L’IA ne profitera pas seulement aux géants de la tech, mais à des centaines d’entreprises « ordinaires » qui verront leur productivité – et leurs bénéfices – exploser.
Nous lisons tous beaucoup d’analyses ces jours-ci sur la façon dont l’IA va « changer la donne ». Pourtant, la plupart d’entre elles passent à côté de l’essentiel pour les investisseurs.
Je m’explique…
Du côté négatif, l’IA va supprimer des millions d’emplois manuels impliquant des tâches physiques routinières, mais aussi de nombreux emplois de bureau tels que l’analyse de données, la rédaction de documents ou le traitement des appels de service clientèle.
Les défis en matière de confidentialité et de sécurité sont considérables : l’IA ne se contente pas de renforcer la cybersécurité, elle donne aussi davantage de moyens aux hackers, aux cybercriminels et à d’autres acteurs malveillants. De plus, les deepfakes rendront beaucoup plus difficile pour chacun de déterminer si les informations ou les instructions reçues sont exactes, ou même légitimes.
Du côté positif, l’IA transformera les soins de santé grâce à des diagnostics plus précis, à une découverte plus rapide de médicaments et à des traitements personnalisés adaptés au génome de chaque patient.
Dans le domaine des transports, elle rendra possibles la commercialisation de voitures et camions autonomes, optimisera le contrôle du trafic et la coordination des infrastructures urbaines, réduisant ainsi les émissions de carbone, le nombre d’accidents et sauvant potentiellement des vies.
Dans l’éducation, elle permettra un enseignement personnalisé, adaptera le matériel pédagogique au rythme et au style d’apprentissage de chaque élève et contribuera à réduire les écarts de niveau.
Bien sûr, il existe bien d’autres aspects positifs – mais aussi d’autres aspects négatifs.
Comme la plupart des technologies transformatrices, l’IA n’est pas intrinsèquement bonne ou mauvaise : elle comporte à la fois des risques et des opportunités.
Pourtant, peu de discussions portent sur l’aspect le plus transformateur de l’IA : la façon dont elle va considérablement améliorer la productivité et l’efficacité des entreprises non technologiques.
L’IA va stimuler la croissance économique, augmenter les ventes des entreprises et rendre les sociétés cotées en Bourse beaucoup plus rentables.
C’est une excellente nouvelle pour les actionnaires.
Les investisseurs ont d’ailleurs fait grimper les cours des Sept Magnifiques (les sept géants technologiques) et d’autres leaders technologiques à très forte capitalisation boursière à des niveaux records. Comme ces titres représentent désormais plus d’un tiers du S&P 500, le marché dans son ensemble a lui aussi atteint des sommets historiques.
Mais en tant qu’investisseur, il est crucial de comprendre les véritables implications de ce changement de paradigme.
Il ne s’agit pas seulement des entreprises qui créent et améliorent l’IA, mais de centaines d’entreprises dont la situation financière va considérablement s’améliorer grâce à elle.
Souvenez-vous du boom des valeurs dot.com il y a 26 ans…
Les investisseurs pouvaient alors anticiper l’impact spectaculaire d’Internet. En conséquence, ils ont propulsé les principales sociétés Internet cotées au NASDAQ à des niveaux qui se sont finalement révélés insoutenables. Résultat ? Entre son pic de mars 2000 et son creux d’octobre 2002, le NASDAQ a perdu les trois quarts de sa valeur. L’indice de référence des actions Internet a perdu plus de 90 % de sa valeur.
Réfléchissez à cela : les principales actions Internet ne valaient plus qu’un dixième de leur valeur quelques années plus tard – et pourtant, Internet a bel et bien tout changé.
Au fil des décennies suivantes, toutes les entreprises ont dû transférer une part importante de leurs activités en ligne, réduire leurs coûts en supprimant les intermédiaires et vendre leurs produits et services sur leurs propres sites ou via d’autres plateformes de commerce électronique.
Celles qui n’ont pas su le faire ou qui ont tardé à s’adapter ont disparu. Bon nombre des sociétés dot.com autrefois en vogue, comme eToys et Pets.com, n’existent plus.
Certaines anciennes valeurs technologiques autrefois adulées, comme Cisco Systems (CSCO) et Intel (INTC), ont affiché des performances nettement inférieures à celles du marché. Intel vaut même moins qu’il y a 26 ans.
Pendant ce temps, des entreprises qui ne semblaient pas directement bénéficier de l’essor d’Internet, comme Old Dominion Freight Line (ODFL), Deckers Outdoors (DECK) et Visa (V), ont vu leur valeur augmenter de plusieurs dizaines de milliers de pourcents.
Ne vous méprenez pas : la plupart des actions liées à l’IA ne sont pas aujourd’hui aussi surévaluées que l’étaient les actions Internet au premier trimestre 2000. Je ne m’attends pas à un effondrement comparable à celui du NASDAQ il y a 25 ans.
Mais beaucoup de ces valeurs pourraient enregistrer des performances médiocres dans les mois et années à venir.
Et celles qui devraient surperformer ?
Ce ne sont pas nécessairement celles qui investissent des milliards pour construire et améliorer les plateformes d’IA. Ce sont les entreprises ordinaires qui bénéficieront de tous ces investissements.
Les banques, les industriels, les détaillants, les hôpitaux, les constructeurs immobiliers, les groupes énergétiques et même les services publics verront leur efficacité, leur productivité et leur rentabilité grimper en flèche.
Mais – et c’est là le point crucial – elles en bénéficieront sans avoir à dépenser elles-mêmes des fortunes. Ces entreprises se contenteront d’acheter ou de souscrire aux solutions dont elles ont besoin, et d’en récolter les fruits.
Cela signifie que nombre des actions les plus performantes de demain – tant sur le plan offensif que défensif – ne seront pas les Sept Magnifiques, mais des entreprises plus petites.
Nous en détenons déjà un grand nombre dans les portefeuilles de nos services, car nous nous préparons à une rotation potentielle du marché : le passage des méga-cap technologiques vers des valeurs de type « value » à l’échelle mondiale.
Conclusion ? Leur potentiel de hausse est plus important. Leurs valorisations sont nettement plus attractives. Et le risque de baisse est bien plus limité.
Compte tenu des événements récents sur les marchés, cette rotation semble déjà amorcée. Aujourd’hui, les valeurs à forte croissance et à faible risque ne sont pas les géants technologiques que tout le monde s’arrache depuis deux ans, mais les actions value – grandes ou petites.
1 commentaire
Intéressant. Je n’ai pas tout compris bien sur… sauf peut être que derrière l’Intelligence Artificielle il y a l’humain… et que Booof ….