▪ "Bon ! Goldman Sachs et le volcan islandais !"
C’est avec ces mots que votre correspondante a allumé son ordinateur ce matin ; c’est probablement avec ces mots aussi que les traders se sont mis devant leurs écrans hier. Il n’y en a plus que pour la méga-banque d’affaires et l’éruption islandaise, ces derniers jours… mais comme toujours, les marchés ne vont pas se laisser inquiéter bien longtemps.
Les compagnies aériennes perdent des millions d’euros tous les jours ? Le tout-puissant "gouvernement Goldman" accusé par la SEC ? Qu’importe ! Hier, du côté américain on a préféré se concentrer sur les bons résultats d’entreprises… et reprendre la hausse.
Le Dow Jones a gagné 0,67% pour terminer la séance à 11 092,05 points. Pour le S&P 500, on compte une hausse de 0,45%, à 1 197,52 points, tandis que le Nasdaq jouait les cavaliers solitaires en perdant 0,05% à 2 480,11.
Les marchés européens conservaient quant à eux un peu de la morosité de vendredi : le CAC 40 a reculé hier de 0,41% à 3 970,40 points. A Londres et Francfort, le Footsie et le DAX perdaient respectivement 0,28% et 0,30%. Cela ne saurait durer : à l’heure où j’écris ces lignes, le CAC 40 renoue avec la hausse, à +0,14%.
Un petit mot du pétrole, lui aussi victime du nuage de cendres islandais : moins d’avions, moins de consommation… et donc baisse du prix. Le WTI New York a perdu 1,79 $ hier, à 81,45 $ le baril.
▪ La question, désormais, est de savoir si tout ça va durer… et quelles en seront les répercussions. Pour ce qui est de Goldman Sachs, je vous avoue que je ne me fais guère d’illusions quant à la gravité de la "menace" qui pèse sur la méga-banque d’affaires. Goldman a assez d’amis et de poids financier pour se sortir indemne de pas mal de dossiers… mais peut-être suis-je trop cynique ?
Nous verrons bien. En tout cas, le secteur bancaire semblait de mon avis, puisqu’il s’est bien repris depuis vendredi.
Pour ce qui est du volcan islandais, en revanche, ce pourrait être une toute autre paire de manches. Le secteur aérien, déjà fort touché par la crise, est à genoux. Les compagnies d’assurance vont se voir sollicitées à hauteur de millions d’euros dans les mois qui viennent… et les autorités commencent déjà à parler d’aides aux entreprises mises en difficulté par le nuage de cendres volcaniques.
Mais avec quel argent ? Les Etats ont des déficits déjà colossaux et des budgets ultra-serrés : vont-ils pouvoir accommoder une catastrophe naturelle ? Ils peuvent toujours faire marcher la planche à billets, me direz-vous, mais ils ont déjà usé et abusé de "moyens d’urgence" comme l’endettement, les Grands Emprunts et autres quantitative easing… et leur solvabilité, déjà bien entamée, n’est pas éternelle. L’Islande pourrait-elle une nouvelle fois servir de fer de lance à une crise bien plus grave ?
Nous verrons bien… mais je soulignerais quand même que l’or continue de grimper, lui… à 1 136,25 $ au second fixing londonien hier soir (contre 1 127,50 en matinée). Et je rappelle, au passage, que le métal jaune est un excellent moyen de se couvrir contre pas mal de choses — des phénomènes volcaniques aux enquêtes de la SEC : vous pouvez découvrir un moyen peu commun de vous positionner sur l’or en continuant votre lecture…
▪ Enfin, juste un petit mot, cher lecteur, pour vous prévenir que la Chronique sera un peu perturbée dans les semaines qui viennent. Philippe Béchade sera absent jusqu’en mai, tandis que Bill Bonner, toujours dans la pampa pour l’instant, n’est joignable que par intermittences !
En ce qui me concerne, je serai également absente jeudi — mais le reste de l’équipe prendra le relais pour que vous ayez une Chronique aussi complète que possible. Toutes nos excuses pour ces perturbations, les choses rentreront toutefois vite dans l’ordre.