▪ Les crises sont naturellement déflationnistes. Lors d’une crise, les débiteurs vendent des actifs pour lever des liquidités et rembourser leurs dettes. Cela fait baisser le prix des actifs. A son tour, cette baisse du prix des actifs met les investisseurs dans la difficulté, ce qui provoque encore plus de ventes d’actifs. C’est ainsi que s’enclenche une spirale descendante des prix.
L’impression monétaire est naturellement inflationniste. Avec plus d’argent pour acquérir une quantité donnée de biens et de services, le prix de ces biens et services a tendance à augmenter.
La relative stabilité des prix que nous connaissons en ce moment est un artefact de déflation et d’inflation agissant en même temps. Loin de la stabilité des prix, ce que nous voyons est une situation extrêmement instable, comme nous le disions vendredi. Il faut considérer les forces de la déflation et de l’inflation comme deux équipes adverses luttant au tir à la corde. A la fin, une des deux gagnera mais la lutte peut durer longtemps avant qu’une équipe prenne l’avantage sur l’autre.
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Si les banques centrales cessent de provoquer une inflation, la déflation submergera rapidement l’économie. Si les banques centrales continuent d’imprimer de la monnaie pour stopper la déflation, elles finiront par obtenir plus d’inflation qu’elles ne s’y attendaient. Les deux résultats sont très dangereux pour les investisseurs. L’économie est sur le fil du rasoir et hésite entre une déflation destructrice ou une inflation galopante. Les prix pourraient rapidement et subitement chuter.
▪ Que faire alors ?
Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille lever les bras au ciel en disant "je ne sais pas". Nombre d’analystes vous expliqueront pourquoi il faut avoir peur de l’inflation. De grands décideurs comme Christine Lagarde du FMI et Mario Draghi de la BCE mettent en garde contre la déflation. Toutefois, il faut pousser l’analyse plus loin et ne pas se contenter de conjectures ou de préjugés. L’analyse correcte est que la déflation comme l’inflation sont possibles. Celui qui met en garde seulement contre l’inflation ou la déflation ne traite que la moitié du problème.
Si vous savez que la déflation arrive, vous construisez en conséquence un portefeuille rentable. Vous investissez vos liquidités principalement dans les obligations. La valeur du cash augmente pendant les périodes de déflation puisque les prix baissent et les obligations augmentent puisque les taux d’intérêt chutent. Vous acquérrez également peut-être des terrains non aménagés dans ce cas également. Au cours d’une période déflationniste, la valeur nominale du terrain peut baisser mais les coûts pour développer les terrains baissent encore plus rapidement. La clé serait de les développer à bas coût à temps avant le prochain cycle de hausse.
D’un autre côté, si vous savez que l’inflation arrive, il est également facile de construire un portefeuille solide. Il vous suffit d’acheter des matières premières comme l’or et le pétrole et des actions d’entreprises possédant des biens durables dans des secteurs tels les transports, l’énergie, les ressources naturelles et l’agriculture. Vous pouvez également acheter des oeuvres d’art qui préservent extrêmement bien la richesse dans un environnement inflationniste.
Que faire lorsque le résultat est sur le fil du rasoir et peut basculer vers l’inflation comme vers la déflation ?
La réponse est de se préparer pour les deux, surveiller de près et rester agile. Votre portefeuille initial doit contenir de l’or, des oeuvres d’art, de la terre, du cash, des obligations, quelques actions soigneusement choisies et quelques alternatives dans les stratégies comme des macro hedge funds et des fonds de capital-risque. Toutes ces stratégies ne rapporteront peut-être pas mais certaines performeront assez bien pour faire mieux que les autres et préserver votre richesse.
[NDLR : Comment appliquer concrètement ces stratégies à votre portefeuille ? Eh bien… suivez les conseils de Jim Rickards directement ! Il suffit de cliquer ici.]