Les élites organisent votre dépossession – et cela passe par l’inflation, ou plutôt son exploitation comme outil de manipulation des marchés… et des esprits.
L’inflation, comme le reste, est un discours – un discours monopolisé par les dominants. Ils ont réussi à donner une existence à ce qui n’en n’avait pas, à réifier, à essentialiser l’inflation… à un tel point que vous doutez de vos perceptions quotidiennes.
Objectivement, tous ceux qui réfléchissent un peu savent que l’inflation n’est pas mesurable en tant que donnée macro, que toute mesure est idéologique/sociale et donc qu’elle correspond à des besoins ou des désirs de ceux qui imposent une certaine forme de mesure.
Ici, l’inflation est voulue, et donc elle sera mesurée et commentée, comme temporaire.
Le champ de bataille de l’inflation est celui qui est tracé par les banques centrales. Nous sommes sommés de prendre position par rapport à l’axe qu’ils ont tracé, transitoire ou pas transitoire.
Il est évident que sur le côté transitoire ou durable, personne ne sait et même ne peut envisager de se prononcer puisque les futurs événements et les actions qui y répondront ne sont pas connus.
En revanche, ce qui est sûr, c’est que l’inflation est différentielle. Elle touche de façon différente tout ce qui est redevable d’un pouvoir d’achat : les biens-capital et les biens de consommation, les biens-papiers et les actifs réels, les biens-marchandises et les services, les biens et services produits par les monopoles et ceux produits par les unités précapitalistes dispersées, etc.
Dépossession
Le débat sur l’inflation est central puisqu’il touche à la valeur des choses, à la valeur du présent et du passé, à la valeur du travail, à la valeur des ressources naturelles… et tout cela, le système de prix, est un système de guidage, un système de répartition de la rareté, un système de signaux et de repères pour la conduite de l’économie et la prise de décision.
Le débat sur l’inflation recouvre celui sur les taux d’intérêt et la pénalité qu’il convient d’imposer au futur, c’est-à-dire la préférence pour le présent.
Nous sommes au cœur du fonctionnement de nos sociétés à l’échelle de leur Histoire.
L’inflation, comme les taux d’intérêt, comme le système de valeur en général, est un « non-su » pour le public. Ce dernier baigne dedans, il subit sans savoir ni comprendre.
L’inflation, au-delà du temporaire et transitoire, va être au centre des prochaines années depuis que les banques centrales se sont ralliées à l’idéologie climatique et entendent y jouer leur rôle.
Jouer leur rôle, comprenez masquer les affectations de ressources, cacher qui perd, qui gagne, qui paie, qui se goinfre, orienter les ressources subrepticement, sans consultation des peuples, en fonction des objectifs des élites.
Vous ne voterez ni sur l’inflation actuelle, transitoire… ni sur l’inflation à venir, colossale et différentielle.
Dépossession.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]