Cette semaine est-elle le début de la fin du règne de la politique et de la corruption sur les marchés financiers et le début à un retour au bon sens ?
Nous n’en avons pas la moindre idée, bien sûr… mais c’est gentil de nous lire quand-même en espérant éclairer votre lanterne.
Bill Bonner se penchait jeudi sur les trois conditions des accords gagnant-gagnant :
1) Les gens doivent disposer d’une liberté de choix concernant leur temps et leur argent.
2) Ils doivent posséder une monnaie à laquelle ils peuvent se fier.
3) Ils doivent s’assurer mutuellement le respect de leurs droits et de leurs biens.
Hum, avouez que ce n’est pas gagné… A propos de temps, Emmanuel Macron-candidat a avoué le vol de notre temps par l’administration. Face à une patronne de société informatique qui estimait consacrer 30% de son temps en tâches administratives, Emmanuel Macron a admis qu’il était urgent de « simplifier le code du travail, qui a été modifié plus de 50 fois en 10 ans, preuve qu’on a un vrai problème. » Espérons que cette promesse sera tenue par Emmanuel Macron-président.
Le vol de notre temps par la complexité administrative de l’Etat-providence est aussi étouffant que son gaspillage de notre argent. Ce sont ces pertes que Bill Bonner dénonce comme accords gagnant-perdant.
Comment multiplier les accords gagnant-gagnant dans nos vies et sur les marchés financiers ? Il y a fort à faire…
Pour terminer la semaine dans la joie et la bonne humeur, nous nous sommes plongés dans le courrier des lecteurs pour y trouver des idées.
De Jacques B. :
« Il faut expliquer pourquoi l’injection d’argent par la BCE freine l’économie. Il y a eu dans le passé, une histoire similaire.
Charles Quint, roi d’Espagne, empereur de l’Allemagne, Maitre de l’Italie, vainqueur de François 1er, plaçait son pays, l’Espagne, en position de leader de l’Europe.
L’économie espagnole ne s’est pas développée au rythme de l’épopée politique de Charles Quint. Les économistes qui se sont penchés sur cette Histoire ont montré le phénomène suivant. Charles Quint a bénéficié du surplus d’argent provenant de l’or d’Amérique Latine, ce qui lui a permis de mener à bien ses entreprises politiques.
Mais cet argent a aussi profité à quelques-uns : les fortunes faites sur l’or d’Amérique Latine se sont offertes les meilleures propriétés, elles ont fait monter les prix des propriétés. Il n’était plus possible d’accéder à la propriété par son travail, la société s’est bloquée entre propriétaires et mains d’oeuvre. (…)
C’est ce qui se passe sous nos yeux aujourd’hui. Impossible pour un jeune d’acheter un appartement à Paris avec la seule ressource de son travail; les prix sont montés par l’ouverture aux (riches) étrangers et par les taux faibles des prêts bancaires. Et ces prix ne vont pas descendre facilement…Les ‘actions’ sont devenues chères en rapport aux dividendes attendus
L’argent ‘bidon’ bloque les sociétés parce que son renouvellement économique est freiné car le travail ne permet pas d’accéder au capital. »
C’est cela, exactement. L’argent bidon n’est pas le résultat d’une création de richesse soit par le travail soit par des investissements productifs.
Pire encore : notre argent bidon des XXème et XXIème siècles est beaucoup plus « bidon » que l’or des Espagnols. Il y a 600 ans, quelques marins aventuriers risquaient leur vie pour l’obtenir. Cet or n’était la dette de personne et il fallait une certaine audace pour le rapporter. L’armement maritime a fait d’énormes progrès.
Mario Draghi, lui, ne risque pas sa peau lorsqu’il fait surgir 60 Mds€ par mois. Ses amis banquiers ne risquent rien à les transporter…
De Jean-Louis M. :
« L’Europe telle qu’elle fonctionne s’abandonne à une mondialisation qui n’est pas libérale et encore moins ultralibérale, mais mercantiliste ; or le mercantilisme est diamétralement opposée au libéralisme. La confusion provient de ce que ces deux doctrines relatives aux échanges internationaux ont en commun le libre-échange dont elles font un usage totalement différent. »
Le libre-échange est enraciné dans la tradition libérale. Chacun doit pouvoir être libre de commercer avec qui il veut dans le respect de la propriété et de la liberté des autres.
Le mercantilisme et le protectionnisme sont deux doctrines anti-libérales et aucun des deux ne font appel au libre-échange. Je laisse la parole au professeur François Guillaumat :
« Le mercantilisme désigne l’ensemble des rationalisations qui, depuis la fin du XVIe siècle en Europe, prétendent justifier l’exploitation du peuple par les monopoles et autres apparences de la même imposition-subvention. En France, sous le nom de colbertisme, il constitue le fonds d’analphabétisme économique — et ce qui est pire, inconscient — de la classe dirigeante. »
Cependant, cher lecteur, vous avez raison : nous vivons une époque de confusion et nous nous efforcerons de traiter au mieux ces sujets pour tenter d’y voir plus clair.
Francis-Johan P. :
« A propos de ‘Les éditions des Belles Lettres viennent de publier en français La Grève (Atlas Shrugged) d’Ayn Rand.’
Vous avez omis d’indiquer que la publication ‘qui vient d’avoir lieu’ date de janvier 2013… Pas hier en somme. Bien qu’effectivement l’original nous a été caché (par notre ignorance culturelle — et cultivée ? — de l’anglais) depuis 1957.
Ceci étant dit, bravo pour avoir ‘découvert’ ce bijou. Jamais un livre ne m’a autant apporté sur le plan humain et social. Si vous en avez d’autres au même tonneau, faites-en profiter ceux qui peuvent encore lire (question d’âge) ! »
Cher Lecteur attentif, merci. En réalité je voulais parler de l’édition poche de ce roman extraordinaire de 1 300 pages. Vous avez raison, la première édition date de 2013. Les commentaires des lecteurs sur Amazon constituent presqu’un blog tant ils sont nombreux !
Comme je le disais c’est un roman, plein d’aventures, de rebondissements. Une grande fresque sur le capitalisme de copinage, l’initiative, l’aventure, la responsabilité, l’amour…
C’est aussi un roman d’anticipation devenu cruellement vrai. En 1957, on y parle déjà de l’exploitation du pétrole de schiste et des déviances du capitalisme de copinage, du vol de notre temps, de notre argent et de notre énergie par la Parasitocratie.
En version originale ou en poche, d’occasion ou neuf, chez votre libraire ou sur Amazon, peu importe : je vous recommande ce chef d’oeuvre sexagénaire.
Ne tardez plus. Au boulot…
De Jean B. :
« Permettez-moi de vous exprimer ma désapprobation face à ce qui s’apparente, du moins de mon angle d’analyse, à un vilain mensonge par omission quant au prix du courant d’origine nucléaire : vous écrivez que le coût du KWh nucléaire est moins élevé que celui du photovoltaique ou de l’eolien.
J’avais déjà remarqué que vous ne portiez pas l’éolien dans votre porte-monnaie (…).
Mais, car vous vous attendez à un ‘mais’, n’est-ce pas, vous ne tenez pas compte du coût pharaonique du démantèlement de nos centrales, qu’il faudra, inéluctablement, assumer un jour.
On oblige les industriels à inclure le coût du recyclage dans le prix des produits qu’ils fabriquent, mais pour le nucléaire, non. Comme ça, l’arnaque est facile !
Les chiffres cités proviennent de l’ouvrage donné en référence « La France dans le noir« . Ils comprennent les coûts de démantèlement qui existent aussi pour l’hydraulique, le solaire et l’éolien.
L’auteur, Hervé Machenaud – X Ponts et lEP Paris – n’a a priori pas de conflit d’intérêt. Il réside actuellement en Chine où il a participé durant plus de 30 ans au développement du programme énergétique de ce pays.
Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur ces épineuses questions de choix énergétiques qui sont des sujets de prédilection de la Parasitocratie, et dont les enjeux sont très importants pour nous contribuables et habitants de notre jolie planète Terre (en attendant qu’Elon Musk nous propose autre chose).
1 commentaire
Personnellement, je pense que le mondialisme (la globalisation) n’a rien à voir avec le libre échange ou le mercantilisme. Le mercantilisme visait à développer les exportations d’une nation tout en diminuant ses importations. Il a réussi grâce au système colonial à créer la richesse de certains pays comme l’Angleterre et la France. Dans le Libre échange, chaque pays développe au mieux ses « avantages naturels » pour exporter, mais importe librement les produits concurrentiels des autres. Ce que M. Bonner appelle justement des accords gagnants-gagnants.
Mais la « mondialisation » s’apparente à un « libre pillage des ressources ». Elle consiste à faire produire dans un pays pauvre (= sans droits sociaux des travailleurs) puis à importer ces produits dans un pays riche (= à droits sociaux élevés). En même temps, les accords internationaux interdisent aux pays importateurs d’établir des taxes sur les importations, afin de conserver un bénéfice maximum aux mondialistes. Comme ces transactions ont un coût social élevé en terme de chômage, les gouvernants, pris au piège de ce « libre pillage » ont recours à la « Dette » pour financer la paix sociale. Bien entendu, les mondialistes soutiennent cette dette car elle permet la poursuite des affaires. De plus, ils empochent les intérêts, même si à terme la ruine des importateurs est inévitable et que la dette ne sera jamais remboursée.
Bref, il s’agit de maintenir les nouveaux producteurs dans la pauvreté pour conserver les bénéfices, tout en organisant la ruine des anciens producteurs et en collectant les intérêts de la dette ainsi créée.
Pour les mondialistes le bénéfice est triple. (production à bas coût+ vente à prix élevé + intérêts de la dette)
Pour les autres, il s’agit de pillage organisé par de véritables parasites sociaux.