Notre « indice de la catastrophe » permet d’anticiper les crises et les krachs : que nous dit-il en cette période tendue ?
Nous avons créé l’indice de la catastrophe afin de pouvoir tirer la sonnette d’alarme avant la prochaine crise. Il suit douze indicateurs clé permettant de détecter les tensions économiques et la surchauffe des marchés.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution de cet indice trimestre après trimestre. Les barres rouges indiquent un score de 8 ou plus. Une fois ce seuil franchi, nous levons notre drapeau rouge, déjà en lambeaux, et prévenons les investisseurs qu’il est temps de se préparer à un krach boursier.
Or, en ce moment, on se rapproche…
Comme vous pouvez le constater sur le graphique ci-dessus, nous avons élevé le niveau d’alerte au krach au deuxième trimestre de 2019, lorsque l’indice est passé à 8. Au troisième trimestre 2019, il est passé à 9, puis s’est maintenu à ce niveau pendant les quatre trimestres suivants.
Au premier trimestre 2020, le S&P 500 – le canari dans la mine de la Bourse US – a chuté de 34%, la baisse la plus rapide de l’Histoire.
Cet été, le S&P 500 a connu une reprise… et atteint de nouveaux sommets historiques, principalement en raison de la confiance des investisseurs dans les mesures de relance prises par la Fed.
Aux dernières nouvelles, notre indice de la catastrophe – sur la base des chiffres et rapports pour le troisième trimestre – était à 7.
Bonnes nouvelles…
Commençons par les bonnes nouvelles…
L’indice de production de l’Institute for Supply Management (ISM) est un excellent indicateur de l’activité économique. Un score supérieur à 50 indique une expansion. A la fin du troisième trimestre, il était à 55,2 ; nous n’avons donc accordé aucun point catastrophe.
Nous observons l’utilisation du fret US pour déterminer la quantité de marchandises en transit dans l’ensemble du marché. Quand l’économie ralentit, le mouvement des marchandises ralentit lui aussi. Au troisième trimestre, l’utilisation du fret avait augmenté de 45% par rapport au trimestre précédent. Nous n’avons accordé aucun point catastrophe.
De même, les salaires non-agricoles et les permis de construire étaient aussi en augmentation aux Etats-Unis (+4,83% et +27,5% respectivement par rapport au trimestre précédent). Nous n’avons accordé aucun point catastrophe.
Enfin, la mesure du sentiment des investisseurs est utilisée comme indicateur contrarien. Les actions ont tendance à chuter quand les investisseurs sont trop haussiers. Nous avons donc accordé un point catastrophe quand le sentiment des investisseurs était supérieur à 45%. Au troisième trimestre, il était toujours assez bas, à 26,24%. Nous n’avons accordé aucun point catastrophe.
… Et mauvaises nouvelles
Voyons maintenant les indicateurs qui nous inquiètent…
La croissance des prêts bancaires suit la croissance et le déclin des prêts commerciaux et industriels. Nous accordons un point catastrophe quand la croissance totale du crédit chute sous les 2%, et deux quand la croissance du crédit est négative.
Au troisième trimestre, la croissance du crédit US a baissé de 20%.
Points catastrophe accordés : 2
***
L’indicateur « révision à la baisse de la note des obligations corporate » suit le nombre de notes abaissées par rapport au nombre de notes augmentées chaque trimestre. Nous accordons un point catastrophe quand les baisses sont plus nombreuses que les augmentations.
Au troisième trimestre, il y a eu près de trois fois plus de notes baissées que de notes augmentées.
Points catastrophe accordés : 1
Nous verrons les autres critères – et où en est l’indice de la catastrophe en ce moment – dès demain.