, l’or a connu des ascensions fulgurantes dans des conditions identiques à celles que nous connaissons aujourd’hui…
… une création de monnaie sans précédent… des taux d’intérêts au ras du plancher… et des politiciens dépensant sans retenue…
Ces mêmes conditions sont aujourd’hui à nouveau réunies. Cette fois, ce ne sera pas différent.
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1- Temporary factors appear to be at work. It’s premature to reach the judgment that we’re not on the path to 2 percent inflation over the next couple of years. As we indicate in our statement, it’s something we’re watching very closely, considering risks around the inflation outlook
2- https://www.newyorkfed.org/research/policy/underlying-inflation-gauge
3- https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-11-06/china-s-shadow-banking-halts-as-regulation-bites-moody-s-says