▪ La tragédie grecque…
… est partout. Vous la lisez, l’entendez, la voyez tout autour de vous… sur vos écrans, à la radio, dans les journaux. Elle est omniprésente, sur toutes les lèvres, dans toutes les têtes, et fait le cauchemar des grands de ce monde.
La Grèce, Dieu soit loué, est un tout petit Etat. Mais malgré sa petite taille, il est capable à lui seul d’engendrer des remous titanesques, capables de faire trembler la planète finance. De quoi faire voler en éclats la Zone euro et sa frêle monnaie.
Je n’ose imaginer le chaos que ce serait si l’Italie ou l’Espagne étaient elles aussi confrontées à une incapacité de se financer et de faire face à leurs engagements. Car c’est bien cela "être en faillite". Et contrairement à ce que l’on peut croire, les choses peuvent basculer très vite.
▪ Car tout n’est suspendu qu’à un fil…
Un fil qui se tend, s’allonge, s’affine de plus en plus et se fragilise… Au bout de ce fil ? La confiance.
Tant qu’elle tient, le château de cartes tiendra, vaille que vaille. Mais au moindre signe de faiblesse, le vent se lèvera, la tempête menacera…
▪ Quand on sait que confiance et spéculation sont fortement liées…
… il y a de quoi avoir froid dans le dos. Les fonds spéculatifs exacerbent les mouvements à des fins d’enrichissement.
Si donc la confiance devait se fissurer, ce sera leur intérêt de transformer cette fissure en faille. Le risque sera alors de ne pas tomber dans la crevasse, parce qu’à ce stade, le plongeon dans le gouffre est assuré.
▪ Tout est imbriqué
Je joue sur les mots, je le sais bien… Ce qu’il faut retenir, c’est que tout est imbriqué. Quand on met en branle un mouvement, les éléments mécaniquement s’enchaînent, les engrenages s’enclenchent, le tout crée une dynamique et une force d’inertie, difficiles à casser.
Mieux vaut donc ne pas trop titiller la confiance. Mais voilà…
▪ Les faits sont implacables…
… et il est bien difficile de les faire mentir. Même si tout le monde essaie de les embellir, de cacher la réalité… les faits sont têtus ; et la réalité finit toujours par ressurgir. Tôt ou tard.
J’ai une question :
Feriez-vous confiance à un Etat qui présente systématiquement tous les ans depuis 30 ans un budget annuel déficitaire ?
Feriez-vous confiance à un Etat qui vit au-dessus de ses moyens depuis 30 ans (les belles Trente Glorieuses que voilà !!) et dont la dette publique atteint quelque 1 500 milliards d’euros, soit 88% du PIB ?
Et encore, je n’y mets pas les quelque 1 000 milliards de pensions à verser aux fonctionnaires qui ne sont pas provisionnés !
Feriez-vous confiance à cet Etat, littéralement "étouffé" par le paiement des intérêts de sa dette ? Et encore, estimons-nous chanceux : les taux d’intérêt sont au plancher ! Attention ! Quand ils vont monter, ça va faire très très mal…
Feriez-vous confiance à cet Etat, écrasé par le poids de sa dette, incapable de financer ses retraites et son système social, et qui, de part ses rigidités et son manque de flexibilité, est incapable de générer un taux de croissance suffisant pour renflouer ses caisses et absorber ses dettes ?
▪ Vous prêteriez, vous, à cet Etat désargenté ?
Je ne parle pas de la Grèce… je parle de Nous. De la France.
Si vous n’êtes pas tout à fait sûr de vouloir faire confiance à cet Etat qui est le vôtre, pensez-vous un seul instant que les fonds spéculatifs lui feront confiance ?
Nous devons notre survie à l’euro. Sans lui, jamais nous ne pourrions jamais nous financer avec des taux d’intérêt aussi bas. Si l’euro implosait, nous serions en situation de faillite.
▪ Pendant ce temps…
… les Islandais refusent en masse de "payer les pots cassés" des banques,
… les Grecs défilent en nombre dans les rues pour s’insurger,
… les Allemands, coeur de l’euro, ne supportent plus le "Club Med".
Et là, on nous sort LA solution du chapeau : le FME… Tout va bien dans le meilleur des mondes !
Vous doutez du FME ? L’or cote 820 euros l’once, toujours à des sommets historiques. Et 1 110 $. Le vent ne s’est pas encore levé…