▪ L’or a perdu pas mal de terrain la semaine dernière. Nous aimerions encore voir un déclin net du cours de l’or. Trop de gens se positionnent sur le métal jaune. La plupart d’entre eux n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils font. Ils achètent le métal jaune comme spéculation. Il est plus probable qu’ils vont perdre de l’argent. Quasiment tous ceux qui spéculent sur l’or perdent de l’argent. Ne nous demandez pas pourquoi. C’est simplement une des Règles d’Airain de l’investissement.
L’or grimpe pendant 10 années consécutives. Les spéculateurs s’en aperçoivent. Ils sautent dans le train — et celui-ci déraille.
C’est juste ainsi que vont les choses.
De toute façon, rappelez-vous que cette Grande correction n’est pas encore terminée… et de loin. Elle a tout juste commencé à corriger les excès de l’Ere de Bulle. Un quart des propriétaires immobiliers américains seraient sous l’eau avec leurs prêts hypothécaires — un problème qui reste à régler. Et toute l’industrie financière — avec la collusion de la Fed — est assise sur des milliers de milliards de dollars de titres adossés aux créances hypothécaires, en prétendant que ce sont des crédits sains.
Des faillites majeures nous attendent encore… ainsi que de la déflation des prix des actifs. Et au milieu de toutes ces perturbations, le prix de l’or pourrait baisser aussi.
▪ Mais si vous achetez de l’or, il y a de la concurrence. A mesure que les pays deviennent riches et puissants, ils accumulent de l’or. Ceux qui deviennent faibles et pauvres en vendent. Voilà le Financial Times avec quelques nouvelles :
"Selon les traders, les ventes d’or à la Chine ont grimpé de 30% à 50% depuis Noël, faisant grimper le coût des barres d’un kilo à Hong Kong de plus de 3 $ par once au-dessus du prix de marché de l’or, le plus haut niveau depuis 2008 et l’indication de tensions sur le marché physique".
"’La demande physique a grimpé en flèche en Chine au début de l’année’, a déclaré Walter de Wet, chef des recherches matières premières chez Standard Bank".
"La vague d’achats asiatiques a soutenu les prix de l’or à environ 1 360 $/once Troy, selon les traders et les analystes".
"Le prix du métal avait chuté de 4,6% depuis son niveau record de décembre de 1 430,95 $, s’échangeant à 1 364,10 $ vendredi alors que l’optimisme sur les perspectives de croissance US avaient mené les investisseurs occidentaux à détourner leur attention de l’or vers d’autres matières premières et valeurs. ‘Nous avons une situation équilibrée où une partie du monde achète tandis que l’autre vend’, déclarait un trader senior à Hong Kong. Les investisseurs chinois et indiens se tournent de plus en plus vers l’or pour protéger leur épargne contre une hausse sévère des prix de l’alimentation".
"Les achats de barres d’or par les investisseurs ont grimpé de 80% pour atteindre le chiffre record de 144 tonnes l’an dernier en Inde, selon GFMS, un cabinet de consulting sur les métaux précieux, tandis que dans toute l’Asie de l’Est, le stockage de barres a grimpé de 125%, à un sommet de 15 ans".
Les Asiatiques construisent leurs réserves d’or. Les Américains augmentent leurs stocks de monnaie papier. La Fed en ajoute pour 600 milliards de dollars durant le premier semestre de l’année. Et elle réfléchit déjà à ce qu’elle fera ensuite.
Que penserait-elle de ça : arrêtez. Admettez que vous avez été bêtes. Reniez l’assouplissement quantitatif, Keynes et le diable. Renoncez à leurs oeuvres.
Mais ça n’arrivera pas. Parce que la liquidité masque l’insolvabilité ; et l’inflation déguise la déflation.
Les autorités fournissent de la liquidité et gonfle la masse monétaire avec la seule chose qui leur reste — la monnaie papier. Et tant que l’argent coule… elles peuvent faire semblant que tout va bien. Les choses sont tranquilles. Tout le monde est heureux. Confiant.
"… l’expérience suggère que les périodes de calme ne se prolongent pas indéfiniment", écrivaient Reinhart et Rogoff dans leur histoire des effondrements monétaires.
En attendant, les investisseurs intelligents achètent de l’or… en espérant que le prix chute pour qu’ils puissent en acheter plus.