Trump tire d’autres boulets sur le front de la guerre commerciale. Les marchés financiers risquent quelques dommages collatéraux.
De nouveaux produits « made in China » devraient être taxés, des produits de consommation surtout, dont les substituts sont difficiles à trouver.
Les rednecks qui ont voté pour le renouveau de la grandeur de l’Amérique vont devoir mettre la main à la poche. Un taux de 10% devrait d’abord s’appliquer sur 200 milliards de dollars de marchandises dont plus de 78 milliards de dollars sont des produits de consommation. Le taux sera ensuite remonté à 25% au 1er janvier 2019.
Jusque-là, la « guerre commerciale » ne s’est pas traduite par un bond significatif des prix à la consommation ; mieux encore, les Américains ne s’en inquiètent pas dans le futur.
On les comprend car finalement les prix à l’importation sont restés sages :
Dans les faits, la hausse du dollar, sous l’effet des hausses de taux directeur de Jerome Powell aux leviers de la Fed, a compensé l’augmentation des droits de douanes.
Tout cela est bel et bon, me direz-vous mais ce sont les affaires des Américains, pas les nôtres. En quoi cela change-t-il notre façon d’investir ?
La déroute de Shanghai
Il me semble qu’il faut prêter attention aux marchés d’actions chinois. Depuis le début de l’année, l’indice composite de Shanghai est en forte baisse : -25,5%.
Et comme le souligne Wolfstreet, à long terme, la Chine a l’air de se « japoniser »… La Bourse chinoise ne s’est jamais remise de 2008.
C’est plutôt une mauvaise nouvelle pour les partisans du credo de la croissance mondiale synchronisée et autoentretenue…
Mais selon le Financial Times du jour, « rien ne se passera avant les élections de mi-mandat ». Les camarades-capitalistes-chinois espèrent que Trump en sortira affaibli et que la grogne va monter du côté de ses supporters.
Peut-être… mais où qu’on regarde, le rapport risque/rendement des marchés actions se dégrade. Hier je vous parlais de la corruption chez Amazon. Sur cette nouvelle, la valeur a reculé de plus de 3% en séance. Pourtant, même après cette correction, elle se négocie encore à 173 fois ses bénéfices !
A long terme, ni les barrières douanières ni les impôts ne « redonnent sa grandeur » à un pays. Nous, les contribuables français, payons tous les jours pour le savoir… A long terme, création monétaire et droits de douane ne font que ressusciter que l’impôt-inflation.
2 commentaires
» Les rednecks qui ont voté pour le renouveau de la grandeur de l’Amérique vont devoir mettre la main à la poche. »
Beaucoup ont surtout voter pour ne pas avoir Clinton, qui durant les débats tenait des propos totalement délirants (taxes, réglementations, code du travail, salaire minimum, guerre contre la Russie…). Par ailleurs ils sont largement compensés par la réduction de leur impôt sur le revenu.
Le problème de Trump c’est qu’il n’a pas compris que le déficit commercial est largement fonction du déficit budgétaire (puisqu’un déficit commercial apparait lorsque la demande globale excède la production nationale) et qu’en laissant les dépenses du gouvernement exploser il participe à entretenir ce déséquilibre.
Accessoirement les marchés avaient peur que soit appliqué immédiatement le taux à 25%, à la place on a 10% et on gagne 4 mois pour négocier, en plus de nombreux bien de grandes consommation sont exonérés, du coup les marchés rebondissent.