▪ Tout ce que nous savons, en ce moment, c’est que la Grande Correction continue de faire son travail. Tous les chiffres nous disent que l’économie est faible… et va en s’affaiblissant. Les mises en chantier, la production manufacturière, la confiance des consommateurs — tous pointent vers un été long, chaud et paresseux.
Pour l’instant, la grande ruée à la vente n’a même pas commencé… mais elle pourrait arriver à tout moment.
Simplement pour avoir le plaisir d’écrire ensuite « on vous l’avait bien dit », voici ce que nous attendons :
- Les performances boursières seront faibles… avec peut-être un krach durant les mois d’été. Les investisseurs commenceront à réaliser que l’économie n’est pas aussi saine qu’ils le pensaient. Et les effets du QE2 iront en s’estompant.
- La Grande Correction, combinée à la bataille que lui livrent les autorités, se poursuivra. Les données économiques seront donc mitigées. Mais aucune reprise claire et réelle ne se déclarera.
- La Fed annoncera de nouvelles mesures — le QE3. Cela pourrait se produire à tout moment, mais suivra probablement une nouvelle crise. Un défaut de la Grèce, par exemple… ou une chute sévère des marchés.
Selon les analystes, les mauvais chiffres ne sont pas limités aux Etats-Unis. Le monde entier ralentit. Les marchés émergents sont forcés d’essayer de contrôler l’inflation. L’Europe s’inquiète de ce qui se passera quand la Grèce fera faillite — prochainement. Et les Etats-Unis subissent le pire ralentissement immobilier de leur histoire. Les prix ont déjà reculé de 33%… plus d’un propriétaire américain sur quatre est sous l’eau… et la dégringolade se poursuit au rythme d’environ 1% par mois.
La situation est grave. Le ménage américain moyen essaie désespérément de garder son niveau de vie. Il n’a pas connu d’augmentation de salaire horaire réelle depuis 40 ans. Les prix grimpent désormais plus rapidement que les revenus — pour les actifs et pour les retraités.
Quant aux Américains qui possèdent une maison, ils s’appauvrissent, collectivement, au rythme d’environ 200 milliards de dollars par an.
D’une certaine manière, bien entendu, ce sont de bonnes nouvelles. L’idée même d’une Grande Correction, c’est d’effacer les mauvaises dettes, éliminer les mauvais investissements et réduire le niveau de vie jusqu’à atteindre un seuil que les gens puissent se permettre. Les autorités protègent peut-être les investisseurs et renflouent les banques — mais elles laissent le pauvre lumpen-consommateur avoir ce qu’il mérite !
▪ Notez que l’or semble avoir terminé sa correction. C’est bien trop tôt à notre goût, et avec une perte bien trop limitée.
L’or fait son travail. Il agit comme réserve monétaire — une chose que l’on peut conserver lorsque d’autres formes de devise tournent mal. A mesure que la Grande Correction fait son travail, les autorités financières font le leur. Elles ont déjà injecté une telle quantité de devise papier dans le système — dont la majeure partie reste dans les coffres — qu’il sera difficile d’éviter une augmentation substantielle des prix (c’est-à-dire une chute de la valeur de la monnaie papier).
Mais les autorités n’abandonneront probablement pas. Le QE2 prend fin le mois prochain. A mesure que la Grande Correction se poursuit, et que l’économie ralentit durant l’été, les cris pour que la Fed « fasse quelque chose » se feront plus pressants. Mais que peut faire la Fed ? Les taux d’intérêt sont déjà à zéro. Le gouvernement fédéral a mis en place le plus grand programme de dépenses contracycliques de l’histoire.
Que reste-t-il ? Rien que d’autres méthodes « non-conventionnelles » — comme le QE3.
S’il a lieu, le QE3 signifiera encore plus de monnaie papier et de crédit dans le système… et des taux d’inflation potentiellement encore plus élevés.
Le Wall Street Journal rapporte que les Chinois sont devenus les plus grands acheteurs d’or au monde. Les banques centrales dans leur ensemble sont redevenues acheteuses. L’argent intelligent achète de l’or depuis 10 ans.
L’argent intelligent sait qu’il faut de vraies réserves — pas uniquement de la fausse monnaie papier. Si la Fed n’appuie pas le dollar sur des réserves « en dur », les consommateurs intelligents savent qu’ils doivent constituer leurs propres réserves.
▪ Est-ce que l’argent rend heureux ? Non, a déclaré Arnold Schwarzenegger.
« L’argent ne rend pas heureux. J’ai aujourd’hui 50 millions de dollars. Mais j’étais tout aussi heureux quand j’avais 48 millions de dollars ».
1 commentaire
Bonjour Monsieur,
J’ai lu avec attention votre article du 24 mai 2011. Je trouve injuste que les agences de notations insistent davantage sur la dette de la Grèce, au demeurant bien inférieur à celles de certains pays riches(le japon), plutôt que de parler de la méga dette des Etats Unis qu’ils font supporter aux européens et au monde. La crise des subprime et la crise économique proviennent et ont été provoquées par les banquiers américians qui ruissellent de bénéfices pendant que leurs compatriote sont tombés dans le caniveau (passer moi l’expression). Les agences de notations sont dans la combine: parler de la Grèce et on ne parlera pas des turpitudes des financiers américains. Et la solidarité! Je suis français et choqué par le comportement de ces américains qui ont ruiné les accédants à la propriété américains.
Bizarre nation…