Bill Bonner rend hommage à l’escroc le plus connu de ce début de siècle… et dévoile une arnaque si considérable qu’elle laisse Bernie dans la poussière – et cette fois-ci, pas un seul investisseur n’en réchappera.
Une minute de silence, s’il vous plaît.
Bernie Madoff est mort en prison la semaine dernière. Il a tenté d’être un bon mari et un bon père, subvenant aux besoins de sa famille – notamment de son épouse, qui dépensait 57 000 $ par mois sur la carte de crédit de sa société.
C’était un philanthrope reconnu à New York… et un donateur important aux candidats du parti démocrate.
Il a été condamné pour avoir escroqué des investisseurs dans le cadre d’une arnaque en pyramide. Au moment de son procès, il avait volé quelque 36 Mds$ à ses clients, et la moitié de cette somme était « manquante ».
La moitié de ses clients avait gagné de l’argent grâce à ce plan. L’autre moitié en avait perdu.
Après 11 ans de procès divers et variés, les perdants avaient réussi à grappiller tant bien que mal 14 Mds$, réduisant la perte totale à 4 Mds$ « seulement ».
Si ces chiffres sont corrects, les investisseurs ont récupéré 78% de leur argent.
Une prédiction au hasard : après le prochain effondrement boursier, bon nombre d’investisseurs souhaiteront avoir laissé leur argent chez Madoff.
Une arnaque toute simple
Il y a escroquerie et escroquerie.
La carambouille de Bernie Madoff était simple. Il prenait l’argent des investisseurs. Il leur fournissait un bon rendement – de 10% à 12% par an. Ni trop ni trop peu… mais risible à côté des paris de haut vol actuels.
(Après tout, depuis que Madoff est entré en prison, le S&P 500 a grimpé de plus de 400%. Tesla (TSLA) a été multipliée par 184. Le bitcoin est passé de huit cents à plus de 60 000 $. Si seulement Bernie avait pu tenir bon… et acheté des cryptos !)
Mais les investisseurs étaient satisfaits. Madoff était satisfait. Sa femme était satisfaite.
Et tout cela tournait rond tant que les sommes entrantes dépassaient les montants sortants.
Hélas, durant le retournement de 2008, l’argent a cessé d’affluer. Le pot-aux-roses a été découvert. Madoff « n’investissait » rien du tout ; il ne faisait que prendre l’argent et le redistribuer, en prélevant au passage une petite partie pour lui.
Par rapport aux cryptos, aux GAFAM, aux NFT et aux politiques monétaires gouvernementales, l’escroquerie de Madoff semble raisonnablement inoffensive. Certains investisseurs s’en tiraient bien, d’autres moins.
Quant à la « part » de Madoff (partagée avec ses salariés et les investisseurs les plus chanceux), elle n’était probablement pas supérieure aux rendements d’un hedge fund ou d’un SPAC de base.
Une arnaque de taille
La méthode de Madoff n’était pas particulièrement abominable non plus. En fait, elle ne différait de la politique financière US que par les détails… et la taille.
L’ampleur du crime est évidemment largement supérieure de la part des autorités : les sommes se comptent en milliers de milliards, non en simples milliards.
Les pertes – provenant de la manipulation des taux d’intérêts, des déficits, de l’impression monétaire, des pots-de-vin et des subventions politiques – seront des milliers de fois supérieures à celles subies par les investisseurs de Madoff.
Comme Madoff, les autorités affirment qu’elles « investissent ». Mais il n’y a pas de véritable espoir de rendement économique provenant de leurs gabegies et usines à gaz.
Par ailleurs, contrairement à Madoff, qui conservait l’argent des investisseurs dans de grandes banques, le gouvernement dépense… consomme… et gaspille l’argent qui lui est confié. Si les contribuables demandaient à récupérer leur argent aujourd’hui, ce n’est pas 78% qu’ils obtiendraient – ce ne serait rien du tout.
Et, tout comme avec Madoff, l’arnaque continuera tant que l’argent continue de couler à flots.