▪ Nous avons du mal à suivre le rythme.
Un article nous dit que les choses vont en s’améliorant. Le suivant nous dit que la situation empire.
La semaine dernière, par exemple, nous pensions assister enfin à la baisse que nous attendions de longue date. Puis les actions se sont reprises — tout comme le pétrole et l’or. Ce dernier a repassé la barre des 1 500 $.
Idem pour l’économie. Nous avons eu des nouvelles sur la situation de l’emploi américain, par exemple. A peine avons-nous eu le temps d’absorber l’article de Reuters, jeudi dernier :
« Le nombre d’Américains ayant fait une demande d’allocations chômage a grimpé à un plus haut de huit mois la semaine dernière, tandis que la croissance de la productivité ralentissait au premier trimestre, assombrissant les perspectives d’une économie qui lutte pour prendre de la vitesse ».
« La hausse surprise des demandes d’allocations chômage a été attribuée à des facteurs aussi divers que les licenciements dus aux vacances de printemps ou l’introduction d’un programme d’allocations d’urgence, tandis que les économistes déclaraient que cela corroborait les rapports indiquant une perte d’élan dans la création d’emplois. D’autres chiffres cette semaine montraient une croissance de l’emploi plus faible dans les secteurs de l’industrie et des services ainsi qu’un recul des embauches privées, suggérant que les données de vendredi, surveillées de près [par les marchés], pourraient se révéler plus faibles que ce que prévoyaient les économistes ».
Et puis une fois vendredi arrivé, les nouvelles étaient entièrement différentes. Un article du Financial Times nous apprenait que « les marchés ont été stimulés par de bons chiffres de l’emploi ».
A en croire les chiffres publiés, l’emploi américain avait grimpé !
▪ Le même genre de retournement de situation s’est produit sur le marché de l’immobilier — mais dans l’autre sens. La semaine dernière, un article nous apprenait que les ventes ont été étonnamment vigoureuses… impliquant même que le marché de l’immobilier avait enfin « épuisé son potentiel de baisse ».
Lundi, le Wall Street Journal annonçait toutefois qu’il n’était pas si épuisé que ça :
« Les prix de l’immobilier ont enregistré leur déclin le plus important depuis 2008 au premier trimestre [de cette année], poussant de nombreux économistes à reculer leurs estimations quant à la fin du marché baissier de l’immobilier ».
« Les prix de l’immobilier ont chuté de 3% au premier trimestre [2011] par rapport au trimestre précédent, et de 1,1% en mars par rapport au mois précédent, plombés par une abondance de maisons saisies sur le marché, selon des données qui devraient être publiées lundi par le site immobilier Zillow.com. Les prix chutent depuis 57 mois consécutifs, selon Zillow ».
Que faut-il croire ?
Ce qu’il faut croire, c’est que nous sommes dans une Grande Correction. Mais elle a du mal à s’exprimer. Chaque fois qu’elle ouvre le bec, les autorités arrivent avec du ruban adhésif.
La Grande Correction veut dire la vérité — il y a trop de dette dans le système ; la majeure partie de la « croissance » actuelle est factice ; les mauvaises dettes doivent être effacées. Mais les autorités veulent la bâillonner. Elles veulent prêter plus d’argent… et faire semblant que le problème va disparaître.
Résultat, les « nouvelles » que nous obtenons sont brouillées. Indéchiffrables. Il faut écouter attentivement pour comprendre ce qu’elles signifient vraiment.